Les prix des matières premières alimentaires ont tous progressé la semaine dernière, notamment le cacao qui est grimpé à un plus haut en onze mois grâce à des conditions météo néfastes pour la récolte en Afrique de l'Ouest. Cacao Les prix du cacao ont fortement grimpé, atteignant jeudi un plus haut en onze mois à Londres (à 1 671 livres la tonne) et en huit mois à New York (à 2 525 dollars la tonne), sur fond de craintes que le temps sec en Afrique de l'Ouest n'endommage les récoltes. "Il y a eu peu de pluies récemment dans les zones de culture du cacao en Afrique de l'Ouest et les prévisions pour les deux prochaines semaines ne sont pas bonnes", ont prévenu les analystes de Commerzbank. "L'absence d'humidité pourrait avoir un impact négatif sur la principale récolte, qui doit commencer en octobre", ont-ils expliqué. L'Afrique de l'Ouest compte pour environ deux tiers de l'offre mondiale de fèves brunes, principalement en provenance de la Côte d'Ivoire et du Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1 638 livres vendredi, contre 1 569 livres pour le contrat pour livraison en septembre le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en décembre valait 2 464 dollars la tonne, contre 2 294 dollars pour le contrat de septembre sept jours plus tôt.
Café Les cours du café se sont repris cette semaine, après avoir atteint un plus bas en quatre ans à New York la semaine dernière, suite à l'annonce de l'octroi d'aides aux producteurs de café au Brésil, le premier producteur mondial. Le gouvernement brésilien a finalement cédé aux demandes des producteurs en proposant mercredi de racheter jusqu'à 3 millions de sacs de 60 kilos en mars 2014 au prix de 343 livres (111,48 euros) le sac. "Ce plan est destiné à mettre un plancher au prix de l'arabica, qui a chuté ces deux dernières années", a expliqué Thomas Pugh, économiste du cabinet Capital Economics. Cotée à New-York, cette espèce de café considérée de meilleure qualité que le robusta a perdu près de 60% depuis son pic de 307,20 cents la livre en mai 2011. Ce niveau élevé des prix en 2011 avait encouragé les producteurs à augmenter leur offre, ce qui explique que le marché soit maintenant en surproduction. Cette saison, le Brésil attend en effet une très importante récolte de 48,6 millions de sacs de 60 kilos, à peine moins que le record de la saison dernière (50,8 millions), qui était une année faste du cycle biennal de culture caféière. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 1 928 dollars vendredi, contre 1 857 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en septembre valait 122,75 cents, contre 117,05 cents sept jours auparavant.
Sucre Les prix du sucre ont fini la semaine en légère hausse, confortés par une baisse de la prévision de production sucrière au Brésil, le premier exportateur mondial. Selon l'autorité agricole brésilienne Conab, le Brésil devrait produire 40,97 millions de tonnes de sucre lors de l'actuelle saison 2013/2014, soit 2,6 mio de tonnes de moins qu'initialement prévu. Cela reste "un niveau record", tempéraient toutefois les économistes de Commerzbank. Cette révision à la baisse est due à l'utilisation d'une plus grande partie de la récolte de canne à sucre pour la production d'éthanol plutôt que de sucre. "Les récents dommages causés par le gel dans les régions sucrières du sud (du Brésil) n'ont pas encore été évalué, donc une nouvelle révision à la baisse n'est pas exclue", signalait-on chez Commerzbank. Les prix du sucre avaient été soutenus ces deux dernières semaines par des craintes sur les dégâts causés par le gel sur les cultures. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 495,20 dollars vendredi, contre 487,90 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 16,84 cents, contre 16,74 cents sept jours auparavant.
Maïs en baisse, soja en hausse avant un rapport USDA Les cours du maïs s'affichaient en baisse par rapport à la semaine dernière vendredi à Chicago alors que les investisseurs s'attendent toujours à une récolte abondante tandis que ceux du soja profitaient d'un regain d'inquiétudes liées à la météo. "Les prix du maïs sont laminés depuis juin car on s'attend à une moisson record cette année", a rappelé Dewey Strickler, de Ag Watch Market Advisors. Le contrat le plus échangé sur le marché évolue actuellement à son plus bas niveau depuis septembre 2010. Et au vu des conditions météorologiques très favorables au développement du maïs en juillet, nombre d'analystes s'attendent désormais à ce que le ministère américain de l'Agriculture (USDA) révise à la hausse son estimation de la production dans son rapport mensuel sur l'offre et la demande mondiales attendu lundi. Les cours de la céréale ont aussi été tirés vers le bas par une décision de l'administration américaine d'assouplir les normes sur les biocarburants à partir de l'an prochain. "L'agence de protection de l'environnement (EPA) va revoir à la baisse à partir de 2014 le volume d'éthanol à intégrer dans les carburants", a expliqué Bill Nelson de Doane Advisory Services. "Comme la demande de maïs dépend beaucoup aux Etats-Unis de la demande d'éthanol, cela affecte fortement les prix." Le marché du soja reprenait de son côté un peu de vigueur après avoir été entraîné à la baisse par la bonne météo du mois de juillet. Mais "on observe dans l'Iowa, le plus important Etat producteur de soja aux Etats-Unis, des précipitations inférieures à la normale et il est prévu que cette situation se poursuive la semaine prochaine", a remarqué M. Nelson. "Or le mois d'août est le plus important dans le développement de l'oléagineux", a-t-il ajouté. De plus, certains agriculteurs commencent à s'inquiéter de l'effet que pourrait avoir un gel précoce sur les récoltes, plantées cette année un peu plus tard que d'habitude en raison de fortes pluies au printemps. Plusieurs spécialistes ont prévenu que l'USDA pourrait revoir à la baisse son estimation de la production de soja aux Etats-Unis dans son rapport mensuel et la perspective d'une offre moins abondante aux Etats-Unis fait monter les prix. Les investisseurs étaient aussi sensibles à un regain d'intérêt de la Chine, le plus important importateur de soja dans le monde, pour l'oléagineux produit aux Etats-Unis, selon les analystes de la maison de courtage Allendale. Le marché du blé est quant à lui resté un peu au second plan cette semaine. Les ventes à l'étranger se sont maintenues à un niveau correct mais "les Etats-Unis sont dans un environnement très concurrentiel" entre des exportations de blé produit dans la région de la mer Noire particulièrement élevées ces dernières semaines et ou "une récolte très abondante prévue en Inde", a relevé M. Nelson. De plus, les agriculteurs américains se préparent à moissonner le blé de printemps et "cela a toujours un effet négatif sur les prix car les producteurs vont chercher à en vendre beaucoup au même moment", a ajouté le spécialiste. le boisseau de maïs (environ 25 kg) de référence pour livraison en décembre, évoluait vendredi à la mi-séance à 4,5975 dollars contre 4,6375 dollars vendredi dernier à la clôture. Le boisseau de blé pour septembre, qui fait référence pour le blé, s'échangeait à 6,4125 dollars contre 6,6050 dollars la semaine dernière. Le boisseau de soja, pour livraison en novembre, le contrat le plus regardé par les courtiers pour la prochaine campagne, s'établissait à 11,8425 dollars contre 11,8150 dollars vendredi.