"El-Manar, quotidien palestinien a, dans son édition de samedi, révélé que l'Arabie saoudite et le Qatar ont intensifié l'envoi de délégations à Tel-Aviv de façon " extraordinaire "depuis la crise syrienne pour inciter l'Etat hébreu à mener des attaques aériennes contre des cibles syriennes. Le même journal a indiqué à la fois que des responsables militaires et civiles saoudiens ont visité l'entité sioniste le 9 du mois n cours. Cette visite a été précédée quelques jours l'arrivée à Tel-Aviv d'un haut responsable qatari accompagné d'un conseiller en sécurité. Le journal ajoute que lors de la visite des responsables saoudiens en Israël, ils ont traité avec leurs interlocuteurs sionistes de la situation en Syrie, notant que la délégation saoudienne a transmis un message du roi d'Arabie saoudite au Premier ministre israélien, Netanyahu, le " suppliant " de diriger des frappes aériennes contre des objectifs syriens et d'augmenter le volume des armes de différents types que l'Arabie saoudite et le Qatar acheminent à partir de Tel-Aviv en direction des groupes terroristes en Syrie. La même source a souligné que la visite des responsables saoudiens qui a duré plus de cinq heures, s'est déroulée dans la totale confidentialité alors que la visite du responsable qatari de haut rang a duré trois heures. Le même journal indique également que ces visites vont ouvrir la voie à un ballet saoudien et qatari à Tel-Aviv avant le début du mois du Ramadhan. Ces révélations du journal palestinien donnent la preuve que la crise syrienne n'est pas une guerre entre Syriens mais une guerre entre grandes puissances au travers des Syriens eux-mêmes. C'est ainsi que présentait, il y a quelques jours, la crise syrienne de façon magistralement synthétique un homme qui ne peut être accusé d'être un suppôt du régime de Damas, lui qui dénonça en son temps l'occupation militaire de son pays par Damas. Il s'agit du Patriarche maronite du Liban et de tout l'Orient, Béchara El Raïs lors de la venue du Pape Benoit XVI à Beyrouth en septembre 2012. " Cette affirmation est chaque jour vérifiée un peu plus. Le nombre de combattants ''takfiristes'' de nationalité étrangère, notamment européenne, soutenus et armés principalement par le Qatar et l'Arabie saoudite avec le soutien de la Turquie, de la Jordanie et des services occidentaux ayant atteint des dizaines de milliers de non syriens, prouve que nous sommes en présence d'un complot international pour renverser le régime en place de Damas, jugé indésirable par les monarchies du Golfe dont la doctrine féodale wahhabite est à l'opposé de l'Islam sunnite modéré qui a toujours caractérisé la Syrie, comme cohabitation harmonieuse entre de nombreuses confessions religieuses différentes ", a pour sa part affirmé le Colonel français Alain Corvez et ancien numéro 2 de la FINUL au Liban. Ce dernier au cours du Colloque sur la Syrie organisé le 19 juin 2013 par l'Assemblée nationale française a souligné que le " printemps arabe " qui éclata en Tunisie puis en Egypte " ne devrait pas se produire en Syrie qui ne présentait pas le même immobilisme dictatorial que ces pays. Pourtant en mars 2011 des manifestations pacifiques au nom de la démocratie se produisirent à Deraa, ville aux confins jordano-israéliens, rapidement instrumentalisées afin de tuer manifestants et forces de l'ordre et provoquer l'enchaînement de la violence ". M. Alain Corvez explique que les réformes initiées par le président Bachar al-Assad ont été noyées : " conscient de la gravité des événements le régime engagea alors un terrain de réformes accélérées pour déboucher sur une nouvelle Constitution totalement démocratique avec la suppression du parti unique et l'attribution des libertés dans tous les domaines. Ces réformes furent noyées par ceux qui n'étaient pas intéressés par la démocratisation de la Syrie mais par le renversement d'un régime qui défend depuis longtemps la cause arabe face à Israël, accueillant des réfugiés palestiniens et irakiens par millions ". Paradoxalement, il ajoute : ce sont les Etats les moins démocratiques au monde qui sont le fer de lance des attaques pour renverser le pouvoir de Damas, Etats qui se voient encouragés par un Occident semblant avoir perdu ses repères, armant