Le cours du pétrole coté à New York a nettement reculé avant-hier, miné par la publication d'indicateurs économiques moroses des deux côtés de l'Atlantique qui font craindre un affaiblissement de la consommation énergétique. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin a fini en baisse de 1,04 dollar par rapport à la clôture de lundi pour s'établir à 93,46 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé à 102,37 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en recul de 1,44 dollar par rapport à la clôture de la veille. Le prix du baril new-yorkais, qui avait grimpé la veille de 1,50 dollar, a été affecté en début de séance par des prises de bénéfices. Mais il a soudainement accentué son repli après la publication dans la matinée d'un recul inattendu de l'activité économique de la région de Chicago, qui s'est contractée en avril pour atteindre son point le plus bas depuis trois ans et demi. La plupart des indicateurs récents témoignent d'un ralentissement de l'économie, y compris l'indice sur Chicago, a remarqué Bart Melek, de TD Securities. Cet indicateur morose s'est ajouté à des chiffres décevants en provenance de la zone euro, que ce soit l'annonce d'un chômage record en mars, d'un fort ralentissement de l'inflation en mars ou d'un recul des ventes de détail en Allemagne en mars. Le marché s'inquiète d'un certain affaiblissement non seulement de l'économie américaine mais aussi de l'économie au niveau mondial, qui impliquerait par ricochet une plus faible demande de pétrole, a souligné M. Melek. Les opérateurs se plaçaient également en retrait avant la diffusion des chiffres hebdomadaires sur les réserves américaines de produits pétroliers. L'abondance d'offre d'or noir aux Etats-Unis, illustrée par la montée des stocks de brut début avril à leur plus haut niveau en 23 ans, pèse depuis plusieurs mois sur le baril coté à New York et les investisseurs redoutent toute nouvelle hausse des réserves. Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, le Département américain de l'Energie (DoE) devrait faire état d'une hausse de 800 000 barils des stocks de brut sur la semaine achevée le 26 avril. Ces réserves avaient atteint début avril leur plus haut niveau depuis l'été 1990. Les stocks d'essence, très surveillés avant la saison estivale des grands déplacements en voitures, sont de leur côté attendus en repli de 600 000 barils et ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en hausse de 300 000 barils. Le marché attend par ailleurs d'en savoir plus sur les intentions des banques centrales alors que la Réserve fédérale américaine entamait mardi à Washington une réunion de deux jours et que les gouverneurs de la Banque centrale européenne se rencontreront aujourd'hui. En Asie, les cours du pétrole étaient en repli dans les échanges matinaux, dans un marché peu animé à la veille des congés du 1er Mai et freiné par des prises de bénéfices après les fortes hausses des dernières séances, ont indiqué des courtiers. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin perdait 17 cents, à 94,33 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance cédait 13 cents, à 103,68 dollars.