L'avion transportant les corps des deux journalistes français de Radio France Internationale (RFI) assassinés samedi dernier dans le nord-est du Mali a atterri hier à 07h00 à l'aéroport parisien de Roissy, a indiqué une source aéroportuaire. Le vol AF3873 avait quitté Bamako tard lundi soir. Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, ont été tués par balles samedi peu après avoir été enlevés par des hommes armés à Kidal, berceau des Touareg et de leur rébellion. Suite à cet assassinat, cent cinquante soldats français ont été dépêchés lundi soir en renfort à Kidal, a annoncé mardi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Quelque 200 soldats français y étaient déjà stationnés. La décision du président François Hollande de "renforcer" le contingent militaire à Kidal "ne remet pas en cause le calendrier général de présence, puis de réduction de présence des forces françaises", a toutefois précisé le chef de la diplomatie française, interrogé par Radio France Internationale (RFI). "Nous avons sur place à peu près 3000 hommes, il a été prévu qu'ils soient maintenus jusqu'au moment des élections, c'est dans quelques jours", a rappelé M. Fabius en référence aux législatives, dont le premier tour est prévu le 24 novembre.
Autorités maliennes compétentes Interrogé sur l'épineuse question de la sécurisation de Kidal et sur ce que la France était disposée à faire, il a estimé que "la décision relève du président" malien Ibrahim Boubacar Keïta. "Nous agirons en liaison avec lui", a souligné le chef de la diplomatie rappelant que "Kidal fait partie du territoire malien" et que le "le président IBK élu démocratiquement est celui qui doit prendre les décisions, la France est à ses côtés".
150 soldats français arrivés en renfort à Kidal Cent cinquante soldats français sont arrivés en renfort à Kidal après l'assassinat de deux journalistes français dans cette ville du nord-est du Mali, a annoncé hier le chef de la diplomatie française Laurent Fabius Instruction a été donnée que 150 militaires partent du sud du Mali pour se rendre à Kidal, ce qui a été fait hier soir, a déclaré M. Fabius interrogé par Radio France Internationale (RFI). Quelque 200 soldats français y étaient déjà stationnés. Le ministre français a toutefois souligné que la décision du président François Hollande de renforcer le contingent militaire à Kidal ne remet pas en cause le calendrier général de présence puis de réduction de présence des forces françaises. Nous avons sur place à peu près 3000 hommes, il a été prévu qu'ils soient maintenus jusqu'au moment des élections, c'est dans quelques jours, a rappelé M. Fabius en référence aux législatives dont le premier tour est prévu le 24 novembre. Ensuite, nous diminuerons ce nombre et en rythme normal il devrait y avoir un millier de soldats qui auront en particulier des tâches antiterroristes, a ajouté M. Fabius. Interrogé sur l'épineuse question de la sécurisation de Kidal et sur ce que la France était disposée à faire, il a estimé que la décision relève du président (malien) IBK, Ibrahim Boubacar Keïta. Nous agirons en liaison avec lui, a souligné le chef de la diplomatie rappelant que Kidal fait partie du territoire malien et que le président IBK élu démocratiquement est celui qui doit prendre les décisions, la France est à ses côtés. La force française, déployée au Mali en janvier 2013 pour chasser les groupes islamistes armés qui occupaient le nord du pays, devait jusqu'ici être maintenue à 2 500 hommes jusqu'à fin 2013 et la fin du cycle des législatives. Elle devait ensuite être ramenée à un millier d'hommes fin janvier.
Trois mouvements rebelles touareg et arabes annoncent leur fusion Trois mouvements rebelles touareg et arabes du nord du Mali, dont le MNLA, ont annoncé avant-hier leur fusion, afin de présenter un front uni dans les discussions de paix à venir avec les autorités de Bamako. Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) et le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) ont adopté une plate-forme politique, une commission de négociations ainsi qu'un organe de décisions communs, au terme de plusieurs jours de discussions à Ouagadougou. Guidés par une commune volonté politique de privilégier l'intérêt supérieur du peuple de l'Azawad, et convaincus que seule une solution politique peut assurer la paix, la sécurité et le développement et contribuer à la stabilité de la sous-région, ces trois mouvements ont annoncé une fusion dans un communiqué lu à l'issue de leur réunion. Celle-ci sera effective après approbation de leurs bases respectives dans un délai de 45 jours, ont-ils ajouté. Le nom du nouveau mouvement ainsi créé n'a pas encore été communiqué. L'Azawad désigne le nord du Mali pour les Touareg, qui en janvier 2012 y avaient mené une offensive conduisant à l'embrasement du pays. Le MNLA avait affirmé en septembre qu'il ne négocierait avec les autorités maliennes que sur la base d'une autonomie de l'Azawad ou il n'y (aurait) pas de négociations avec les autorités maliennes, selon son président Mahamadou Djeri Maïga, quand Bamako rejette formellement toute partition du pays. Les dirigeants du MNLA semblent depuis lors avoir changé de point de vue, sans toutefois gagner à leur cause toutes les composantes de leur mouvement. La plupart des cadres du MNLA veulent un retour dans le giron démocratique et des autorités maliennes, décrypte André Bourgeot, anthropologue spécialiste des sociétés touareg. La fusion des trois mouvements vise d'ailleurs à constituer une entité civile qui leur permettrait de retourner dans le jeu démocratique, explique ce directeur de recherche au CNRS. Mais au sein du MNLA, beaucoup, notamment parmi les jeunes, n'acceptent pas ce glissement et continuent de revendiquer l'indépendance, observe M. Bourgeot. MNLA, MAA et HCUA peinent par ailleurs à montrer un front uni. Si les trois mouvements étaient absents aux états généraux de la décentralisation, l'une des premières phases d'un dialogue censé pacifier le nord du Mali fin octobre, une branche du MAA était présente aux assises du Nord vendredi et samedi à Bamako, auxquels le MNLA et le HCUA n'étaient pas représentés. Le MNLA et le HCUA, qui comprend d'anciens membres d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) ont signé le 18 juin à Ouagadougou un accord avec Bamako visant à permettre l'organisation de la présidentielle du 28 juillet à Kidal, ville située au nord-est du Mali sous contrôle des groupes armés touareg, après l'intervention française qui a chassé du nord du Mali les groupes djihadistes alliés à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont Ansar Dine. Le MAA est un autre mouvement récemment créé par les communautés arabes du Nord afin d'avoir davantage de visibilité et de poids dans les discussions avec Bamako. L'accord de Ouagadougou signé en juin prévoit un cessez-le-feu, un retour progressif des forces de défense et de sécurité maliennes à Kidal et un cantonnement des combattants rebelles sur des sites de regroupement. De nombreuses discussions doivent encore intervenir pour organiser sa mise en place.