Après un Ramadhan épuisant, place aux vacances. En effet, à peine un mois juste après la fin du mois de carême les plages sont prises d'assaut, les agences de voyages battent leur plein pour des réservations et les compagnies aériennes affichent complet. A cet effet, la plupart des agences de voyage et des compagnies aériennes affichent complet jusqu'à la mi-septembre et n'arrivent pas à satisfaire la demande des clients désireux de profiter des derniers jours de vacances avant la rentrée sociale. Cette année encore, l'Algérie a raté une énième occasion de lancer son tourisme. A défaut d'être un pays de destination, elle persiste à être un pays émetteur que plusieurs nations se disputent. En effet, le mois de Ramadhan, qui intervient depuis des années maintenant en pleine saison estivale, a contraint beaucoup d'Algériens à reporter leurs vacances d'où le rush constaté ces jours-ci sur les agences de voyages et les compagnies aériennes. De ce fait, la plupart des agences notamment celles qui proposent des séjours en Tunisie, Turquie, Espagne, Maroc, Emirats arabes unis et en Grèce affichent complet en raison de l'importante demande exprimée par des clients en quête de quelques jours de repos et de détente. Une employée de l'Office national algérien du tourisme (ONAT) a indiqué que toutes les destinations proposées par l'ONAT, entre autres le Maroc, la Tunisie et la Turquie sont saturées jusqu'à la mi-septembre. Elle a ajouté, à ce propos, que la demande en billetterie a triplé en l'espace d'un mois. "On reçoit de nombreux clients chaque jour et on est contraint de leur demander de reprogrammer leurs voyages pour la mi-septembre", a-t-elle poursuivi. Hélas, ce rush fait, donc, profiter les autres pays, et non pas l'Algérie. En dépit 1200 km de côtes et un discours officiel rassurant, l'Algérie continue d'être boudée par les touristes occidentaux, voire même par les Algériens. De son côté, le directeur général de l'Agence "Voyage Plus", Tahar Adjemout a fait savoir qu'il n'y avait aucune place disponible dans les groupes de voyage jusqu'au 15 septembre dans les différentes destinations qu'assure l'agence. Il a fait remarquer que la demande cette année était plus importante que les années précédentes. "Il est difficile pour les agences de voyages d'organiser des séjours de vacances en un laps de temps très court et pour un aussi important nombre de clients", a-t-il expliqué. Cette situation a amené plusieurs agences de voyage à bloquer les inscriptions pour des séjours jusqu'à la mi-septembre, où une baisse de la demande des clients devrait être enregistrée. C'est le cas par exemple d'une agence de voyage, dont le siège se trouve à la rue Hassiba Ben Bouali, qui a dû se limiter à uniquement deux groupes de voyages pour l'Espagne et arrêter les inscriptions à la fin du mois de juillet. Dans une autre agence de voyage située à Alger-centre, la demande des clients est toute aussi importante et les employés ont du faire des heures supplémentaire pour gérer le rush. "Un grand intérêt pour passer des séjours de vacances au Maroc et en Tunisie est manifesté cette année par nos clients et nous avons du mal à répondre favorablement à toutes les demandes", a indiqué la responsable de l'agence. Elle a déploré le fait que les clients "attendent toujours les derniers moments pour décider de la destination à choisir pour passer leurs vacances". Toutefois, il convient de noter que l'Algérie est le plus grand perdant dans l'équation touristique méditerranéenne. Certes deux millions d'estivants se rendent quotidiennement aux plages algériennes, mais ce chiffre est insuffisant vu la culture algérienne qui mise sur les voyages et la découverte. En effet, sur le terrain, la réalité est autre. Absence d'espaces de loisirs, manque d'infrastructures hôtelières, anarchie sur les plages et rejet systématique de l'étranger, les hôtels proposent des services chers. Rien n'est fait pour proposer des séjours en Algérie aux étrangers. Alors jusqu'à quand l'Algérie restera boudée par les touristes étrangers, faute d'une politique cohérente adaptée à la demande et surtout qui met en valeur la richesse naturelle dont recèle le pays ?