Les Etats-Unis vont mettre à disposition deux appareils de transport C-17 pour convoyer des troupes africaines, notamment burundaises, en Centrafrique à la suite d'une demande d'assistance de la France, a indiqué le Pentagone. Cette décision a été prise après une conversation téléphonique dimanche entre le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, et son homologue américain Chuck Hagel, affirme le ministère américain de la Défense dans un communiqué. A court terme, la France a demandé un soutien en matière de transport aérien pour permettre aux forces africaines de se déployer rapidement pour empêcher que les violences ethniques ne continuent de s'étendre en République centrafricaine, plaide-t-il. Chuck Hagel a notamment ordonné au commandement américain chargé de l'Afrique (Africom) qu'il transporte des troupes burundaises vers la Centrafrique dans le cadre de la mission de l'Union africaine en Centrafrique (Misca). Quelque 850 soldats burundais doivent ainsi être transportés par deux gros- porteurs C-17 dans les prochains jours, selon un responsable américain de la Défense. A ce stade, la mission dévolue aux deux avions américains concerne exclusivement le transport des troupes burundaises et de leur équipement, une tâche qui devrait être réalisée en quelques jours. L'Union africaine a décidé de porter sa force en Centrafrique (Misca) à 6 000 hommes, contre 3 600 initialement prévus, a annoncé samedi la présidence française à l'issue d'un mini-sommet à Paris sur la situation dans ce pays. Aucune date n'a été fixée pour le renforcement de cette force, qui ne compte actuellement que 2 500 hommes sur place, sous-équipés et mal entraînés. Les Etats-Unis se joignent à la communauté internationale dans cet effort parce que nous pensons qu'une action immédiate est nécessaire pour empêcher une catastrophe humanitaire, justifie le Pentagone. Washington continue de travailler à identifier des ressources supplémentaires susceptibles d'être mises à disposition de la Misca, ajoute-t-il. Nous continuons de parler avec les Français et les partenaires dans la région pour voir de quelle façon nous pouvons soutenir le mieux la mission de l'Union africaine, selon ce responsable. Les Etats-Unis ont déployé depuis plus d'un an une centaine de soldats des forces spéciales pour une mission d'assistance aux troupes africaines chargées de la traque de la LRA (Armée de résistance du Seigneur) et de son chef Joseph Kony. Ces troupes sont basées en Ouganda mais sont amenées à évoluer jusque dans l'Est de la Centrafrique. Le Royaume-Uni a de son côté également mis à disposition un gros- porteur C-17 pour convoyer des équipements français vers la Centrafrique. Lors de l'intervention française au Mali en janvier dernier, le Pentagone avait mis à disposition de Paris pendant plusieurs semaines des avions de transport ainsi que des avions de ravitaillement en vol ainsi qu'un soutien en matière de renseignement.
Deux soldats français tués Deux soldats français ont été tués au cours d'un accrochage dans la nuit de lundi à mardi à Bangui, au cinquième jour de l'opération militaire Sangaris qui doit permettre de restaurer la sécurité dans le pays, a annoncé la présidence française. Le président François Hollande, qui devait se rendre hier dans la capitale centrafricaine, a appris avec une profonde tristesse la mort au combat, la nuit dernière à Bangui, de deux soldats français du 8ème régiment de parachutistes d'infanterie de marine de Castres (sud), indique un communiqué de l'Elysée. Le chef de l'Etat exprime son profond respect pour le sacrifice de ces deux soldats et il renouvelle sa pleine confiance aux forces françaises engagées, aux côtés des forces africaines, pour rétablir la sécurité en République centrafricaine, protéger les populations et garantir l'accès de l'aide humanitaire, poursuit l'Elysée. Il s'agit des premières pertes françaises annoncées depuis le déclenchement jeudi de l'opération Sangaris. Les soldats français ont entamé la veille une délicate opération de désarmement des milices et groupes armés, après une nouvelle vague de violences meurtrières qui avait fait près de 400 morts dans la capitale. Les groupes armés qui tenaient les rues de Bangui ont pour la plupart quitté leurs positions pour se regrouper dans un camp de la capitale centrafricaine et la population n'est plus menacée, avait indiqué lundi soir à Paris l'état-major des armées. La Centrafrique est plongée dans le chaos et un engrenage de violences communautaires et interreligieuses entre chrétiens et musulmans depuis le renversement en mars du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka. Après avoir obtenu le feu vert de l'ONU jeudi, la France a déployé 1 600 militaires en Centrafrique, en appui à la force africaine présente sur place, la Misca (2 500 soldats).