Les cours du pétrole coté à New York sont descendus à leur plus bas en huit mois, avant-hier, face à la perspective d'une offre abondante aux Etats-Unis mais aussi dans le reste du monde. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février a cédé 67 cent sur le New York Mercantile Exchange(Nymex) pour clôturer à 91,66 dollars, son plus bas niveau depuis le 1er mai. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 106,39 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 76 cents par rapport à la clôture de la veille. On continue à ressentir les effets négatifs du rapport des autorités américaines sur les réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis publié mercredi, a indiqué Matt Smith de Schneider Electric. Entre la production qui se hisse à des niveaux plus vus depuis des décennies, la demande pour les produits raffinés qui se montre un peu faible et une forte hausse des réserves à Cushing où est stocké le brut servant de référence au WTI, la marche arrière est enclenchée sur le prix du baril, a souligné le spécialiste. Dans d'autres régions du monde, l'offre de brut s'annonce tout aussi abondante. La production en Arabie saoudite, chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), aurait d'une part légèrement progressé en décembre, a indiqué John Kilduff d'Again Capital. Des représentants de l'Iran et de l'Union européenne se sont par ailleurs de nouveau retrouvés jeudi à Genève pour tenter de finaliser la mise en œuvre de l'accord intérimaire sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, qui pourrait permettre à terme de lever l'embargo sur les exportations de brut du pays, a de son côté relevé Bart Melek de TD Securities. Pour le spécialiste, même si une certaine recrudescence de la violence en Irak pourrait freiner la reprise de la production dans ce pays, celle-ci devrait quand même atteindre progressivement un niveau important. Et si l'annonce d'une forte baisse de la production sur le champ pétrolier Buzzard en mer du Nord avait contribué à la hausse des cours du brut en début de séance, la situation semblait déjà revenir à la normale, a noté Matt Smith. Un peu plus tard dans la séance, un accès de vigueur du dollar a aussi pesé sur les cours du brut puisque un billet vert plus fort a tendance à rendre moins attractifs les achats de brut libellé dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Le recul du baril de WTI a aussi été accentué, selon Matt Smith, par le franchissement de seuils techniques. On se rapproche de la barre des 90 dollars et ça a un effet encore plus baissier. En Asie, le pétrole rebondissait dans les échanges matinaux après une nette baisse des cours à New York la veille sous l'effet du rapport mitigé des stocks hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février prenait 33 cents, à 92,66 dollars, le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance s'appréciant d'autant, à 107,48 dollars.