Même si l'évaluation du dispositif juridique applicable au secteur du commerce a mis en exergue des insuffisances et des lacunes qui rendent nécessaire l'adaptation de la législation et de la réglementation à la concurrence et à la protection du consommateur, le nombre de commerçants actifs en Algérie est de plus en plus important. Il est passé de 1 036 000 en 2005 à 1 105 021 en 2006 pour atteindre 1 152 366 à la fin du premier semestre 2007. C'est ce qui ressort de l'audition, par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, du ministre du Commerce et ce, dans le cadre de la poursuite des auditions des membres du gouvernement. Les chiffres avancés à l'issue de cette séance font, également, état de l'augmentation du nombre des entreprises étrangères activant dans le pays. Elles ne sont pas moins de 4 500, dont 1/3 environ est constitué de personnes physiques. En matière d'urbanisme commercial, une attention particulière sera accordée à la grande distribution (supermarchés et hypermarchés) en vue d'encourager l'investissement dans ce domaine. A ce titre, un dispositif juridique relatif à l'urbanisme commercial et à la grande distribution est en cours d'élaboration à l'effet de définir les conditions d'implantation de la grande distribution, protéger les petits commerces de détail de proximité et éviter de nuire à l'occupation de l'espace. L'activité de franchise n'a pas été en reste. Les pouvoirs publics comptent organiser les conditions et les modalités d'exercice de cette activité. Un dispositif juridique est, d'ailleurs, en cours d'élaboration et 17 décrets exécutifs ont été pris en application des lois relatives à la concurrence, aux pratiques commerciales et à l'exercice des activités commerciales, tandis que six (6) autres projets de décrets exécutifs ont été finalisés et sont en voie d'adoption (fermetures des commerces pour congés, quinzaines commerciales, implantation des activités commerciales...). Un programme de réalisation d'infrastructures commerciales a été, parallèlement, élaboré dans le cadre d'un plan national d'équipement commercial qui a déjà connu un début d'exécution au titre des programmes de développement retenus au profit des wilayas du sud du pays et des Hauts-Plateaux. A ce titre, il est prévu la réalisation de 50 marchés de gros, dont 4 à vocation nationale, 25 à vocation régionale 21 à vocation locale et la réhabilitation des 40 marchés de gros opérationnels. De même, il a été retenu de renforcer le réseau des marchés de détail par la réalisation de 838 nouveaux marchés de détail (marchés couverts et marchés de proximité), et la réhabilitation de 1000 marchés déjà opérationnels. Ce programme, une fois achevé, contribuera certainement à l'amélioration de l'organisation et du fonctionnement du marché intérieur, à la résorption du commerce informel et à l'insertion progressive au sein du commerce organisé des intervenants informels. Et afin d'encourager l'encrage du secteur formel, il a été décidé de renforcer la présence des chambres de commerce et d'industrie (CCI). Chaque wilaya se dotera de sa CCI qui aura toutes les commodités pour être un véritable espace de concertation avec les pouvoirs publics et des instruments efficaces au service des entreprises. Pour ce qui est du Centre national du registre du commerce, les facilitations introduites pour la délivrance du registre du commerce, l'accès à l'information et la décentralisation de la publicité légale des comptes sociaux des sociétés commerciales et des établissements financiers ont été mises en exergue. Enfin, un point de situation a été fait sur les relations commerciales de l'Algérie avec ses principaux partenaires, ainsi que sur l'état d'avancement des négociations concernant l'accession de l'Algérie à l'OMC. Dans ce cadre, l'analyse des résultats de la mise en œuvre de l'accord d'association avec l'UE a été faite. Il en ressort, notamment, que le montant global des échanges a atteint 40,5 milliards de dollars US en 2006, dont 11,7 milliards de dollars au titre des importations, soit 54,6% de nos importations totales, et 28,7 milliards de dollars US pour les exportations représentant 52,6% de nos exportations totales. A l'issue de la présentation du bilan du secteur du commerce, dans ses divers aspects, les réalisations et les perspectives d'avenir, le président Bouteflika a donné les orientations nécessaires au développement de ce secteur névralgique. Abordant les tensions que le marché national a connues ces derniers mois en termes d'approvisionnement de certains produits sensibles, le chef de l'Etat a d'emblée souligné qu'il est impératif de dépasser les solutions conjoncturelles et les palliatifs de circonstance pour se projeter sur les moyen et long termes à travers des politiques anticipatives et suffisamment réfléchies. Dans ce sens, le président Bouteflika a déclaré que quand on dépend des importations, on ne peut pas être à l'abri des problèmes d'approvisionnement. Evoquant, ensuite, le programme des infrastructures commerciales, le chef de l'Etat a mis l'accent sur l'impératif du respect des délais de réalisation des différentes actions inscrites, et souligné particulièrement la nécessité d'encourager le secteur privé à investir dans ce secteur. Dans le domaine de la promotion de la concurrence et de la protection des consommateurs, comme dans celui de la lutte contre la pratique spéculative sous toutes ses formes, le chef de l'Etat a souligné la nécessité de dynamiser les activités des espaces intermédiaires et d'encourager le développement du mouvement associatif tant au niveau des professionnels que des consommateurs. Abordant, enfin, l'aspect relatif au commerce extérieur, le président de la République a tenu à souligner l'importance de la construction de nouvelles relations commerciales avec les partenaires étrangers en ce qu'elle est de nature à diversifier, à des conditions avantageuses, les débouchés extérieurs pour les produits nationaux et à instaurer une plus grande concurrence entre les différents fournisseurs de l'Algérie à même de rationaliser nos importations.