Le Premier ministre libyen Ali Zeidan, enlevé à l'aube avant-hier, a été relâché par ses ravisseurs quelques heures plus tard, a annoncé le gouvernement. Des groupes d'anciens rebelles libyens avaient annoncé l'avoir arrêté en représailles à la capture d'un responsable d'Al-Qaïda par l'armée américaine. "Il (M. Zeidan) est libéré. Mais nous ne disposons pas encore de détails sur les circonstances de sa libération", a indiqué le ministre libyen des Affaires étrangères Mohamed Abdelaziz. Le chef du gouvernement de transition avait été enlevé jeudi matin à l'aube dans un hôtel de Tripoli par des hommes armés appartenant à un groupe d'anciens rebelles. Les ravisseurs lui reprochaient d'avoir joué un rôle dans la capture d'Abou Anas al Libi, appréhendé par une unité des forces spéciales américaines samedi dans la capitale libyenne.
Sûreté de l'Etat La cellule des opérations des révolutionnaires de Libye, qui dépend officieusement des ministères de l'Intérieur et de la Défense, avait ainsi affirmé avoir arrêté M. Zeidan "sur ordre du parquet général". Selon elle, le Premier ministre avait été appréhendé conformément aux articles relatifs aux "crimes et délits préjudiciables à l'Etat" et aux "crimes et délits préjudiciables à la sûreté" de l'Etat". Le conseil des ministres a toutefois indiqué sur sa page Facebook "ne pas être informé d'une levée de l'immunité ou d'un ordre d'arrestation" à l'encontre du chef du gouvernement. Un autre groupe, connu sous le nom de "chambre des révolutionnaires de Libye", avait affirmé que cette "arrestation" était intervenue "après la déclaration de (secrétaire d'Etat américain) John Kerry concernant la capture d'Abou Anas al Libi. après qu'il a dit que le gouvernement libyen était informé de cette opération".
Le gouvernement libyen ne cèdera pas au chantage Le gouvernement libyen a affirmé qu'il ne cèderait pas au chantage, après l'enlèvement du Premier ministre Ali Zeidan qu'il a qualifié d'acte criminel. Le gouvernement ne cèdera au chantage de quiconque, a déclaré le vice-Premier ministre al-Seddik Abdelkarim qui lisait un communiqué peu avant l'annonce de la libération de M. Zeidan. Il a affirmé que le gouvernement était solidaire et soudé et a rassuré les représentations diplomatiques et les expatriés en Libye, affirmant que la situation de sécurité était sous contrôle. La panique a commencé à gagner les représentations diplomatiques et les compagnies étrangères en Libye après l'annonce de l'enlèvement du Premier ministre. Ainsi, Alitalia et Lufthansa ont annulé jeudi leurs vols vers Tripoli, a indiqué une source aéroportuaire à Tripoli.
L'Otan se félicite de la libération du Premier ministre, mais s'inquiète sur la situation Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, s'est félicité à Athènes de la libération du Premier ministre libyen, Ali Zeidan, mais a exprimé son inquiétude sur la situation en Libye et appelé la communauté internationale à aider ce pays. Je suis satisfait de la libération du Premier ministre libyen mais la situation dans ce pays est inquiétante, a dit Rasmussen en visite à Athènes lors d'une conférence de presse à l'issue d'une rencontre avec le ministre grec des Affaires étrangères, Evangelos Vénizélos. Interrogé sur l'enlèvement jeudi matin du Premier ministre libyen avant d'être libéré quelques heures plus tard, Rasmussen a indiqué que l'Otan était en train d'étudier la demande d'aide en mai de la Libye concernant l'amélioration de son secteur de sécurité. La Libye a besoin d'une aide et il faut la coordination des organisations internationales, a dit le chef de l'Otan en soulignant la responsabilité de la communauté internationale à d'aider les autorités libyennes. Peu avant sa libération, Rasmussen avait tenu une conférence de presse au siège de l'Otan à Bruxelles et appelé à sa libération immédiate en indiquant qu'il suivait l'évolution de la situation avec une grande préoccupation. Après sa libération, M. Zeidan a appelé à l'apaisement. J'espère que ce problème (mon enlèvement, ndlr) sera réglé avec raison et sagesse, en évitant l'escalade, a-t-il déclaré dans une allocution retransmise à la télévision, au sortir d'une réunion avec son gouvernement. L'Otan avait conduit l'opération militaire multinationale ayant abouti à la chute du régime de Mouamar Kadhafi en octobre 2011.