Les cours de l'or et de l'argent se sont repris cette semaine, le métal jaune atteignant même un plus haut en deux semaines, portés par l'espoir que l'accommodante politique monétaire américaine reste inchangée. Or L'or a marqué un plus haut en deux semaines vendredi en séance à 1 422,05 dollars l'once, avant de clôturer légèrement sous le plafond des 1 400 dollars. "Les spéculations sur le maintien des rachats d'actifs de la Fed ont augmenté la demande pour l'or et l'argent comme protection contre l'inflation", a expliqué Alex Young, courtier chez CMC Markets. Les injections massives de liquidités de la Fed dans le système financier américain, à hauteur de 85 milliards de dollars par mois, diluent la valeur du billet vert, poussant les investisseurs vers des actifs considérés comme un refuge contre la hausse des prix, comme c'est le cas de l'or. Le président de la Fed Ben Bernanke avait inquiété le marché la semaine précédente, en indiquant que l'institution se tenait prête à ralentir ses injections de liquidités dans l'économie si la croissance se raffermissait. Mais la publication de plusieurs indicateurs négatifs aux Etats-Unis cette semaine, comme une hausse surprise du chômage pendant la troisième semaine de mai ou une révision à la baisse de la croissance au premier trimestre, ont tempéré les craintes d'un resserrement de la politique monétaire américaine. Autour de 1 400 dollars l'once, l'or devient "plus attractif aux yeux de quelques opérateurs, ainsi que le montre la réduction des sorties de capitaux des ETF (Exchange-traded fund, fonds d'investissement adossés à des stocks physiques d'or)", ont souligné les analystes de Commerzbank. Ainsi, le plus gros fonds d'or coté dans le monde, SPDR Gold Trust, a vu le volume de ses participations reculer de seulement 3 tonnes cette semaine, à 1.013,15 tonnes, contre une baisse de 44 tonnes durant les trois semaines précédentes. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 394,50 dollars au fixing du soir contre 1 390,25 dollars la semaine précédente.
Argent Dans le sillage de l'or, l'argent (considéré comme une option alternative meilleur marché au métal jaune) s'est repris avant de terminer la semaine en baisse. L'once d'argent a terminé la semaine à 22,57 dollars contre 22,38 dollars sept jours auparavant. Platine/Palladium Les métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont connu des sorts contrastés cette semaine, le cours du platine ayant été caractérisé par la volatilité tandis que le palladium a enregistré un net rebond, marquant mardi son plus haut niveau depuis début avril, à 762,29 dollars. "Ce mouvement à la hausse pourrait avoir été généré par des statistiques montrant une chute des acheminements russes (de palladium) vers la Suisse", ont estimé les experts du cabinet spécialisé Johnson Matthey. La Russie était en 2012 le premier pays producteur de palladium dans le monde, devant l'Afrique du sud. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 459 dollars contre 1 455 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 744 dollars contre 729 dollars la semaine précédente.
