La loi de finances pour 2008 prendra en charge l'impact financier de l'augmentation des salaires des fonctionnaires décidée par la bipartite UGTA-gouvernement, dans le cadre de la mise en place de la grille révisée issue du nouveau statut général de la Fonction publique. S'exprimant, hier, lors de la désormais traditionnelle conférence de presse sanctionnant le conseil de gouvernement, M. Karim Djoudi, ministre des Finances, a indiqué que l'enveloppe qui sera dégagée par l'Etat pour faire face à ces augmentations de salaires s'élève à 166 milliards de dinars. L'objectif principal de cette loi de finances est, selon le ministre, de préserver le pouvoir d'achat du citoyen et l'aide aux personnes nécessiteuses. Il est utile de souligner que le projet sur la nouvelle grille des salaires a, comme premier objectif d'encourager le fonctionnaire et créer une classe moyenne afin d'assurer la stabilité sociale, puisqu'une fois ce nouveau système validé par le chef de l'Etat, il n'y aura plus d'anarchie dans les augmentations des salaires et le passage d'un grade à un autre sera mieux géré, d'autant que cette revalorisation sera basée sur un seul point indiciaire qui est la qualification au lieu des 78 points qui n'avaient rien à voir avec la compétence du fonctionnaire. Pour M. Djoudi il ne reste que la finalisation des statuts particuliers pour l'application de cette nouvelle grille des salaires. A ce propos, le conseil de gouvernement a examiné et avalisé, hier, le dispositif réglementaire (cinq projets de décret présidentiel) pris dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau système de classification et de rémunération des emplois publics, présenté par le secrétaire général du gouvernement. Ces augmentations, une fois effectives, devront toucher 1,5 million de fonctionnaires. Dans son exposé sur la loi de finances pour 2008, le ministre a mis l'accent sur le souci du gouvernement de relever le niveau de la Fonction publique en encourageant, a-t-il dit, les compétences et en valorisant la responsabilité. Les objectifs de cette nouvelle grille des salaires sont la réhabilitation de la Fonction publique et l'harmonisation de la gestion des carrières des fonctionnaires. Par ailleurs, le risque de voir le taux d'inflation augmenter s'est posé avec acuité. Dans ce contexte, M. Djoudi a précisé que l'objectif d'un taux d'inflation à 3% est réalisable. La réduction des taxes sur les produits importés engendrée par le démantèlement tarifaire inscrit dans l'accord d'association avec l'UE et le renforcement du dinar par rapport au dollar contribueront à la réalisation de cet objectif. Le ministre des Finances est, par ailleurs, revenu sur le prix du baril de pétrole référentiel de 19 dollars qui a servi de base pour l'élaboration de la loi de finances 2008. Selon lui, le maintien de ce prix de référence permettra de garantir une meilleure visibilité grâce à l'alimentation du fonds de régulation des recettes. La deuxième raison du maintien de ce référentiel est la lutte contre l'inflation. M. Djoudi a précisé que cette loi de finances est un tout qui tout en préservant le pouvoir d'achat du citoyen, donne les moyens pour la réalisation des objectifs de la relance économique. Par ailleurs, le ministre de la Communication, M. Boukerzaza, a précisé que le conseil de gouvernement a examiné et endossé un avant-projet de loi modifiant la loi du 4 août 2005, relative à l'eau, présenté par le ministre des Ressources en eau. Cet avant-projet de loi est pris en application des décisions du Conseil interministériel tenu en date du 9 septembre 2007 qui a été consacré à l'examen du dossier relatif à l'approvisionnement des chantiers en matériaux de construction. La période moratoire pour l'interdiction de l'extraction des matériaux alluvionnaires arrêtée par l'article 14 de la loi de 2005 relative à l'eau, arrivant à son échéance en septembre 2007, il est proposé de la reconduire pour une année supplémentaire. Cette mesure permettra de remédier au problème de disponibilité des sables et des agrégats pour mener à terme et dans les délais les différents programmes de construction en cours de réalisation ou projetés. Il serait utile de rappeler que la conférence tenue hier s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie de communication du ministre de la Communication, M. Abderrachid Boukerzaza. Celui-ci s'attelle depuis sa nomination à la tête de ce département à mettre en œuvre une véritable stratégie de communication institutionnelle, à rénover le secteur et à moderniser les moyens de diffusion de l'information.