Maintenant que la Centrale syndicale a assuré l'augmentation des salaires de 1,5 million de fonctionnaires et ce, après la validation de la nouvelle grille indiciaire par le président de la République, en attendant bien sûr la finalisation des statuts particuliers de chaque secteur, l'UGTA se concentre actuellement sur l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs du secteur économique, une amélioration qui doit passer par le relèvement du salaire national minimum garanti afin de faire face à la flambée des prix des produits de consommation. Selon des sources syndicales, les fédérations de l'UGTA représentant les travailleurs du secteur économique ont saisi le secrétaire générale de la Centrale syndicale pour ouvrir une nouvelle fois le dialogue avec le gouvernement sur la revalorisation des salaires du secteur économique. A rappeler, à ce titre, que le secrétaire national chargé de l'organique à l'UGTA, M. Salah Djnouhet, a déclaré que l'exécutif a affiché sa volonté de lancer une réflexion autour de la question. D'ailleurs, M. Abdelaziz Belkhadem avait annoncé, lors de la bipartite tenue le 3 septembre dernier, la tenue d'une tripartite qui sera consacrée à l'examen de la situation des salaires du secteur économique. Il est à noter que le secteur économique revoit les salaires des cadres et des travailleurs, en fonction de la situation financière de chaque entreprise et en fonction des conventions de branche. Pour rappel, l'augmentation des salaires des travailleurs du secteur économique a déjà fait l'objet d'un accord de la tripartite et mise en œuvre au niveau des entreprises. Mais, le retard enregistré dans la mise en œuvre du pacte économique et social n'a pas facilité la tâche ni aux entreprises de se développer ni aux travailleurs, d'autant qu'un grand nombre d'entreprises souffre de défaillances financières, une situation qui n'a pas permis aux travailleurs du secteur économique d'avoir des augmentations importantes comme c'est le cas pour les travailleurs des secteurs des textiles et de l'agroalimentaire. Il est à souligner que le secteur économique représente plus de quatre millions de salariés qui veillent au fonctionnement de la machine économique. Cependant, le marché parallèle constitue un véritable handicap à tout effort national visant à clarifier le marché, les relations de travail et le rapport entre le salaire réel et le coût de la vie ou le pouvoir d'achat. Des observateurs parlent d'un salaire d'un cadre dans une entreprise publique qui peut égaler le salaire d'une secrétaire ou d'un simple agent de sécurité dans une autre société du même secteur, une situation qui pousse les cadres à fuir vers des entreprises étrangères à la recherche de reconnaissance et d'une rémunération plus adaptée à leur profil. Pour certaines parties politiques, économiques et sociales, il est temps de mettre en place une politique salariale réfléchie, qui garantit l'équité des salaires, la valorisation du diplôme,la compétence et qui inclurait également tous les secteurs d'activité afin de concrétiser la paix et la justice sociale dont parle le pacte économique et social. La mise en œuvre de ce dernier sera parmi les points importants à discuter lors de la tripartite qui se tiendra probablement avant les élections locales prévues pour le 29 novembre prochain.