La question du logement suscite, depuis des lustres, un intérêt particulier de la part du gouvernement. En effet, plusieurs formules d'aides au logement ont vu le jour de l'AADL au logement social participatif (LCP), en passant par le logement promotionnel aidé (LPA). Toutes ces formules étaient censées mettre fin à cette problématique. Mais hélas la crise perdure. Et de nouvelles formules naissent régulièrement. Le logement social participatif (LSP) Le ministre de l'Habitat et de l'urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé dimanche de nouvelles mesures visant à faciliter l'accès au logement social participatif, et ce, afin de permettre aux propriétaires de logements de type F1 et aux veuves de souscripteurs d'accéder à cette formule de logement. Lors d'une réunion avec les directeurs régionaux de la Caisse nationale du logement (CNL), le ministre a donné des instructions pour régler tous les litiges en suspens avec les demandeurs de logements à même de permettre à certaines catégories dont les dossiers ont été rejetés de bénéficier de logement, notamment les propriétaires de logements de type F1. Les veuves des souscripteurs décédés pourront également bénéficier d'un logement partant du fait qu'initialement il est délivré au nom du conjoint. Concernant les souscripteurs exclus en raison du changement de leur salaire mensuel, il a été décidé de prendre en compte le salaire déclaré lors du dépôt du dossier, selon le ministre qui estime qu'il " est inconcevable que le citoyen assume les conséquences du retard accusé dans les projets ". Le ministre a estimé que cette formule a "échoué car elle n'a pas été mise en place sur des bases solides" rappelant que certains de ces projets ont été lancés sans permis de construire et sans règlement des conflits en suspens. M. Tebboune a indiqué que les conflits relatifs aux dossiers des souscripteurs ont été à l'origine de l'échec de cette formule dans 70% des cas. Les souscriptions au logement promotionnel public ont commencé Pour le grand bonheur de la classe moyenne, le logement promotionnel public (LPP) a pu voir le jour. En effet les souscriptions à cette nouvelle formule de logement ont été ouvertes hier. Notons que le LPP est destiné à la classe moyenne non éligible aux autres programmes soutenus par l'Etat. Et ceux dont le revenu est compris entre 6 et 12 fois le Salaire national minimum garanti (SNMG), soit entre 108 000 et 216 000 DA en calculant les revenus du souscripteur et de son conjoint. Les dossiers de souscription pour l'acquisition d'un logement LPP doivent être déposés au niveau de l'ENPI et ses différentes structures implantées dans 24 wilayas. Dans les wilayas où l'entreprise n'est pas représentée, les directions régionales de l'AADL (Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement) ou les directions de wilaya du Logement se chargeront de la réception des dossiers. Le dossier est composé d'une demande d'achat (imprimé fourni par l'ENPI), une photocopie de la carte d'identité nationale, un extrait de naissance N° 12, un certificat de résidence, une attestation de travail pour les salariés ou attestation de profession, un relevé des émoluments pour les salariés ou déclaration de revenus. Il contient également une déclaration sur l'honneur précisant que le postulant n'a pas possédé en toute propriété, ni lui, ni son conjoint, un lot de terrain à bâtir, un bien à usage d'habitation à l'exception des logements de type F1 et qui n'a pas bénéficié, ni lui, ni son conjoint d'une aide financière de l'Etat en vue de la construction ou de l'acquisition d'un logement. Il est à rappeler, que le ministre du Logement avait indiqué que le premier chantier de logements du nouveau programme AADL et LPP sera lancé dans quelques jours à Alger par un groupe portugais de construction. Le logement rural Concernant le logement rural, le ministre a donné des "instructions fermes" aux directeurs du CNL pour "alléger les procédures bureaucratiques" à travers des mesures idoines susceptibles d'accélérer l'étude des dossiers et le versement de l'aide financière aux demandeurs de logements dans les meilleurs délais. Le ministre a en outre donné des instructions pour réduire à 4 mois la durée entre le payement de la première tranche et l'annonce de la liste des bénéficiaires au lieu de près d'une année et demie actuellement. La concrétisation de cet objectif exige un changement structurel dans la CNL et la mobilisation des moyens matériels nécessaires.M. Tebboune a fait état dans ce contexte d'une réorganisation globale de cette caisse au cours des deux prochains mois pour pallier "au plus vite" les lacunes enregistrées dans l'encadrement et les moyens matériels. Le gouvernement se penche sur l'examen d'un programme de logements supplémentaires pour l'AADL Le ministre a mis l'accent sur la nécessité d'actualiser et d'harmoniser le fichier de la CNL avec le fichier national du logement, de créer une inspection de contrôle des chantiers de réalisation. S'agissant du lancement de l'opération d'inscription au nouveau programme de l'Agence nationale d'amélioration et de développement du logement (AADL), M. Tebboune a affirmé que toutes les mesures ont été prises pour assurer le bon déroulement de l'opération et éviter de rééditer les "erreurs passées". "Nous avons décidé de ne plus accepter de demandes de logement sans s'assurer de la possibilité de les introduire dans le programme de l'Agence, et ce pour qu'aucun dossier ne reste en suspens. Nous ne voulons pas reproduire les erreurs passées", a indiqué M. Tebboune dans une déclaration à la presse. A cet effet, le nombre de dossiers qui seront reçus par l'AADL dépendra essentiellement du nombre de logements "excédentaires" après la satisfaction de tous les demandeurs de logements titulaires de dossiers déposés en 2001 et 2002 dans le cadre du programme AADL. Le ministre a cependant affirmé que le gouvernement planchait sur l'examen d'un programme de logements supplémentaires de l'AADL soulignant que les moyens de financement le permettaient, notamment après l'accord conclu avec le Crédit populaire d'Algérie (CPA) au nom de l'ensemble des banques publiques. "En tant que formule privilégiée de la classe moyenne, l'AADL poursuivra la réalisation des programmes de logements en fonction de la demande", a affirmé le ministre. Il a à ce propos exprimé son optimisme quant à la capacité du programme de l'agence de satisfaire toutes les demandes déposées à son niveau d'autant que le règlement des dossiers 2001 et 2002 et le lancement du programme du logement promotionnel public (LPP) permettront de réduire "sensiblement" la demande formule AADL. Toutes ces formules de logements, réussiront-t-elles à diminuer de l'intensité de la crise du logement ? Sur ce, le scepticisme est à l'ordre du jour. Surtout qu'on sait que la crise s'est enracinée dans la société algérienne. Elle fait partie des mœurs quotidiennes de la vie.