Le taux moyen de raccordement des ménages de la wilaya de Tizi-Ouzou (plus de 1,2 million d'habitants) au réseau d'assainissement des eaux usées se situe actuellement à hauteur 86%, alors qu'il ne dépassait pas les 60% en 2000, a-t-on appris auprès de la direction locale des ressources en eau. Cette progression de l'ordre de 26% est le fait direct d'investissements colossaux consentis durant ces dernières années pour la réalisation d'un ensemble d'opérations liées à la prise en charge des nouvelles demandes, l'extension et le redimensionnement du réseau existant, pour faire face à l'accroissement du volume des rejets, induit par l'amélioration substantielle de la dotation en eau potable", a expliqué le chargé de l'assainissement au niveau de cette direction. Le réseau d'assainissement de la wilaya se constitue de 3 000 km de canalisations, de 8 stations d'épuration (Step) fonctionnelles d'une capacité variant de 15 000 à 120 000 équivalents/habitant, de 209 bassins de filtration, et de 24 autres de décantation, a indiqué Ait Ramdane Mohamed, précisant que cette situation ne tient pas compte des fosses septiques individuelles réalisées en zones d'habitations éparses. Dans le cadre de l'élimination "progressive" de ces fosses septiques, il a été alloué, au titre du présent quinquennat, une enveloppe de 1,2 milliard DA pour la réalisation de 4 opérations totalisant 224 km de réseaux, au profit des villages, où "cet indice du développement social (assainissement) est devenu une réalité tangible durant cette dernière décennie", relève-t-on. Additivement à cela, il a été destiné à la wilaya une enveloppe de 227 millions DA pour la réhabilitation du réseau d'assainissement, endommagé par les intempéries de 2012. Une Step d'une capacité de 60 000 eq/hab, dotée d'une autorisation de programme de 1 milliard DA, est en cours de réalisation au lieudit Ighil Bouzal, pour la prise en charge de l'assainissement de la ville d'Azazga. Le maillage du territoire de la wilaya par ces ouvrages de traitement des eaux usées sera complété par la réalisation d'une autre station d'épuration d'une capacité de 100 000 eq/hab, pour l'assainissement de la future nouvelle ville de Oued Falli, banlieue sud-ouest de Tizi-Ouzou, tel qu'il a été décidé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de sa récente visite dans la région, qui avait annoncé l'inscription de ce projet pour une AP de 1,5 milliard DA. Pour sa part, l'Office national de l'assainissement (ONA) a bénéficié, au titre du quinquennat 2010-2014, d'une enveloppe de 6 milliards DA, pour la réalisation de 6 stations d'épuration en amont de la cuvette du barrage de Taksebt (180 millions de m3), pour protéger cet ouvrage hydraulique contre le risque de pollution représenté par les rejets des eaux usées des villages situés en amont. Par ailleurs, la direction des ressources en eau tient à relever que, contrairement aux boues rejetées par les Steps qui trouvent usage dans l'agriculture les eaux traitées par ces ouvrages "ne sont pas encore utilisées dans l'irrigation agricole", a fait remarquer M. Ait Ramdane, qui a imputé ce manque à gagner pour l'agriculture à "l'absence d'une structure appropriée pour la prise en charge des périmètres irrigués", sachant, a-t-il dit, que l'Office national d'irrigation et de drainage (Onid), sollicité à cet effet, "a décliné l'offre de gestion de l'irrigation des périmètres agricoles, pour cause de leur démembrement et de leur taille réduite ne permettant pas leur rentabilité".