La 8e conférence de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification s'achève à Madrid. Tout au long des débats, les participants ont fait le lien entre la désertification et le changement climatique. Ils plaident maintenant pour de plus grandes synergies dans les combats internationaux contre les deux phénomènes. Le nouveau plan de l'ONU pour lutter efficacement contre la désertification peine à voir le jour. Les discussions entre les 191 pays signataires divergent essentiellement en ce qui concerne le financement, sachant que la Convention de l'ONU contre la désertification, vieille de dix ans, fait l'objet de critiques pour son manque de résultats. La conférence de Madrid n'a pas apporté de nouveauté par rapport aux moyens à mettre en œuvre pour lutter contre la désertification si ce n'est toujours l'élaboration du plan d'action sur dix ans contre les progrès de la désertification. Pourtant nul n'ignore que la désertification, exacerbée par les changements climatiques, représente aujourd'hui "le plus grand défi environnemental de notre époque". C'est d'ailleurs l'intitulé du dernier rapport sur le sujet, publié par l'Université des Nations unies de New York. Le nouveau rapport de l'une des plus actives universités de l'ONU à travers le monde, prévient que le manque d'une politique adéquate et efficace pour combattre la menace que représente pour l'avenir de l'humanité la désertification, risque de provoquer des effets désastreux pour l'environnement. Selon ce rapport, "les gouvernements devront faire face à des migrations de populations en masse et à de sérieux problèmes économiques et sociaux, sans compter la perte de productivité des sols et la dégradation de l'environnement". Pour les experts des Nations unies , ce phénomène présage une menace imminente à la sécurité internationale, alors qu'un tiers de la population mondiale, soit environ près de deux milliards de personnes, constituent dès lors "des victimes potentielles des effets de la désertification". Les mêmes spécialistes avertissent, qu'en conséquence, ce sont près de 50 millions de personnes qui pourraient être déplacées dans les dix prochaines années. Pour prévenir ou limiter les effets de ce grave danger, les auteurs du rapport préconisent que soient édictées d'urgence des mesures à l'échelle nationale, régionale et internationale, comme par exemple une réforme de la gestion des terres, une interdiction du recours au pâturage excessif, à la surexploitation des terres, aux pratiques d'irrigations non durables et la mise en place de nouvelles sources de revenu pour les populations qui habitent dans ces régions. L'université onusienne souligne d'autre part qu'il faut rejeter la notion selon laquelle "l'aridité et la rareté de l'eau sont des phénomènes inévitables" et recommande de mieux informer les populations locales et leur donner les pouvoirs et les moyens de protéger leurs terres au lieu de poursuivre des intérêts à court terme.