Les cours du pétrole étaient mitigés hier matin en Asie, dans un marché peu actif à la veille de Noël, animé simplement par quelques prises de bénéfices. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février perdait 24 cents à 98,67 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février également prenait 8 cents à 111,64 dollars. "Il n'y a pas grand mouvement sur les marchés des matières premières ou des devises avant Noël et les opérateurs bouclent leurs positions", a déclaré Ric Spooner, analyste chez CMC Markets à Sydney. "On voit quelques prises de bénéfices sur le contrat WTI après les gains de la semaine dernière". Le brut américain s'est apprécié de 2,8% la semaine dernière en raison de données encourageantes sur l'économie des Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir. Les cours restent soutenus par l'optimisme sur l'économie américaine et par les livraisons perturbées de pays producteurs de pétrole de l'Opep, la Libye et l'Iran, notent les analystes de Phillip Futures à Singapour. La veille, cours du pétrole coté à New York a reculé, pâtissant d'un manque de conviction des investisseurs malgré des indicateurs américains de bonne tenue. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février a lâché 41 cents pour s'établir à 98,91 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a terminé à 111,56 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 21 cents par rapport à la clôture de vendredi. Après avoir grimpé en séance jusqu'à 99,40 dollars vendredi, le baril de WTI n'est pas parvenu à s'approcher davantage du seuil symbolique des 100 dollars malgré la montée des indices de Wall Street vers de nouveaux sommets et l'accès de faiblesse du dollar, remarquait Robert Yawger de Mizuho Securities USA. Ce manque d'entrain s'expliquait en partie par l'absence de nombreux investisseurs à l'approche des fêtes, le marché clôturant plus tôt mardi et fermant mercredi. Peu avant la fin de la séance, les volumes d'échanges du WTI étaient d'ailleurs "inférieurs de 62% à la moyenne", soulignait Andy Lebow de Jefferies Bache. Même les indicateurs positifs sur l'économie américaine diffusés lundi n'ont pas réussi à enthousiasmer les acteurs du marché. L'inflation sur un an aux Etats-Unis est pourtant repartie de l'avant en novembre après avoir décéléré pendant les trois précédents mois pour s'établir en novembre à 0,9% sur un an. La consommation des ménages aux Etats-Unis s'est de son côté légèrement accélérée en novembre, augmentant de 0,5%, alors que le revenu des ménages a progressé sur la même période de 0,2%, repassant en territoire positif après avoir glissé dans le rouge en octobre. Les investisseurs ont toutefois gardé un oeil sur l'évolution de la situation au Soudan du Sud où l'armée se préparait lundi à une offensive majeure contre les forces rebelles de l'ex-vice-président Riek Machar. Les opposants menacent de leur côté les champs pétroliers essentiels à l'économie du pays, au risque de provoquer une intervention militaire du Soudan voisin, très dépendant des recettes de l'or noir. Si le conflit empirait "250 000 de barils par jour pourraient être retirés" de l'offre mondiale, prévenait Gary Hornby, analyste chez Inenco. "Pour l'instant, les flux de pétrole ne sont pas affectés", soulignait toutefois Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion. "Mais cela remet en avant le fait qu'il y a beaucoup de tensions géopolitiques dans la région qui ne sont pas encore résolues", qu'il s'agisse des discussions encore en cours avec l'Iran, des troubles persistants en Libye ou de l'approche des élections en Egypte, ajoutait-il. Le ministre libyen du Pétrole, Abdelbari al-Aroussi, a d'ailleurs évoqué de nouveau samedi un possible recours à la force pour lever le blocage des terminaux pétroliers dans l'est de la Libye, imposé depuis juillet par des gardes autonomistes.