Les prix du sucre ont glissé la semaine dernière à un nouveau plus bas depuis deux ans à Londres, déprimés par un rapport rappelant la vigueur de la production brésilienne, tandis que le cacao retombait, sous le coup d'une demande européenne morose et d'un bon début de récolte en Côte d'Ivoire. Cacao Après leur bref rebond de la semaine précédente, les cours du cacao ont de nouveau battu en retraite, le marché digérant l'annonce mi-octobre d'un net recul au troisième trimestre des concassages de fèves, baromètre de la demande, en Europe et en Amérique du Nord. La demande record de cacao attendue cette année aux Etats-Unis durant la période d'Halloween "ne pourra pas éclipser le fait que la dynamique en Europe et Amérique du Nord (principaux marchés pour le cacao) ne soit pas satisfaisante", a commenté Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank. Outre une demande minée par une conjoncture économique morose, les cours pâtissent également d'un début de récolte meilleur qu'attendu en Côte d'Ivoire, premier exportateur mondial, pour la saison 2012-2013 commencée le 3 octobre. En l'espace de deux semaines, les volumes arrivés dans les ports du pays se sont élevés à 51'000 tonnes, en hausse de 1,2% par rapport à la même période de 2011, selon des estimations compilées par la revue Public Ledger. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1.547 livres sterling vendredi dernier, contre 1608 livres le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en décembre valait 2.391 dollars la tonne contre 2.483 dollars une semaine plus tôt. Café Les prix du café ont fait du surplace la semaine dernière, dans un marché sans grand volume d'échanges, toujours miné par la demande terne des torréfacteurs et par une offre abondante, alimentée par des récoltes fastes au Brésil et en Colombie, premier et quatrième plus gros pays producteurs. Sur le Liffe de Londres, le prix de la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 2048 dollars vendredi vers 11H00 GMT, contre 2042 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 160,50 cents contre 159,25 cents sept jours auparavant. Sucre Les cours du sucre ont poursuivi leur baisse, tombant mercredi dernier, à Londres jusqu'à 523,90 dollars la tonne, un niveau plus vu depuis août 2010. Les opérateurs ont été notamment refroidis par le dernier rapport de l'UNICA, principale organisation du secteur au Brésil, premier exportateur de la planète. La production de sucre de la région du centre-sud (où se concentre l'essentiel des récoltes) a ainsi été de 2,79 millions de tonnes sur les deux premières semaines d'octobre, soit un bond de 25% par rapport à la seconde quinzaine de septembre et une hausse de 56% par rapport à la même période de 2011. "Cela montre qu'en dépit des retards dans la récolte en début de saison (en raison de pluies trop abondantes, ndlr), les raffineurs se sont largement rattrapés et, étant donné l'amélioration des conditions météorologiques, la production de sucre pourrait être égale ou même supérieure à l'an dernier", a estimé Nick Penney, analyste du courtier Sucden.Par ailleurs, sur le front de la demande, les experts du Département américain de l'Agriculture (USDA) ont estimé que les importations de sucre de la Chine (deuxième consommateur mondial) pourraient s'effondrer de 76% sur la saison 2012-2013, en raison d'un bond attendu de 18% de la production du pays. Les importations chinoises avaient enregistré en septembre un record historique. Cependant, "le cours du sucre ne devrait pas rester trop longtemps sous 20 cents la livre" à New York, un tel niveau de prix rendant notamment plus attractive la production d'éthanol, a estimé M. Fritsch. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 531 dollars vendredi contre 539,50 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars cotait 19,56 cents contre 19,76 cents sept jours auparavant. Le blé et le soja en hausse, le maïs pâtit d'une faible demande Les cours du blé et du soja se sont légèrement appréciés la semaine dernière à Chicago, soutenus par des inquiétudes pour l'offre mondiale tandis que le maïs a reculé, pénalisé par des exportations décevantes aux Etats-Unis. "Le maïs est plombé par la faible demande" en maïs américain, a noté Dewey Strickler, de Agwatch Market Advisors. "Le maïs argentin se vend à 35 dollars par tonne de moins que le maïs américain, ce qui explique en partie pourquoi les exportations" de la céréale américaine sont aussi mauvaises, a-t-il estimé. Les ventes de maïs, déjà très faibles la semaine passée, ont en effet encore reculé de 15% pour la semaine achevée le 18 octobre, s'établissant à 142.300 tonnes, selon un rapport hebdomadaire publié jeudi par le département américain de l'Agriculture (USDA), alors que les experts attendaient 150 000 à 250 000 tonnes. "La récolte était peu importante, donc l'on s'attendait à de faibles exportations, mais même en prenant en compte ce facteur, ces chiffres sont décevants", a estimé Bill Nelson, de Doane Advisory Services. Par ailleurs, le marché anticipait une révision à la baisse des prévisions officielles de la demande en maïs américain, avant la sortie du prochain rapport de l'USDA sur l'offre et la demande le 9 novembre. Les prix du blé étaient quant à eux dopés par des craintes pour l'offre en provenance de l'Europe de l'Est comme des Etats-Unis, a estimé M. Nelson. En effet, l'Ukraine, grand pays exportateur de cette céréale, a annoncé la semaine dernière son intention de suspendre ses exportations de blé à partir du 15 novembre. "Ces restrictions vont favoriser les achats de blé américain", a estimé M. Strickler. Parallèlement aux Etats-Unis, des "conditions sèches dans certaines régions des Etats-Unis font peser des craintes pour la prochaine récolte de blé", a ajouté M. Nelson, le temps sec affectant la germination du blé d'hiver, dans les Plaines du Sud, une importante région productrice du centre des Etats-Unis. Les prix du soja, en revanche, bénéficiaient d'une "forte demande, et de l'annonce la semaine dernière de commandes importantes par la Chine", a relevé M. Nelson. Et, bien que légèrement en dessous des attentes, les chiffres d'exportations publiés jeudi par l'USDA pour le soja "restaient solides", a noté Dewey Strickler, ce qui permettait aux prix de rester en légère hausse. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre évoluait vendredi à 7,4350 dollars en mi-séance contre 7,6150 dollars la semaine précédente. Le boisseau de blé à même échéance s'échangeait à 8,7600 dollars contre 8,7250 dollars une semaine auparavant. Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en novembre valait 15,5825 dollars contre 15,3425 dollars en fin de la semaine dernière.