Les prix du sucre se sont effondrés la semaine dernière à leur plus bas niveau en trois ans, en raison de l'abondance de l'offre, tandis que les prix du cacao ont hésité et que ceux du café ont connu des sorts contrastés. Cacao Les prix du cacao se sont montrés hésitants ces derniers jours, alternant entre hausses et baisses, avant de terminer la semaine en légère augmentation. Les cours ont été affectés par les prises de position des courtiers juste avant que ne soient rendus publics, la semaine prochaine, les volumes de cacao concassé aux Etats-Unis et en Europe au cours du deuxième trimestre, a expliqué Jack Scoville, analyste de Price Futures Group. Ces statistiques sont perçues par le secteur comme un baromètre de la demande. Les prix de la fève brune ont également été ballotés au gré des changements climatiques en Côte d'Ivoire, d'où vient 35% de la production mondiale de cacao. "Une météo favorable puis défavorable en Côte d'Ivoire a fait bouger le marché à la hausse et à la baisse", ont remarqué les analystes de la revue spécialisée " The Public Ledger ". Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en septembre valait 1.558 livres sterling vendredi, contre 1 542 livres sterling le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en septembre valait 2 253 dollars, contre 2 241 dollars sept jours plus tôt.
Café Les cours du café ont connu des sorts contrastés ces derniers jours, le robusta coté à Londres marquant un plus haut depuis début juin, tandis que l'arabica a plongé à New York avant de terminer la semaine en petite hausse. "Le café coté à Londres est monté à son plus haut en cinq semaines en raison d'une diminution prévue des exportations du Vietnam (le deuxième producteur mondial, surtout de robusta, ndlr)" tandis que celui coté à New York a été "affaibli par de bonnes perspectives d'approvisionnement d'arabica", ont expliqué les experts de The Public Ledger. En effet, les estimations de production pour cette saison en Indonésie et en Colombie, respectivement troisième et quatrième producteurs mondiaux, ont été revues à la hausse. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 1896 USD vendredi, contre 1 823 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en septembre valait 124,25 cents, contre 122,50 cents sept jours auparavant.
Sucre Les prix du sucre ont poursuivi leur baisse, marquant de nouveaux plus bas en trois ans, toujours minés par une offre abondante. Le sucre blanc coté à Londres a atteint jeudi 461,10 USD son plus bas niveau depuis fin juin 2010 tandis que le sucre brut coté à New York a touché le même jour un point bas depuis début juillet 2010, à 16,08 cents. Les cours du sucre n'ont pas été soutenus par l'annonce d'une baisse de la production de canne à sucre lors de la deuxième quinzaine de juin dans la région brésilienne du Centre-sud (où est concentré l'essentiel des cultures du pays) car le marché avait déjà intégré cette donnée, a expliqué Jack Scoville. Les cours du sucre restent plombés par la perspective d'une grosse récolte au Brésil, le premier exportateur mondial de sucre avec 50% de parts de marché. "La région du Centre-sud devrait réaliser une récolte record de 590 millions de tonnes de canne à sucre, en hausse de 11% par rapport à la saison dernière", ont ainsi souligné les analystes de Commerzbank. Enfin, la faiblesse de la monnaie brésilienne encourage les producteurs à vendre leur récolte, puisqu'ils recevront plus de réais pour des produits vendus à l'extérieur en dollars. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 462,20 USD vendredi, contre 476,80 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 16,16 cents, contre 16,45 cents sept jours auparavant.
