A l'occasion de sa visite officielle de trois jours en Algérie, le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a été l'hôte de la wilaya d'Oran hier qu'il a rejoint après s'être déplacé d'abord dans la localité d'Oggaz dans la wilaya de Mascara. A Oran, M. Ayrault a visité respectivement la cimenterie la Farge puis le site de l'usine de montage Renault implanté à Oued Tlélat. Par la suite, le Premier ministre français a emprunté le tramway pour se rendre au centre-ville, avant de visiter, dans l'après-midi, l'Ecole nationale polytechnique, où il a prononcé un discours. Accompagné dans cette visite officielle en Algérie d'une délégation composée de neuf ministres ainsi que de parlementaires et entrepreneurs, M. Ayrault a visité la cimenterie de la région d'Oggaz, dans la wilaya de Mascara en compagnie de son homologue algérien, M. Sellal. Implantée au nord de la wilaya de Mascara non loin des ports d'Oran et de Mostaganem, cette usine s'est lancée dans la production du ciment blanc et gris, respectivement en 2007 et 2008. La réalisation de la chaîne de production du ciment gris (2,5 millions de tonnes/an) a nécessité un investissement de 25,35 milliards DA et les travaux ont duré 20 mois. Les coûts de réalisation de la chaîne de production du ciment blanc (550 000 tonnes/an) ont atteint 13,65 milliards de dinars. Cette cimenterie a réalisé des résultats positifs dans la production de ce matériau de construction très demandé sur le marché national, concrétisant un investissement réussi et profitable pour les deux pays. Celle-ci a contribué, ces dernières années, à la couverture de 15 % des besoins du marché national par une production dépassant les 3 millions de tonnes/an et à l'exportation entre 50 000 et 100 000 tonnes de ciment blanc. L'usine a généré 590 postes d'emploi directs et 600 autres indirects contribuant aussi à la formation de la main-d'œuvre et accordant un intérêt à la formation continue à travers l'école de santé et de sécurité implantée sur le site. La cimenterie Lafarge est la première usine de ciment qui récupère ses déchets, réduit la quantité de poussière émanant de ses unités et adopte l'économie d'eau. Par la suite, Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue français, Jean-Marc Ayrault, ont effectué une visite au chantier de l'usine de montage de véhicules "Renault Algérie", située dans la localité d'Oued Tlélat, dans la wilaya d'Oran. Suivant l'accord signé le 19 décembre 2012 à Alger, la construction de l'usine Renault-Algérie met en partenariat la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le Fonds national d'investissement (FNI), côté algérien, et la marque au losange, côté français. La partie actionnaire algérienne est majoritaire dans ce partenariat (51%) qui a donné naissance à la société mixte Renault-Algérie Production (RAP) afin d'assurer la mise en œuvre de cet important investissement. Entamés en septembre dernier, les travaux de réalisation de l'usine Renault-Algérie évoluent au rythme convenu par les partenaires qui ont choisi d'implanter le site de production sur un terrain de 151 ha à Oued Tlélat dont 20 ha réservés pour la sous-traitance. Ce site est jugé propice en raison de la vocation industrielle de cette daïra située à une vingtaine de km au sud-ouest de la ville d'Oran. La sortie de la première voiture Renault-Algérie de l'usine d'Oued Tlélat est prévue en novembre 2014, avec un volume initial de production fixé à 25 000 véhicules/an et qui sera porté au triple à partir de 2019. La première phase générera à elle seule 350 emplois directs, avec l'intégration d'un tissu de sous-traitance local, tandis que d'autres compétences seront forgées en perspective de l'augmentation du rythme de production. Le modèle de la marque au losange "made in Algeria" sera celui de la "nouvelle Symbol" qui aura une qualité égale, voire supérieure à celle produite dans d'autres pays, soutiennent les responsables de la société Renault-Algérie Production. Les deux Premiers ministres ont emprunté le tramway pour se rendre à la place du 1er Novembre 1954, au centre-ville d'Oran, à partir de la station Mosquée Ibn Badis, près de la Cité Mahieddine. Durant le trajet, traversant plusieurs quartiers de la ville, MM. Sellal et Ayrault ont suivi les explications fournies par les responsables de la Setram, la société chargée de l'exploitation et de la maintenance des tramways en Algérie, sur les différentes étapes de la réalisation de ce projet, fruit d'une coopération algéro-française. La Setram est née d'un accord entre l'ETUSA, l'Entreprise de métro d'Alger et le groupe français RATP. Dans le futur, trois extensions, côté ouest vers haï Benarba, côté sud vers l'aéroport international Ahmed Ben Bella (Es-sénia) et côté est vers le nouveau pôle universitaire de Belgaïd, sont prévues. Le tracé global du projet sera de 40 km.