Le double attentat terroriste ayant secoué la ville de Tripoli dans le nord du Liban et fait de nombreuses victimes, a été "fermement condamné" par l'Algérie, hier, rejetant l'usage de "la violence sous toutes ses formes quels qu'en soient les motifs". L'Algérie "condamne fermement le double attentat terroriste ayant ciblé vendredi soir, 23 août 2013, la ville libanaise de Tripoli et fait un nombre important de victimes", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, soulignant que l'Algérie "rejette l'usage de la violence sous toutes ses formes quels qu'en soient les motifs". Tout en exprimant sa "profonde solidarité avec le gouvernement et le peuple libanais frère", l'Algérie a appelé les différentes forces politiques libanaises à s'armer de "patience et de sagesse et faire face à ce crime abject dans un esprit d'entraide et de solidarité". L'Algérie "est convaincue que ses frères au Liban sauront surmonter cette terrible épreuve et préserver l'unité, la sécurité et la stabilité du pays", ajoute le communiqué. Le double attentat ayant ciblé la veille les mosquée : "Essalam" et "Etakwa" à Tripoli ont fait plus d'une quarantaine de morts selon le dernier bilan. Sachant qu'hier l'armée libanaise multipliait ses patrouilles à Tripoli et des hommes en civil armés postés devant les mosquées étaient visibles dans cette grande ville du nord du Liban. La ville portuaire qui d'habitude grouille de monde semblait paralysée, avec des rues désertes, très peu de circulation et des magasins fermés en ce jour de deuil national décrété dans l'ensemble du pays et de funérailles. Des soldats à pied et des blindés circulaient dans les rues de la ville à majorité sunnite où deux explosions à la voiture piégée se sont produites la veille devant deux mosquées, endommageant les lieux de culte et dévastant le voisinage. Condamné par la communauté internationale, le double attentat, qui n'a pas été revendiqué, est survenu une semaine après l'attaque à la voiture piégée qui a fait 27 morts dans un fief du Hezbollah chiite à Beyrouth le 15 août. Cette vague d'attentats risque d'exacerber les tensions confessionnelles au Liban, déjà fortes en raison du conflit en Syrie qui divise profondément le pays, placé sous tutelle du voisin syrien durant une trentaine d'années, jusqu'en 2005. Après les attentats, les appels au calme se sont multipliés au Liban. Najib Mikati, le Premier ministre sortant, a estimé nécessaire d'œuvrer pour sortir de la polarisation politique. Assez de victimes et assez de sang versé inutilement. Il a ajouté que les mêmes mains étaient derrière les attentats de la banlieue sud et de Tripoli. Le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel a affirmé que les leaders politiques tentent de calmer la colère de la rue et d'avorter le projet de dissension qui vise tout le pays. Le Hezbollah a organisé dans l'après-midi un rassemblement pour envoyer un message à l'adresse des habitants de Tripoli sous le slogan “Nos blessures sont les vôtres”. Par ailleurs, le chef du courant salafiste au Liban, Dais Islam al-Chacal, a affirmé que les attentats de Tripoli portaient les empreintes du régime syrien. Le régime syrien et ses alliés au Liban assument la responsabilité des attentats au Liban en vue de créer le chaos pour détourner l'attention des massacres en Syrie.