La vallée du M'Zab vibre depuis lundi dernier au rythme du Festival culturel local des chansons et musique du M'zab dont c'est la cinquième édition. La manifestation placée cette année sous le thème de " Patrimoine local, authenticité et valeurs ", s'est ouverte au théâtre de plein air de Bouhraoua (Ghardaïa). Le coup d'envoi du festival a eu lieu en présence d'un public nombreux, et sous un air festif agrémenté de salves de baroud et de danses folkloriques. "Ce festival a pour objectif de contribuer à la préservation et la promotion du patrimoine immatériel de la région", a indiqué Samir Lahouel, inspecteur au ministère de la Culture. Le commissaire du festival, Zoheir Ballelou, a présenté cette manifestation culturelle comme étant un espace idéal pour la promotion de la chanson et de la musique du M'zab (région touristique du sud du pays) et la découverte de jeunes talents de cette région. Des dizaines de troupes artistiques et de jeunes talents de la région du M'Zab, ainsi que des groupes de musique de Ouargla et de Tamanrasset, agrémenteront durant ce festival, les soirées des mélomanes. Durant ce festival local qui se poursuivra jusqu'au 23 du mois courant, de nombreuses soirées artistiques seront animées par des troupes et de jeunes talents de la région, en compétition. En marge du festival institutionnalisé en 2008, une conférence consacrée à l'épopée de la poésie patriotique dans les chansons amazighes, ainsi que des soirées poétiques marqueront aussi cette édition du festival qui s'achèvera par un hommage aux artistes de la région lors de la cérémonie de clôture. La précédente édition de ce festival s'était déroulée en décembre 2012, avec la participation de plus d'une vingtaine de troupes artistiques et de jeunes talents de la wilaya de Ghardaïa. Apparues récemment sur la scène artistique nationale, la musique et la chanson du M'Zab tentent de s'assurer à ce niveau une place durable. On assiste à ce paradoxe que constitue une très ancienne société qui s'est illustrée avec une architecture dont la renommée dépasse les frontières du pays, mais ne disposant pas de traditions en matière de musique. On peine à trouver au genre musical que cette région d'Algérie s'efforce de se forger, une ou des filiations même si, il est sûr que c'est dans le patrimoine musical amazigh, qu'elle cherche à trouver son inspiration. On manque aussi d'informations sur la poésie du cru sachant que les chanteurs ont besoin de textes. N'empêche ceux qui pensent que la société mozabite n'a pas évolué, en ont eu justement pour leurs frais. Le M'Zab prouve en s'ouvrant à la musique qu'il n'a pas échappé au vent du changement malgré le caractère autarcique de sa culture qui, jusqu'à une date récente, n'a jamais laissé une seule femme mozabite quitter le bercail, le conservatisme ayant atteint dans cette contrée des summums. Cela ne veut pas dire que cette vallée n'a connu aucune forme de musique. Certes, on y organisait des fêtes mais elles étaient très codifiées, seule la musique religieuse était admise. On chantait des madihs d'une manière très sobre et la danse était à peu près proscrite. Même sur le plan touristique, ce qui a toujours promu l'image du M'Zab reste son architecture singulière, ses oasis et sa situation dans le désert.