Les prix des matières premières alimentaires ont reculé la semaine dernière, le cacao effaçant ses gains de la semaine dernière tandis que le café et le sucre restent encore et toujours plombés par une offre pléthorique. Cacao Les prix du cacao ont reculé cette semaine, effaçant une bonne partie de leur rebond de la semaine précédente. "Une amélioration des perspectives de récolte en Afrique de l'Ouest a pris le dessus sur les gains de la semaine dernière", ont expliqué les analystes de la revue spécialisée " The Public Ledger ", qui blâment également quelques prises de bénéfices de la part des opérateurs. La récolte au Ghana, le deuxième exportateur mondial, s'annonce ainsi bien plus importante que prévu. "Malgré de récentes analyses pointant un déficit d'offre cette saison et la prochaine, le comportement des cours ne suggère pas de tensions du côté de l'offre, ce qui est peut-être le reflet de récentes données décevantes sur la demande en Asie", a-t-on ajouté chez " The Public Ledger ". Selon une récente enquête, " The Public Ledger " s'attend à un déficit de 70.000 tonnes cette saison, un peu plus que les 60.000 tonnes prévu par l'Organisation internationale du cacao (ICCO). Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en septembre valait 1.510 livres sterling vendredi, contre 1.557 livres sterling le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en septembre valait 2.301 dollars, contre 2.341 dollars sept jours plus tôt. Café Les prix du café ont marqué de nouveaux points bas, dans un marché en forte surcapacité. L'arabica à New-York a atteint 122,80 cents la livre mercredi, son plus bas depuis le 4 septembre 2009. Il signait là un recul de plus de 60% depuis son pic d'il y a deux ans (307,20 cents le 2 mai 2011). De son côté, le robusta a marqué un minimum depuis janvier 2012, à 1.736 dollars la tonne, jeudi à Londres. "La baisse soutenue des prix observée au cours des deux dernières années a réduit les revenus des producteurs de café et il est donc à craindre que de nombreux producteurs vendent leur café à un prix non rémunérateur par rapport au coût de production", s'est inquiétée l'Organisation internationale du café (ICO) dans son rapport mensuel. Les prix du café sont minés par "l'attente d'une grosse production brésilienne et un important stock de fèves invendues issues de la récolte de la saison dernière", selon " The Public Ledger ". Le marché du café est également inondé par les fèves provenant de Colombie, le deuxième producteur d'arabica dans le monde: les exportations de café colombien ont bondi de 45% en mai, dopées par une production en hausse de 36% depuis le début de l'année, selon la Fédération colombienne des producteurs de café. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 1.764 dollars vendredi, contre 1.867 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en septembre valait 125,65 cents, contre 127,25 cents sept jours auparavant. Sucre Les prix du sucre ont reculé, la livre de sucre brut atteignant jeudi à New-York un nouveau plus bas en trois ans, à 16,17 cents. "La baisse des prix du sucre continue de refléter la taille massive de la récolte du Brésil", le premier producteur mondial de sucre, a souligné " The Public Ledger ". La production de canne à sucre de la région brésilienne du Centre-sud, où est concentré l'essentiel des cultures du pays, devrait ainsi atteindre 589,60 millions de tonnes pour la saison 2013/2014, soit 10,67% de plus qu'en 2012/2013, selon la fédération professionnelle UNICA. Certains analystes ont pointé que la part de plus en plus importante de canne à sucre brésilienne consacrée à la production d'éthanol a permis d'empêcher une chute encore plus forte des cours. Néanmoins, "le surplus est toujours important (10 millions de tonnes pour cette saison, selon l'Organisation internationale du sucre, ndlr) et le marché va devoir être persuadé que l'éthanol continuera à éponger cet excédent pour que la tendance se renverse dans les prochains mois", a prévenu Nick Penney du courtier Sucden. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 474,3 dollars vendredi, contre 479 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 16,59 dollars, contre 16,68 cents sept jours auparavant. Maïs, blé et soja en baisse vers la fin des semis Les cours du maïs, du blé et du soja s'affichaient en légère baisse sur la semaine vendredi dernier, à Chicago, alors que s'approche la fin de la saison des semis et que le dernier rapport des autorités américaines sur l'offre et la demande mondiales a déçu. Les acteurs du marché "ont manifesté un intérêt certain pour les produits agricoles au gré des spéculations sur le retard des semis" en raison du mauvais temps ces dernières semaines, a remarqué Bill Nelson, de Doane Advisory Services. "Mais on atteint presque la fin de la saison d'ensemencement et le marché commence à se fatiguer d'évoluer en fonction des conditions météorologiques", a-t-il ajouté. "On ne changera plus beaucoup maintenant ce qui a été ou non semé." "L'intérêt des investisseurs pour la météo reviendra dans quelques semaines quand on parlera des conditions de croissance des plants", a souligné M. Nelson. "Mais pour l'instant, les fortes pluies qui ont touché les principales zones de production au printemps ont permis de remplir les sols d'eau" et d'éloigner ainsi le spectre d'une nouvelle sécheresse, a-t-il estimé. La publication du rapport du ministère américain de l'Agriculture (USDA) sur ses estimations de production et de réserves dans le monde et aux Etats-Unis mercredi, a constitué le point fort de la semaine sur le marché agricole. "Les prévisions de production aux Etats-Unis pour les trois grands produits agricoles sont ressorties supérieures aux attentes", a souligné M. Nelson. L'USDA a notamment légèrement révisé à la baisse son estimation du rendement de la récolte à venir de maïs mais beaucoup moins que prévu par de nombreux analystes, et a maintenu intacte sa prévision de production de soja. L'estimation de la production de blé à venir aux Etats-Unis est également apparue plus importante que ce sur quoi misaient les experts. Selon Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors, les cours du blé pourraient toutefois se retrouver "sous pression dans les semaines à venir alors que débute la moisson du blé d'hiver". Pour l'instant, la qualité de la récolte est particulièrement mauvaise selon l'USDA, pour qui le ratio de semis considérés comme "bons à excellents" s'élevait la semaine dernière à 31%, contre 53% il y a un an. Sur le marché de l'oléagineux, les investisseurs ont aussi été sensibles aux spéculations sur une éventuelle baisse de la demande de soja par la Chine, premier importateur mondial de ce produit, a remarqué M. Strickler. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le contrat de référence sur le marché, évoluait à la mi-séance vendredi à 6,4750 dollars contre 6,6625 dollars à la clôture vendredi dernier. Le boisseau de blé à même échéance s'échangeait à 6,8250 dollars contre 6,9625 dollars il y a une semaine. Le contrat sur le boisseau de soja, également pour livraison en juillet, s'établissait à 15,0700 dollars contre à 15,2825 dollars vendredi dernier à la clôture.