La ministre de l'Aménagement du territoire et de l'environnement, Dalila Boudjemaa, a mis en garde hier à Alger quant à la surconsommation du pays en matière du papier qui est de 572 000 tonnes annuellement, dont 520 000 tonnes sont importées (papier et carton). La ministre qui a inauguré le premier point de collecte de vieux papier et carton, dans la commune de Kouba, a souligné que l'individu algérien consomme annuellement près de 20 kg de papier, contre 34 kg en Tunisie et en Jordanie et 70 au Liban et 300 kg aux Etats-Unis. Elle a ajouté, à cet effet, que "compte tenu de ces quantités consommées de papier et de carton, il faut œuvrer à la récupération de ce type précieux de déchets pour réduire leur volume d'importation d'une part et les exploiter dans l'industrie d'autre part ". Pour atteindre ces objectifs, Mme Boudjemaa a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre la stratégie nationale de récupération et de valorisation des différents types de déchets, soulignant l'importance de ces opérations en matière de protection de l'environnement et de création d'emplois. Une surconsommation de papier qui peut être due à l'augmentation de la population et la croissance économique. Cependant, le facteur de la bureaucratie ne peut être écarté. Il suffit juste de constater le nombre de papier à constituer pour une simple inscription scolaire, pour ne pas citer d'autres paperasses demandés dans d'autres administrations. Un problème qui aurait été réglé par les pouvoirs publics depuis longtemps, sauf que c'est une procédure qui traine toujours. Un autre facteur important qui a un impact sur l'environnement, est le " laisser aller " des citoyens. Ces derniers jettent n' importe où et n'importe comment leurs déchets sans se soucier de l'environnement. Deux facteurs qui peuvent en premier lieu contribuer à réduire cette surconsommation de papier et à diminuer le taux de déchets. Pour revenir au sujet des actions mises en place par la tutelle afin de contenir le problème, près de 200 microentreprises activent dans la récupération et la valorisation des déchets. Elle a également appelé les investisseurs à exploiter ce domaine pour le développement d'une filière clé de l'industrie en Algérie. Le volume des déchets est estimé en Algérie à 13,5 millions de tonnes par an, dont 60 % sont recyclables, alors que 6 % seulement sont recyclés ce qui induit une perte de près de 300 millions d'euros par an.