Les cours du pétrole coté à New York ont terminé en légère hausse avant-hier à l'issue d'une semaine écourtée, rebondissant après avoir atteint leur plus bas depuis mai et profitant de nouveaux signes d'une baisse de la production en Libye. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) s'est adjugé 42 cents par rapport à mercredi pour s'établir à 92,72 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a terminé à 109,69 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,17 dollar par rapport à la clôture de la veille. Le pétrole américain était descendu mercredi en séance jusqu'à 91,77 dollars avant de terminer à son plus bas depuis le 31 mai. Après un jour férié jeudi et une séance écourtée avant-hier à l'occasion de la fête de Thanksgiving, le marché est parvenu à enrayer cette baisse. Alors que les volumes sont restés limités en l'absence de nombreux courtiers, les mouvements ont toutefois été assez chaotiques, le baril de WTI grimpant en cours de séance jusqu'à 93,90 dollars, remarque Bart Melek de TD Securities. Il a un moment été poussé par la Bourse de New York, où les principaux indices ont atteint de nouveaux records en séance avant de se rétracter à quelques minutes de la clôture. Il a également profité d'un accès de faiblesse du dollar face aux principales devises, qui rend plus attractifs les achats de brut libellés en monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Pour Bart Melek, le marché a aussi fait preuve d'optimisme sur la demande en pariant sur la publication dimanche de bons indicateurs en Chine, deuxième consommateur mondial d'or noir. La diffusion de chiffres reflétant une baisse de la production en Libye en novembre a également fait monter les prix selon le spécialiste. Depuis plusieurs mois, des protestataires armés bloquent les principaux terminaux pétroliers dans l'Est libyen, provoquant une chute de l'extraction et de l'exportation de brut. Selon le spécialiste du marché de l'énergie à Jefferies-Bache Andy Lebow, les cours du brut coté à New York et à Londres ont aussi évolué l'un par rapport à l'autre. On a observé (ces derniers temps) un creusement net de l'écart entre le prix du Brent et du WTI, jusqu'à 19,38 dollars en cours de séance mercredi, explique-t-il. On a sans doute assisté (ce vendredi) à une correction de ce mouvement. Mais à moyen terme, la tendance sur le marché du WTI reste à la baisse au vu de l'abondance de l'offre aux Etats-Unis où les stocks de brut ont gonflé de 35,8 millions de barils depuis mi-septembre, selon plusieurs analystes. Cet excès d'offre est notamment dû à la forte progression de la production pétrolière américaine, qui a atteint 8,019 millions de barils par jour la semaine dernière, repassant la barre des 8 millions pour la première fois depuis janvier 1989. En Asie, les cours du pétrole stagnaient dans les échanges matinaux, toujours maussades après la hausse des stocks de brut américains, dans un marché peu actif en raison de Thanksgiving aux Etats-Unis. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier gagnait 1 cent à 92,31 dollars en matinée, et le Brent, pour livraison lui aussi en janvier, reculait de 4 cents à 110,82 dollars. Le WTI reste sous pression après la nouvelle hausse des réserves hebdomadaires américaines de brut, annoncée mercredi, a indiqué Desmond Chua, analyste chez CMC Markets à Singapour. L'analyste explique la hausse des stocks par le manque "de liens de transports entre le dépôt de Cushing (Oklahoma) et le reste des Etats-Unis, et par les niveaux élevés de production du pétrole de schiste" sur le territoire américain.