Le Conseil local de Tripoli (équivalent d'une mairie) a annoncé une grève générale de trois jours dans la capitale libyenne, au lendemain d'affrontements entre miliciens ayant fait plus de 40 morts, dans un communiqué publié avant-hier soir. Une grève générale de trois jours a été décidée dans tous les secteurs public et privé à partir de dimanche, selon le communiqué publié tard dans la soirée. Cette grève générale se déroulera en signe de deuil et de solidarité avec les familles des victimes de la veille, a-t-on ajouté de même source. Des violences avaient éclaté vendredi quand des membres de cette milice, positionnée dans le quartier de Gharghour (sud), avaient tiré sur des manifestants pacifiques venus réclamer son départ de Tripoli. En représailles, des hommes armés ont délogé la milice de son QG, au prix d'affrontements meurtriers, et ont en partie incendié les lieux. Les violences de vendredi ont fait au moins 43 morts et plus de 450 blessés, a indiqué le ministre de la Santé, Noureddine Doghmane, qui n'a cependant pas fait de distinction entre les manifestants tués par les tirs et les combattants morts dans les affrontements ayant suivi. De nouveaux affrontements se sont produits avant-hier en banlieue est de la capitale, où des hommes armés sont parvenus à empêcher des miliciens de venir venger leurs camarades. Dans son communiqué, le Conseil a appelé les habitants de Tripoli au calme et à la retenue, exhortant à donner une chance à des médiations en cours en vue de mettre fin aux violences. Sadat al-Badri, président du Conseil local de la ville, avait annoncé vendredi que cette instance allait appeler à une grève générale et à la désobéissance civile jusqu'au départ de ces milices. Samedi, plusieurs habitants de quartiers de la capitale ont fermé des routes et brûlé des pneus. Les Tripolitains protestent régulièrement contre la présence de factions armées. Venues d'autres localités, elles avaient participé à la libération de Tripoli du régime de Mouammar Kadhafi en août 2011, mais n'ont pas quitté la capitale, tandis que le gouvernement peine à mettre sur pied une armée et une police. Les habitants accusent ces milices de s'adonner à tous les trafics et de pratiquer tortures, enlèvements et détentions arbitraires au secret.
Appel au calme du Premier ministre après des affrontements De nouveaux combats entre milices rivales ont fait avant-hier un mort et 15 blessés près de Tripoli au lendemain des affrontements les plus meurtriers survenus dans la capitale de la Libye depuis le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011. Le Premier ministre Ali Zeidan a lancé un appel au calme. Mais son gouvernement ne parvient toujours pas à imposer son autorité aux anciennes unités rebelles ayant contribué à la chute de l'ancien régime. Des violences ont éclaté vendredi à Tripoli lorsque des hommes de la milice de Misrata ont ouvert le feu sur des manifestants marchant en direction de leur quartier général pour exiger leur départ de la capitale libyenne. Ces violences se sont ensuite répandues dans d'autres quartiers, faisant au moins 42 morts, selon les autorités sanitaires du pays.
Miliciens retranchés dans leur QG Les hommes de Misrata, ville de la côte méditerranéenne à l'est de Tripoli, étaient toujours retranchés samedi dans leur QG proche de l'aéroport de Tripoli, assiégé par les forces gouvernementales et des habitants armés. Des fusillades entre milices rivales ont encore éclaté à Tadjourah, un faubourg de l'est de Tripoli. Des barrages y ont été érigés pour empêcher l'arrivée de renforts pour les hommes de Misrata, a dit Mohamed Sassi, un élu du Congrès libyen.
Entrée dans Tripoli Ces affrontements ont fait au moins un mort et 15 blessés, a dit un responsable du ministère de la Santé. "Je demande instamment qu'aucune force n'entre dans Tripoli", a déclaré Ali Zeidan dans une allocution en public. "Cela aurait des conséquences négatives et catastrophiques." D'autres colonnes de Misrata avaient déjà pu entrer très tôt samedi dans la capitale par le sud, et des groupes lourdement armés avaient repris leurs positions dans le quartier résidentiel de Gharghour, dans le sud de Tripoli, d'où des camarades avaient été délogés la veille au terme de violents combats.
Les Etats-Unis appellent toutes les parties à la retenue Les Etats-Unis se sont dit profondément inquiets par les affrontements entre miliciens qui ont fait plus de 40 morts dans la capitale libyenne Tripoli et ont appelé toutes les parties à la retenue. Nous condamnons l'usage de la violence sous toutes ses formes et appelons toutes les parties à la retenue et à rétablir le calme, affirme dans un communiqué du secrétaire d'Etat John Kerry. La capitale libyenne est secouée depuis vendredi par des affrontements entre groupes armés, après que l'un d'eux eut tiré sur des manifestants pacifiques venus réclamer son départ de la ville. Au moins 43 personnes ont été tuées et plus de 450 blessés, selon le ministre libyen de la Santé, Noureddine Doghmane. Ces milices s'étaient créées lors de la révolution contre le régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Les autorités peinent à les contrôler, faute de police et d'armée professionnelles. Les Libyens ont mené leur révolution pour établir un système démocratique dans lequel ils peuvent faire entendre leur voix de manière pacifique, rappelle le chef de la diplomatie américaine, selon qui il n'y a pas de place pour ce type de violence en Libye. Les autorités et le peuple libyens font face à des défis importants dans leur transition démocratique, mais trop de sang a été versé et trop de vies ont été sacrifiées pour revenir en arrière, juge encore M. Kerry, qui assure le pays du soutien américain. Le Premier ministre libyen Ali Zeidan a appelé samedi à l'arrêt des combats, estimant que les prochains jours allaient être décisifs pour l'histoire de la Libye et la réussite de sa révolution.
Plus de 31 morts et 285 blessés dans les heurts de Tripoli Le ministre libyen de la Santé, Noureddine Daghmane, a indiqué que le bilan des heurts de la journée à Tripoli s'était alourdi à plus de 31 morts et 285 blessés, précisant qu'il s'agissait encore d'un bilan provisoire. Le bilan est actuellement de 31 morts et de 285 blessés, a indiqué le ministre à la chaîne de télévision privée Libya al-Ahrar, ajoutant qu'il risquait de s'aggraver. Moins d'une heure plus tôt, le ministre avait fait état de 13 morts et de 114 blessés. Les affrontements ont été déclenchés vendredi dans l'après-midi après qu'une milice a tiré sur des manifestants pacifiques venus réclamer son départ de la capitale, faisant des victimes. En représailles, des hommes armés de différentes milices de cette capitale ont pris d'assaut le QG de cette milice et ont incendié les lieux au bout d'affrontements meurtriers. Le ministre de la Santé n'était pas en mesure de distinguer les victimes tuées lors de la manifestation pacifique, de celles mortes dans l'attaque de son QG.
Les Amazighs lèvent leur sit-in sur le complexe gazier de Millitah Des protestataires de la minorité Amazigh ont levé leur sit-in sur le complexe gazier de Millitah (ouest), qui avait conduit à l'interruption de la livraison de gaz à l'Italie, a annoncé un porte-parole de la compagnie libyenne de pétrole samedi. Le gazoduc Green Stream livrant le gaz à l'Italie avait été fermé lundi par un groupe armé de cette minorité, qui revendique l'inscription de ses droits culturels et ethniques dans la future Constitution. Le complexe gazier, situé près de la ville amazighe de Zouara à 100 kilomètres à l'ouest de Tripoli, est géré par Millitah Oil and Gas, une société mixte détenue à parts égales par le groupe énergétique italien ENI et la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC). Les protestants Amazighs ont levé vendredi soir leur sit-in après une intervention du Conseil local (mairie) de Zouara et des dignitaires de la région, a indiqué le porte-parole de la NOC, Mohamed al-Harairi. L'administration procède actuellement à l'inspection du site et des équipements des usines, a-t-il indiqué, précisant que ces précautions sont nécessaires avant la reprise de la livraison du gaz à l'Italie. Le haut conseil des Amazighs de Libye a expliqué dans un communiqué que la levée du sit-in était une réaction aux événements déplorables qui ont eu lieu vendredi soir à Tripoli, en référence aux affrontements armés qui ont fait 32 morts dans la capitale. Il n'entend pas pour autant abandonner son combat pour la révision de l'article 30 de la déclaration constitutionnelle, qui stipule que la majorité au sein de la commission constitutionnelle s'établit aux deux tiers plus un, poursuit le communiqué. Or, les Amazighs ainsi que d'autres minorités libyennes, qui doivent compter six représentants parmi les 60 membres de la Commission constitutionnelle, exigent que les articles sur les spécificités culturelles des minorités soient adoptés par consensus et non par un vote à la majorité.