Les opérateurs engagés dans le processus de valorisation des produits agricoles via les signes de qualité ont entamé, avant-hier, à Alger, une campagne de sensibilisation en direction des acteurs concernés en vue de définir un plan d'action pour la mise en œuvre des différentes opérations à réaliser. Cette campagne a commencé par l'organisation du premier atelier national sur la valorisation des produits agricoles algériens au moyen des signes distinctifs de qualité au niveau de l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (INRAA). Cet atelier, qui a regroupé des associations de professionnels et des opérateurs économiques, a pour objectif de définir un plan d'action permettant d'identifier précisément les tâches à réaliser, les acteurs chargés de leur exécution ainsi que l'échéancier d'exécution. Cette rencontre vient juste après l'adoption, par le conseil de gouvernement, d'un décret relatif à la valorisation des produits agricoles ou d'origine agricole par les signes distinctifs en tenant compte notamment de l'indication géographique et de l'agriculture biologique. "Il s'agit de donner l'information, de sensibiliser les professionnels par rapport aux étapes à venir, c'est -à- dire, la mise en œuvre de ce texte réglementaire", a expliqué Hamid Hemdani, sous-directeur de la Protection des patrimoines au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Ce dernier estime que le moment est venu pour accélérer la mise en œuvre de ce processus qui a "trop duré". "On ne peut pas attendre plus que ça car nous avons des engagements sur le plan international, notamment avec l'adhésion de l'Algérie à l'OMC", a-t-il expliqué. Le processus de valorisation des produits agricoles a commencé à se concrétiser ces quatre dernières années aussi bien au niveau des exploitations qu'au niveau des consommateurs qui deviennent de plus en plus exigeants par rapport à la qualité des produits. Les opérateurs ayant commencé à exporter certains produits de terroirs ont exprimé leur satisfaction de la mise en œuvre d'un cadre juridique permettant de valoriser le patrimoine national. C'est le cas de Fayçal Khebizat, directeur général de l'entreprise Bio Dattes Algérie, qui estime que la mise en œuvre de cette réglementation permettrait de protéger les produits agricoles algériens, de créer de nouveaux réflexes chez les consommateurs et de récompenser les producteurs s'alignant sur des normes de qualité. "Cela constitue une base de travail en interne qui nous permettra d'émerger à l'extérieur", ajoute cet exportateur de dattes biologiques de Biskra, d'autant plus que la demande de produits de qualité sur le marché mondial est de plus en plus importante. Mais pour s'imposer à l'international, les producteurs algériens devraient s'organiser en groupes pour constituer une force économique qui va leur donner un élan vers l'extérieur. Cet atelier devrait aboutir à une feuille de route visant à identifier l'ensemble des ressources compétentes, dans le secteur agricole et hors secteur, susceptibles de participer à cette campagne de sensibilisation et les actions à entreprendre pour la formation et l'encadrement des agriculteurs et éleveurs désirant bénéficier du dispositif donnant un signe de qualité à leurs produits. Il s'agit aussi de définir les modalités opérationnelles pour renforcer les capacités institutionnelles et le potentiel humain de la recherche mis au service de la valorisation des produits agricoles par les signes de qualité.