Le cours du sucre est tombé la semaine dernière à New York à son plus bas niveau depuis deux ans, s'inclinant sous la perspective d'une récolte mondiale record pour la saison 2012-2013, tandis que le cacao restait gonflé par la crainte d'une sécheresse excessive en Afrique de l'ouest. Cacao Après avoir bondi d'environ 6% sur la dernière semaine d'août, les prix du cacao ont conforté leur hausse début septembre, se hissant jeudi à des nouveaux sommets depuis novembre 2011, à 1.748 livres la tonne à Londres et 2.707 dollars la tonne à New York. "Les prix sont tirés par les inquiétudes sur la sécheresse excessive dans les principales régions productrices de cacao (en Afrique de l'Ouest)", qui pourrait sévèrement affecter les récoltes, a expliqué la revue de référence Public Ledger. Alors que la Côte d'Ivoire (35% de l'offre mondiale de fèves) avait été frappée au début de l'année par l'harmattan, un vent sec et violent, les investisseurs redoutent la réapparition prochaine du phénomène climatique El Nino, susceptible d'entretenir dans la région une chaleur défavorable aux plants. Le marché du cacao est par ailleurs soutenu par de nouvelles violences en Côte d'Ivoire, avec une vague d'attaques en août contre les Forces républicaines du gouvernement Ouattara à Abidjan, dans ses environs et dans l'ouest du pays, "ce qui a ravivé les craintes de nouveaux troubles dans le pays", agité en 2011 par une guerre civile, selon Public Ledger. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1.736 livres sterling vendredi vers 12H00 GMT contre 1.704 livres le vendredi précédent vers la même heure. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en décembre valait 2.693 dollars la tonne contre 2.607 dollars une semaine plus tôt. Café Les prix du café ont de nouveau piqué du nez cette semaine, glissant à leurs plus bas niveaux depuis plus de deux mois, le marché continuant de pâtir d'une production plus abondante que prévu au Brésil (1er exportateur mondial) où est en train de s'achever la principale récolte de l'année, dopée en août par une embellie des conditions météorologiques. Selon le rapport mensuel de l'Organisation internationale du café (ICO), dévoilé mardi, la production mondiale pour la saison 2011-2012 devrait s'établir à 132,70 millions de sacs (de 60 kg), en hausse de 1,2% sur un an -- un chiffre nettement relevé par rapport à la précédente estimation de 131,4 millions de sacs. Sur le Liffe de Londres, le prix de la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 2.043 dollars vendredi dernier, vers 12H00 GMT contre 2.069 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 160,70 cents contre 165 cents sept jours auparavant. Sucre Les cours du sucre se sont à peu près stabilisés la semaine dernière à Londres mais ont creusé leurs pertes à New York, où ils ont chuté jeudi dernier, à 18,81 cents la livre, leur plus bas niveau depuis la mi-août 2010. "Dans un marché toujours fragile, les investisseurs jouent à la baisse, refroidis par la perspective d'excédents de production avec l'amélioration de la météo au Brésil (1er pays producteur), qui devrait se concrétiser dans les prochaines chiffres publiés dans le pays", a expliqué Nick Penney, analyste du courtier Sucden. Les pluies d'août, en effet, "devraient avoir dopé le rendement des plantations et augmenter la teneur en sucre des pousses de cane", a-t-il noté. L'Organisation internationale du sucre (ISO) a de son côté contribué à déprimer encore davantage le marché, en dévoilant en début de semaine ses premières prévisions pour la saison 2012-2013 qui commence en octobre. Selon l'ISO, la récolte mondiale 2012-2013 devrait atteindre un niveau record de 117,39 millions de tonnes de sucre, en hausse de 2,25% sur un an, dopée par le Brésil, ce qui entraînerait à l'échelle de la planète un excédent d'offre de 5,86 millions de tonnes. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 549,30 dollars vendredi contre 547,80 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre cotait 19,09 cents contre 19,65 cents sept jours auparavant. Le soja et le maïs se stabilisent, le blé progresse Les cours du maïs et du soja se sont stabilisés la semaine dernière, à Chicago dans un marché ayant déjà anticipé de faibles rendements de production, alors que le blé a progressé, porté par une forte demande. Aquelques jours de la publication du prochain rapport mensuel sur l'offre et la demande mondiales, le 12 septembre, par le ministère américain de l'Agriculture (Usda), les courtiers anticipaient un nouvelle baisse des estimations de rendements de production. Pour Hussein Allidina, de Morgan Stanley, ce recul des rendements devrait surtout concerner le soja : " Si nous estimons qu'une grande partie de la baisse des rendements de maïs a été prise en compte, la baisse des rendements de soja pourrait être plus importante ". Dans ce contexte, les prix de l'oléagineux ont atteint à nouveau leur plus haut niveau en début de semaine, à 17,89 dollars le boisseau pour livraison en novembre, avant d'entamer un léger mouvement de recul. Cependant, " les courtiers prennent aussi en compte les récentes pluies tombées sur les zones de production, qui ont pu améliorer la qualité du soja " ce qui pesait sur les prix de l'oléagineux, a indiqué Frank Cholly, de Rjo Futures. Pour ce qui était du maïs, " en dépit d'un approvisionnement plus étroit, la demande n'est toujours pas là et l'on a même pu noter une baisse de la demande en éthanol (un bio-carburant produit à partir du maïs,) dans un contexte de prix élevés de l'essence ", a indiqué Frank Cholly pour expliquer la baisse des prix depuis une semaine. Le marché du blé est très volatil " Le maïs est attiré comme par un aimant par un seuil situé autour de 8 dollars " le boisseau, et " l'on risque de ne pas voir d'évolution majeure de son prix avant que l'on en sache davantage sur la production de maïs avec la fin de la récolte vers le mois d'octobre ", a-t-il ajouté. Pour les analystes de Commerzbank cependant, " on commence à avoir une idée plus claire de l'état des récoltes " au fil des semaines. Dans son dernier rapport sur l'état des récoltes, le ministère américain de l'Agriculture (Usda) estime que le pourcentage des cultures de maïs classées "bonnes à excellentes" s'élève à seulement 22 %, un chiffre qui s'est stabilisé par rapport à la semaine précédente. La part des cultures de soja jugées "bonnes à excellentes" s'établit à 30 %, là aussi au même niveau que la semaine précédente. Quant au blé, ses prix ont été soutenus par une forte demande dans un contexte d'incertitude sur l'approvisionnement en Russie et en Ukraine, dont les récoltes ont été affectées par une forte sécheresse. L'un des grands acheteurs la semaine dernière a été l'Egypte, " le plus grand importateur de blé au monde ", a précisé Frank Cholly. " L'on s'attend à ce que la demande de blé américain progresse ", a poursuivi Frank Cholly, ajoutant que " le marché du blé (était) un marché très volatil ". Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre est resté quasi stable à 7,9950 dollars contre 7,9975 dollars la semaine précédente à la clôture. Le boisseau de blé à même échéance a terminé en hausse de 1,74 % à 9,0500 dollars contre 8,8950 dollars. Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en novembre a baissé de 1,24 % à 17,3650 dollars contre 17,5650 dollars.