ou facilitant l'armement de djihadistes qu'il combat partout ailleurs dans le monde, notamment au Mali ". La synthèse que fait cet ancien colonel, c'est qu'il faut que cesse la désinformation propagée par les médias d'un tyran sanguinaire qui prendrait plaisir à tirer sur son peuple, et même à employer les armes chimiques, pour aller plus vite ou plus loin dans son épreuve. La vérité est que le régime se défend contre un complot international visant à le renverser et qu'il combat des forces militaires commettant des exactions souvent insoutenables, avec l'appui de la majorité de son peuple, toutes confessions et ethnies confondues ". " Le lion impatient " de mettre en pièce sa proie : la Syrie Manlio Dinucci, chercheur en géographie et collaborateur au quotidien italien " il manifesto ", pointe du doigt une autre monarchie arabe d'être complice de cette cavale internationale contre la Syrie: la Jordanie et rappelle que " quand le président Napolitano rencontra, l'an dernier en Jordanie, le Roi Abdallah II, il lui exprima ''la haute considération avec laquelle l'Italie voit la volonté de la paix et la ligne de modération poursuivie depuis toujours par la dynastie hachémite''. C'est dans cet esprit, à coup sûr, que l'Italie participe en Jordanie à la manœuvre (Eager Lion), lion impatient sous commandement étasunien, en cours du 9 au 20 juin, affirme M. Manlio Dinucci, précisant la participation 19 pays dans l'objectif commun est de renforcer la sécurité et stabilité régionale ", menacées, ils n'ont aucun doute, par la Syrie, qui utilise des armes chimiques pour écraser la rébellion. Les " preuves " ont été fournies par la CIA, la même qui, il y a dix ans, fournit la documentation photographique, montrée par Colin Powell au Conseil de sécurité, sur la possession par l'Irak de 500 tonnes d'armes chimiques et biologiques et de laboratoires mobiles pour la guerre biologique. On a découvert ensuite, comme reconnu par Powell lui-même, que de telles armes n'existaient pas et que les laboratoires mobiles étaient en réalité des générateurs de gaz pour des ballons aérostatiques à usage météorologique. Mais désormais les jeux étaient faits : les " preuves " de la CIA avaient servi à justifier la guerre contre l'Irak. Peu importe donc si, une fois la guerre gagnée contre la Syrie, on découvrait que ce sont les " rebelles " qui ont utilisé des armes chimiques, comme a déclaré Carla Del Ponte de la Commission des Nations unies sur les crimes de guerre. Le plan de cinq points pour la Syrie, préparé pour le sommet du G8 qui s'est tenu en Grande-Bretagne, par le Premier ministre David Cameron, ont été à la base du communiqué final de ce sommet qui a " demandé " des pourparlers de paix dès que possible. Il était également espéré que la résolution comprendrait des dénonciations de l'usage des armes chimiques, y compris les assertions sans preuve que les forces syriennes s'en étaient servies, rapportent les médias présents à ce sommet. " Le gouvernement Obama a employé la technique du ''gros mensonge'', citant les accusations d'utilisation par la Syrie de telles armes pour affirmer qu'Assad avait franchi une ''ligne rouge'' qui justifierait la décision de Washington de commencer à envoyer ouvertement des armes à l'opposition syrienne ". La Russie selon les mêmes sources rejette l'affirmation que des armes chimiques ont été utilisées et a demandé à voir les preuves sur lesquelles s'appuient les Etats-Unis. Le refus du président Poutine d'accéder à ces demandes a fait échouer la machination préparée par Cameron et Obama. Pour le moment, la Syrie soumise à de très fortes pressions extérieures avec les mêmes méthodes qui ont abattues le régime de Maâmar Guedafi, n'a de soutien effectif que de la part de Moscou-Pékin-Téhéran et le Hezbollah libanais. Un axe qui inquiète les Occidentaux mais qui renforce la résistance du président Assad face à ses ennemis, notamment qu'il est soutenu par son peuple toutes religions et ethnies confondues. Un peuple qui soutient les réformes annoncées par le président Assad, mais surtout une population qui insiste sur l'indépendance des décisions prises et son rejet des ingérences étrangères dans les affaires du pays afin de sauvegarder l'unité nationale.