La décision des pouvoirs publics de renforcer en urgence le parc des centrales électriques avec une nouvelle capacité de 8400 MW durant la période 2015-2017, vu la demande croissante en énergie électrique, s'approche à grands pas. En effet, le groupe Sonelgaz et le conglomérat américain de l'électricité General Electric (GE) vont réaliser en partenariat un complexe industriel de fabrication de turbines à gaz en Algérie pour un investissement de 200 millions de dollars, a annoncé dimanche le P-DG du groupe algérien Nourredine Bouterfa. La société en partenariat qui sera créée à cet effet sera détenue à 51% par Sonelgaz et 49% par GE, a précisé M. Bouterfa à la Radio nationale. Le complexe produira à partir de 2017 entre six à dix turbines à gaz par an, soit une capacité de 2.000 MW, dont une partie pourrait être exportée, selon l'accord conclu entre les deux parties. M. Bouterfa table sur 2027, soit dix ans après la mise en service de l'usine, pour atteindre un taux de 80% d'intégration de la production avec des moyes nationaux. La réalisation du complexe, prévue à Ain Yagout (nord de Batna), a été confiée à la société mixte qui sera créée entre le groupe Sonelgaz et General Electric. Par ailleurs, GE a remporté un marché de fournitures de turbines à gaz et à vapeur d'une capacité de 8.400 MW pour un montant de 2,2 milliards de dollars, destiné à équiper les six centrales électriques que l'Algérie prévoit de construire d'ici à 2017. Selon M. Bouterfa, Sonelgaz a conclu "une très bonne affaire" en confiant au groupe américain la fourniture de ces équipements électriques, en raison des prix très compétitifs pour le KW proposé par GE. Avec 500 dollars le KW "on est proche des niveaux de prix de 2005". Le prix actuel du KW sur les marchés est de 1.000 dollars. Le dirigeant de Sonelgaz a précisé que son groupe s'est lancé dans le développement d'une industrie nationale des équipements destinés au secteur électrique. Ces projets s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie de réalisation des infrastructures énergétiques, adoptée par son groupe en vue d'abandonner progressivement la formule clé en main dans la construction des centrales électriques. Le groupe algérien négocie avec des groupes internationaux un autre partenariat pour fabriquer en Algérie des chaudières et des transformateurs électriques à grande puissance. Les négociations sur ce projet seront bouclées avant la fin de l'année, a avancé M. Bouterfa sans fournir de détails. La mise en œuvre de cette stratégie prévoit également de créer une industrie nationale de composants électriques et de développer l'engineering de détails et d'approvisionnement qui permettra à Sonelgaz de réaliser des centrales électriques en lots totalement décomposés, a-t-il expliqué. Le groupe américain General Electric avait remporté en mars dernier l'appel d'offres portant fourniture d'îlots de puissance et engagement à réaliser le complexe industriel de fabrication de turbines à gaz. L'offre de Général Electric était meilleure que celle du groupe allemand Siemens qui était en compétition lui aussi. La sélection était basée sur le coût moyen du kWh. A cet égard, il convient de noter que le secteur de l'énergie en Algérie est un grand consommateur de turbines, et le choix a été fait de donner des contrats à un constructeur qui s'engage à investir en Algérie dans ce secteur à travers la réalisation d'un complexe industriel. Concernant le programme de renforcement du parc des centrales électriques décidé par les autorités, la deuxième étape consistera à procéder à la sélection des constructeurs qui seront chargés d'intégrer les équipements portant sur 8400 MW et de construire les centrales avec la participation de trois entreprises nationales, filiales de Sonelgaz (Inercga, Transmex et Etterkib). Pour rappel, les nouvelles centrales électriques seront implantées à Mostaganem, Kais (Khenchela), Djelfa, Oumache (Biskra), Naâma et Jijel.