Les prix des métaux de base hésitent Les prix des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) ont hésité cette semaine, dans un marché suspendu aux spéculations sur un resserrement de la politique monétaire de la Fed et attentiste avant des indicateurs chinois. Dans un marché peu animé, au cours d'une semaine d'échanges écourtée par la fermeture du LME lundi (en raison d'un jour férié au Royaume-Uni), les cours des métaux de base ont tenté de gagner un peu de terrain mais sont restés dominés par la volatilité. Ainsi, les prix avaient brièvement profité, mardi, d'un regain d'appétit des investisseurs, à l'unisson des places boursières, à la suite de statistiques économiques nettement meilleures qu'attendu aux Etats-Unis, où le moral des ménages s'est élevé en mai à un sommet depuis cinq ans. D'autre part, une nouvelle hausse des prix des logements dans le pays, pour le quatorzième mois consécutif, montre "que le secteur de l'immobilier américain est clairement sur la voie de la reprise, ce qui devrait conduire à un accroissement de la demande de cuivre, le secteur de la construction étant un débouché important" pour le métal rouge, ont commenté les experts de Commerzbank. Mais cet enthousiasme a peiné à se maintenir le lendemain, sur fond de prévisions maussades, "le moral du marché étant assombri par le Fonds monétaire international (FMI), qui a abaissé à 7,75%, contre 8% précédemment, sa prévision de croissance pour la Chine", de loin le premier consommateur de métaux de la planète, a souligné William Adams, analyste du cabinet Fast Markets. Dans un nouveau revirement cependant, les prix se sont dans l'ensemble ressaisis jeudi: "le marché a bénéficié d'un fléchissement du dollar", qui rendait plus attractifs les achats de métaux pour les investisseurs munis d'autres devises, "mais a aussi été aidé par des statistiques américaines décevantes", dont une hausse surprise des inscriptions au chômage, a relevé M. Adams. En effet, des signaux économiques jetant le doute sur la solidité de la reprise aux Etats-Unis "suggèrent que la Fed pourrait se montrer moins empressée pour réduire (à court terme) ses mesures d'assouplissement monétaire" destinées à stimuler l'activité, a-t-il expliqué. Le président de la Fed Ben Bernanke avait inquiété le marché la semaine précédente, en indiquant que l'institution se tenait prête à ralentir les injections de liquidités dans l'économie si la croissance se raffermissait. Or les injections massives de liquidités de la Fed dans le système financier américain ont tendance à stimuler les investissements dans les matières premières, tout en contribuant à diluer la valeur du dollar, ce qui avait soutenu les prix des métaux au cours des derniers mois. Cuivre, étain et nickel ont cependant terminé la semaine en petite baisse dans un marché toujours dominé par la prudence, dans l'attente de l'indice PMI officiel sur l'activité manufacturière en Chine, publié samedi. Selon une majorité d'analystes, il devrait montrer pour la première fois en huit mois une contraction de l'activité en mai, un signal négatif pour la consommation de métaux du géant asiatique. Le CUIVRE, baromètre du marché, a été "soutenu par l'annonce que le principal syndicat des mineurs sur le site de Grasberg (en Indonésie) a appelé à ne pas reprendre le travail" avant les conclusions d'une enquête sur un accident qui a fait 28 morts sur le site il y a environ deux semaines, a indiqué Edward Meir, analyste du courtier INTL FCStone. L'exploitation de cette mine géante de cuivre (environ 4% de l'offre mondiale de métal rouge) avait été suspendue peu après l'effondrement le 14 mai d'une salle de formation installée dans une galerie souterraine, un des pires accidents miniers qu'ait connu l'Indonésie. "La production pourrait être restreinte pour plusieurs semaines supplémentaires, accroissant les tensions sur le marché du cuivre", même si le groupe américain Freeport-McMoRan, qui possède le site, "utilise ses stocks pour maintenir les acheminements" à ses clients, a souligné M. Meir. Après avoir gonflé très fortement entre début janvier et fin avril, les stocks de cuivre dans les entrepôts du LME ont inversé la tendance ces dernières semaines, traduisant une reprise de la demande de métal rouge. Le PLOMB est monté vendredi à 2 190,50 dollars la tonne, son plus haut niveau depuis le 25 mars. Le ZINC s'est hissé jeudi à 1 920,75 dollars, au plus haut depuis un mois. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7 270 dollars cette semaine, contre 7 315,75 dollars la semaine précédente. L'aluminium valait 1 902 dollars la tonne, contre 1 854,50 dollars. Le plomb valait 2 183 dollars la tonne, contre 2 055,75 dollars. L'étain valait 20 900 dollars la tonne, contre 21 200 dollars. Le nickel valait 14 670 dollars la tonne, contre 14 910 dollars. Le zinc valait 1 912 dollars la tonne, contre 1 861,75 dollars.