L'aventure Renault en Algérie a officiellement commencé à l'occasion de la visite du président français, François Hollande, à Alger. Le 19 décembre 2012, la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le constructeur français Renault, partenaires dans ce projet, ont signé un protocole d'accord portant sur la réalisation d'une usine d'automobiles en Algérie d'une capacité de montage de 25 000 unités à partir de 2014 avant d'atteindre à terme les 75 000 véhicules par an. Le rêve s'approche petit à petit. En effet, le P-DG de la société mixte algéro-française Renault Algérie Production (RAP), Bernard Sonilhac, a assuré, hier à Oran, que le véhicule "Made in Algeria" qui sortira, en 2014, de l'usine de montage d'Oued Tlelat sera de la même qualité que celle des voitures de la marque produites dans d'autres pays. Le P-DG qui s'exprimait lors d'une conférence de presse tenue à Oran à l'occasion du démarrage des travaux de ce projet, a déclaré "la qualité du véhicule qui sortira de l'usine de montage d'Oued Tlelat sera strictement la même, voire meilleure, que celle des autres voitures produites ailleurs". M. Sonilhac a rappelé la genèse de ce projet inscrit au titre du partenariat algéro-français dont l'objectif final est la mise en place d'une filière automobile en Algérie et un taux d'intégration nationale de l'ordre de 42%. Il a rappelé que le projet sera conduit en deux phases. La première porte sur la réalisation d'une usine de montage d'une capacité de production de 25 000 voitures/an employant 350 emplois directs. Pour cette phase, il fera appel à des sous-traitants nationaux pour contribuer à la création d'une filière automobile locale. La première voiture, une ''nouvelle symbol'', sortira de l'usine en novembre 2014. La seconde phase sera lancée en 2019. ''Il s'agira de compléter l'usine et d'étendre ses activités pour assurer sur place les travaux de tôlerie et de peinture. Une production de 75 000 véhicules par an sera atteinte ainsi qu'un taux d'intégration local de l'ordre de 42%'', a-t-il expliqué. Le P-DG de RAP a insisté sur les facteurs de la qualité et de la compétence, aussi bien pour ce qui est du personnel que des sous-traitants et des fournisseurs. "Des tests d'aptitude sont actuellement en cours avec les candidats sélectionnés pour suivre ensuite un parcours de formation au niveau de structures locales, en collaboration avec les CFPA et l'ANEM'', a-t-il précisé, annonçant que ''des compétences algériennes se rendront en février prochain à l'usine Renault de Roumanie pour s'imprégner du processus de montage de véhicules, qu'ils appliqueront ensuite à Oued Tlelat''. S'agissant des sous-traitants locaux, le P-DG de RAP a indiqué qu'une soixantaine ont été identifiés et leurs entreprises visitées par des équipes mixtes SNVI-Renault pour une sélection finale de leurs produits. Il a également précisé que la priorité sera donnée aux partenaires locaux ''pour des raisons de proximité et de réduction des coûts'', sans pour autant exclure la possibilité d'ouverture de la sous-traitance sur les pays du Maghreb. ''La priorité ne signifie pas forcément exclusivité'', a-t-il souligné. Pour la première phase du projet, Renault a investi directement une somme de 50 millions euros. ''La seconde phase sera financée intégralement par les bénéfices que dégagera l'usine d'Oued Tlélat. En plus du marché algérien, nous visons également à long terme le marché subsaharien et africain en général'', a-t-il précisé. Interrogé sur le prix de vente qui sera proposé au public, un responsable commercial a assuré que le prix sera pratiquement le même que celui appliqué pour la ''nouvelle symbol'', produite en Roumanie et commercialisée, depuis le printemps 2013 en Algérie. ''12 000 unités ont été vendues et donnent pleinement satisfaction à leurs propriétaires'', a-t-il souligné. La société mixte algéro-française est détenue à hauteur de 51% par la partie algérienne via la Société nationale des véhicules industriels (SNVI, 34%) et le Fonds national d'investissement (FNI, 17%), et à 49% par le constructeur français. La première voiture fabriquée en Algérie est un évènement tant attendu et majeur pour l'économie du pays qui importe une quantité importante de voitures chaque année. Pour rappel, 102 720 véhicules ont été importés durant le 1er trimestre 2012, contre 87 962 unités à la même période en 2011, soit une hausse de 16,78%, pour une valeur de 97,73 milliards DA. Quant à l'année 2013, le nombre de voitures importées a atteint 323.321 au premier semestre 2013.