Les céréales finissent la semaine en hausse Les prix de céréales terminaient la semaine en hausse vendredi dernier, à Chicago, les cours du maïs et du soja étant aidés par de fortes chaleurs préoccupantes pour les cultures aux Etats-Unis, tandis que le blé profitait d'une forte demande chinoise. Dès le début de la semaine, le maïs, en pleine phase de reproduction, et le soja, qui doit aborder cette phase critique de sa croissance dans quelques semaines, ont été au centre des inquiétudes des opérateurs, qui ont augmenté leurs paris à la hausse. "Nous avons devant nous une longue période de développement des cultures et de fortes chaleurs prévues dans les prochains jours, particulièrement dans l'ouest de la Corn Belt, rendent les investisseurs assez nerveux", ont relevé les analystes de la maison de courtage Allendale. Des températures élevées et des conditions sèches menaçaient particulièrement les plaines céréalières des Etats américains du Nebraska, du Kansas, du Missouri, de l'Oklahoma et du Texas, a détaillé Mike Zuzolo, de Global Commodity Analytics & Consulting. Elles pourraient se maintenir au cours des deux prochaines semaines, selon des prévisions américaines, mais des météorologues européens laissaient anticiper une amélioration de ces conditions, a-t-il ajouté, ce qui limitait la hausse des prix vendredi. "Si Dame Nature veut bien coopérer, la production de maïs pourrait être très importante cette année", ce qui explique que tant de fonds spéculatifs aient parié sur une baisse des prix de la céréale jusqu'à cette semaine, a relevé Dewew Strickler, de Agwatch Market Advisors. Il faut donc s'attendre, selon lui, à une grande volatilité des prix, en fonction de l'évolution de la météo dans un futur proche. Du côté du soja, bien que la période de floraison dans les plaines américaines ne soit pas prévue avant le début du mois d'août au plus tôt, "l'oléagineux pourrait également voir ses prix augmenter" en cas d'une vague de chaleur et de sécheresse prolongée, a estimé M. Zuzolo. Des chiffres à l'exportation sans relief et une hausse des prévisions de la production américaine cette année, à 93 millions de tonnes, limitaient toutefois légèrement la progression des cours de l'oléagineux pour l'instant. L'essentiel de la récolte de blé d'hiver est terminé, et la production de blé de printemps est avant tout située dans les plaines du Nord des Etats-Unis, plus fraîches, ce qui fait que cette céréale est moins soumise aux aléas de la météo, selon les analystes. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) de référence pour livraison en décembre, évoluait vendredi en mi-séance à 5,1800 dollars contre 4,9125 dollars vendredi dernier. Le boisseau de blé pour septembre, qui fait référence pour le blé, cotait à 6,8650 dollars contre 6,6000 dollars la semaine dernière. Le boisseau de soja, pour livraison en novembre, le contrat le plus regardé par les courtiers pour la prochaine campagne, était à 12,7300 dollars contre 12,2825 dollars.
L'USDA révise légèrement les productions mondiales de blé et de maïs Les Etats-Unis ont révisé leurs prévisions de production mondiale de blé en légère hausse et celle de maïs en légère baisse, tout en soulignant une contraction des disponibilités en maïs et en soja. Environ 698 millions de tonnes de blé et 960 millions de tonnes de maïs seront produites dans le monde en 2013/2014, selon le rapport mensuel du ministère américain de l'Agriculture (USDA) sur l'offre et la demande mondiales. La hausse de la production mondiale de blé tient compte de récoltes meilleures qu'attendues en Australie dans l'Union européenne et aux Etats-Unis, qui viennent compenser la chute de production du Kazakhstan, selon les experts américains. L'Union européenne devrait produire 138,60 millions de tonnes de blé en 2013, l'entrée de la Croatie dans l'Union expliquant principalement cette hausse de plus de 1 million de tonnes par rapport aux estimations du mois dernier. Les productions des Etats-Unis et de l'Australie progressent de 1 Mt à respectivement 57,50 et 25,50 millions de tonnes. Les disponibilités en blé au niveau mondial sont abaissées de 3,5 millions de tonnes sous l'effet d'une hausse de la consommation pour l'alimentation animale en Chine notamment. En maïs, la production mondiale chute de plus de 2 millions de tonnes du fait d'un recul de la production américaine, favorisant une baisse des stocks de fin de campagne. Les Etats-Unis, premiers producteurs mondiaux, devraient engranger 354,3 millions de tonnes, soit une contraction de près de 1,5 million de tonnes par rapport au mois dernier. Pour la Commerzbank, les stocks américains de maïs seraient à leur plus bas depuis 17 ans et ceux de soja, depuis neuf ans. La Chine voit sa production de maïs fondre de 1 million de tonnes à 211 millions de tonnes. En revanche celle de l'Union européenne se révèle plus abondante que prévu avec 65,6 millions de tonnes (+2 millions de tonnes). En soja, l'USDA laisse pratiquement inchangée la prévision de production mondiale à près de 286 millions de tonnes, mais rehausse celle des Etats-Unis, qui redeviennent les premiers producteurs mondiaux de graines de soja (93 millions de tonnes), reléguant le Brésil au deuxième rang avec 85 millions de tonnes. Les observateurs américains s'attendaient à une contraction des disponibilités de fin de campagne tant sur le maïs que sur le soja du fait des mauvaises récoltes de l'année précédente. Cependant, ils anticipent déjà une détente sur la nouvelle récolte. "L'effet du rapport devait être à peu près nul sur les prix, le marché ayant déjà largement anticipé ces évolutions", note l'analyste Morgan Stanley.