Sept millions d'hectares de terres, en Algérie, ont été touchés par la désertification, dont trois millions d'hectares ont été récupérés depuis 1994 à travers les mesures prises par les pouvoirs publics dans la lutte contre ce phénomène dévastateur. L'Algérie, qui est touchée de près par la désertification abrite, durant trois jours, une conférence internationale sur un thème pertinent, à savoir la lutte contre la désertification et l'impératif international de politiques de soutien. Cette rencontre organisée par le département de M. Chérif Rahmani, en partenariat avec l'université des Nations unies à Tokyo se déroule au Palais des nations avec la participation, notamment des, ministres arabes de l'Environnement, de nombreux experts algériens et étrangers ainsi que des représentants d'organismes de l'ONU et d'organisations non gouvernementales (ONG). L'ouverture de la rencontre a été faite, hier, par le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika qui, à travers son discours, a mis l'accent sur l'impact négatif que peut engendrer la désertification dans le monde citant ainsi la pauvreté, la famine et l'immigration. Le Président a surtout souligné l'absence d'une action concertée entre les pays touchés par cette question qui prend des proportions alarmantes de part le monde "les frontières des déserts se déplacent de manière inquiétante. La désertification sera l'un des problèmes mondiaux du 21e siècle" a indiqué le président, à ce sujet, avant d'ajouter que "les principales causes sont bien connues et proviennent essentiellement des activités humaines, à travers des pratiques de gestion inadaptées dans les zones arides et semi-arides mais aussi dans les zones montagneuses". Face à cette situation alarmante qui menace la plus grande partie de la planète le président de la République a réitéré son appel pour l'adoption d'une Charte mondiale des déserts et de la lutte contre la désertification qui proclame les principes de fondements de toute action de préservation des écosystèmes hyper arides et de développement durable des zones arides constituées par les déserts du monde. Le chef de l'Etat a également donné un aperçu sur la situation dans le monde. En effet, les zones arides représentent 41% de la surface du globe dont 20% sont dégradées, elle concernent toutefois, une population de 2 milliards d'habitants dont 50% vivent dans un dénuement aggravé et insupportable. La désertification affecte déplorablement un tiers de la surface de la planète, soit plus que les surfaces de la Chine, du Canada et du Brésil réunies, autrement dit, plus de 1 milliard de personnes sont concernées. "Ce qui ressort donc de cette situation" a tenu à souligner le Président que "la désertification et la pauvreté s'alimentent l'une de l'autre" autrement dit "la pauvreté engendre la dégradation des terres, la désertification est à son tour un facteur d'aggravation de la pauvreté". Le président Bouteflika a rappelé, lors de cette rencontre, les efforts déployés par notre pays en terme de lutte contre la désertification. De ce fait, l'Algérie a adopté en 1994 et ratifié en 1995 la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification UNCCD et consenti à cet effet, de lourds investissements pour un développement durable et le respect des équilibres écosystèmes. L'Algérie dispose également depuis 2003 de son propre plan d'actions nationales pour la lutte contre la désertification, l'Algérie a contribué par un soutien financier significatif à plusieurs projets transfrontaliers de lutte contre la désertification en Afrique dans le cadre du Fonds Spécial d'Assistance d'Urgence de l'Union africaine pour la lutte contre la sécheresse et la famine en Afrique. L'Algérie apporte également son appui au projet de reforestation lancé par le Président Obasanjo baptisé la muraille verte ou "Green Wall" qui concernera une très vaste étendue territoriale de plus de 7 000 km de long et de 5 km de large à travers les écosystèmes arides et semi-arides du Sahel et de la mer Rouge. Evoquant les mesures urgentes qui doivent être appliquées, le président a appelé "les représentants des pays touchés par la désertification d'assurer en urgence la mise en œuvre des programmes de travail complémentaires des trois Conventions des Nations unies issues du Sommet de la terre de Rio". Il s'agit donc de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification dans les pays les plus gravement touchés par la sécheresse et la désertification en particulier en Afrique, la convention des Nations unies sur la diversité biologique et la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques ainsi que le protocole de Kyoto. De son côté, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'environnement, M. Chérif Rahmani a annoncé que cette conférence va clôturer l'Année 2006, année des déserts et de la désertification, chapeautée par l'Algérie sous l'initiative de l'assemblée générale des Nations Unies. A cet effet et durant toute l'année en cours, le département de M. Chérif Rahmani a organisé plusieurs manifestations sur le thème de la désertification, en collaboration avec la Fondation déserts du monde et le Secrétariat exécutif de la convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification.