Les nouvelles ressources fossiles permettront de compenser le déclin des champs pétroliers existants pour répondre à la hausse de la demande mondiale d'or noir d'ici à 2035, tout en accroissant la compétitivité des pays qui les exploiteront, a prédit cette semaine l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Tirée par les pays émergents comme la Chine et l'Inde, notamment dans le secteur pétrochimique et les transports, la consommation mondiale de brut devrait atteindre 101 mio de barils par jour (mbj) en 2035, indique l'AIE dans son World Energy Outlook, sa grande étude prospective annuelle. Soit 14 mbj supplémentaires en un quart de siècle et 1,3 million de barils de plus que les 99,7 mbj anticipés l'an dernier. Parallèlement, la production des champs pétroliers aujourd'hui en activité chutera de plus de 40 mbj à cette échéance, et la part de pétrole conventionnel dans la consommation d'or noir reculera à 65 mbj, contre environ 70 actuellement. Pas de crise énergétique en vue, rassure toutefois l'AIE: les réserves estimées d'hydrocarbures ont été revues en hausse grâce à la découverte de nouveaux puits de pétrole et au développement des hydrocarbures non conventionnels, rendu possible par l'avancement technologique. "L'augmentation du pétrole non conventionnel (dont le pétrole de réservoirs compacts) et des liquides de gaz naturel permet de combler le fossé grandissant entre la demande pétrolière mondiale (...) et la production de pétrole brut conventionnel", assure le bras énergétique de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Nouvelle donne mondiale Ces nouvelles ressources dites non-conventionnelles feront des Etats-Unis le premier producteur pétrolier mondial et mèneront le pays vers l'indépendance énergétique à l'horizon 2035, tout en lui conférant un avantage compétitif grâce à des prix énergétiques bas. C'est surtout vrai pour le gaz. "Le prix du gaz aux Etats-Unis représente un tiers des prix à l'importation payés en Europe et un cinquième de ceux payés par le Japon", écrit l'AIE. Même si l'écart de prix devrait se réduire à terme, "les Etats-Unis verront leur part dans les exportations de biens à forte teneur énergétique augmenter légèrement". La part combinée de l'Union européenne et du Japon devrait reculer d'un tiers dans les secteurs très énergivores, comme la chimie, l'acier, le verre et le papier. Dans le même temps, la production montera en puissance au large du Brésil grâce à la découverte de gisements offshore qui feront de ce pays d'Amérique du Sud un des poids lourds du secteur. Mais on ne se trouvera pas pour autant à l'orée d'une nouvelle ère d'abondance, prévient l'AIE, qui défend les intérêts des consommateurs. Les nouveaux investissements se justifient surtout par le prix de l'or noir, qui continuera à croître. L'Agence table sur un prix moyen du baril de brut autour de 128 dollars en 2035 (en dollars constants), contre une centaine de dollars cette année, alors qu'elle prédisait l'an dernier un prix du baril de 125 dollars à cet horizon. Le rôle croissant du Brésil et la production de pétrole non conventionnel en Amérique du Nord chamboulent, au moins temporairement, la géographie de la production mondiale de pétrole. Le poids de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ira en déclinant sur les dix prochaines années. Le poids du cartel se renforcera ensuite à nouveau, à mesure que la production non conventionnelle stagnera ou se repliera. La géographie de la demande sera également bouleversée, avec l'essor économique des pays émergents. "La Chine deviendra le plus important consommateur de pétrole devant les Etats-Unis en 2030, et la consommation d'hydrocarbures au Moyen-Orient dépassera celle de l'Union européenne à cette date également", estime l'AIE. Dès 2020, l'Inde prendra le relais et justifiera l'essentiel de la hausse de la demande. Face à cette nouvelle donne mondiale, les capacités de raffinage seront redéployées en Asie et au Moyen-Orient, où se concentrera la demande. "D'ici à 2035, nous estimons que près de 10 mbj de la capacité mondiale de raffinage est en danger. Les raffineries de l'OCDE, et de l'Europe en particulier, sont parmi les plus vulnérables".
La consommation et les prix vont continuer à augmenter d'ici 2035 La demande pétrolière mondiale continuera à grimper d'ici à 2035, mais les nouvelles ressources fossiles permettront d'y répondre en compensant l'important déclin des champs pétroliers existants, a prédit l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Tirée par les pays émergents comme la Chine et l'Inde, notamment dans le secteur pétrochimique et les transports, la consommation mondiale de brut devrait atteindre 101 millions de barils par jour (mbj) en 2035, indique l'AIE dans son World Energy Outlook, sa grande étude prospective annuelle. Soit 14 mbj supplémentaires en un quart de siècle et 1,3 million de barils de plus que les 99,7 mbj anticipés l'an dernier. A la même échéance, le prix moyen du baril de brut tournera autour de 128 dollars (en dollars constants), contre une centaine de dollars cette année, alors que l'AIE prédisait l'an dernier un prix du baril de 125 dollars à cet horizon. La production de pétrole dit non conventionnel, comme le pétrole de schiste aux Etats-Unis et les sables bitumeux au Canada, permettra d'étancher cette soif d'or noir, alors que la production des champs pétroliers aujourd'hui en activité chutera de plus de 40 mbj en 2035, selon l'organisation énergétique des pays développés. La part de pétrole conventionnel dans la consommation d'or noir reculera à 65 mbj, contre environ 70 actuellement. "L'augmentation du pétrole non conventionnel (dont le pétrole de réservoirs compacts) et des liquides de gaz naturel permet de combler le fossé grandissant entre la demande pétrolière mondiale (...) et la production de pétrole brut conventionnel", assure le bras énergétique de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La découverte de nouveaux gisements de pétrole, notamment au large du Brésil, compensera également ce déclin. Dans le même temps, l'accès aux ressources non conventionnelles grâce à l'avancement technologique conférera un avantage compétitif aux Etats-Unis par rapport à l'Union européenne et au Japon, surtout dans les secteurs très énergivores comme l'acier, le papier ou le ciment.
Le Brésil, géant énergétique et 6e producteur mondial de pétrole en 2035 Le Brésil, actuellement 13e producteur mondial de pétrole, devrait grimper au sixième rang en 2035, multipliant également sa production de gaz par cinq et d'énergies renouvelables par deux, a prédit l'Agence internationale de l'Energie (AIE). Sur la base des récentes découvertes offshore, la production pétrolière du Brésil triple pour atteindre 6 millions de barils par jour en 2035, prévoit l'AIE dans son rapport annuel de référence, le World Energy Outlook. Ce niveau représente un tiers de la hausse nette de la production mondiale de pétrole et fera du Brésil le sixième producteur mondial, souligne l'AIE dans un chapitre spécialement consacré au géant sud-américain. Quant au gaz, la production brésilienne sera multipliée par plus de cinq, assez pour couvrir tous les besoins du pays d'ici à 2030, même si ceux-ci augmentent significativement, note l'AIE. La demande énergétique du Brésil augmente en effet dans le même temps de près de 80%, notamment en offrant un accès généralisé à l'électricité à sa population. Atteindre cette demande aura un prix, avertit néanmoins l'AIE, qui évalue les investissements nécessaires à environ 90 milliards de dollars par an. Outre les centrales électriques et les grands réseaux à haute tension, l'AIE souligne notamment que l'augmentation de la production d'hydrocarbures dépend d'installations en eaux très profondes hautement complexes et très coûteuses. Les investissements pétroliers du Brésil, qui transiteront essentiellement par le géant national Petrobras, seront ainsi au-delà de ceux du Moyen-Orient ou de la Russie, note l'agence. Quant aux énergies renouvelables, le Brésil continuera à être un leader mondial, en maintenant une part de 43% dans son bouquet énergétique en doublant sa production de renouvelables en 2035. Le secteur énergétique brésilien reste un des moins intensifs en CO2, malgré une plus grande disponibilité et un plus grand usage de carburants fossiles, souligne l'AIE. Mais dans l'hydroélectricité, malgré plusieurs projets de barrages géants, la croissance ne sera pas aussi forte, en partie du fait de l'isolement et la sensibilité environnementale d'une grande partie de la ressource restante, située pour l'essentiel en Amazonie. L'éolien, les centrales au gaz et l'électricité produite à base de bioénergies (bois, canne à sucre, etc.) devrait prendre le relais, selon l'AIE. Enfin, l'éthanol, dont le Brésil est le deuxième producteur mondial derrière les Etats-Unis, restera un domaine de pointe. En 2035, les biocarburants représenteront presque un tiers de la demande domestique pour le transport routier et les exportations nettes compteront pour environ 40% du commerce mondial de biocarburants.