Dans la wilaya d'El Tarf, et à peine quelques heures qui nous séparent de la célébration du Mawlid Ennabaoui, la vente des pétards qui, les années précédentes et au même moment se comptait parmi les activités commerciales les plus rentables dans le secteur de l'informel, semble trébucher cette année. En effet, une régression sensible des commerces de produits pyrotechniques, habituellement florissants à l'approche de la célébration du Mawlid Ennabaoui, en dépit de leur dangerosité, est notée cette année dans la ville d'El Tarf, a-t-on constaté. Contrairement aux deux dernières décennies durant lesquelles des stocks importants de produits pyrotechniques étaient "mis de côté" par de nombreux "fêtards" pour célébrer la veille du Mawlid dans une ambiance "pétaradante", cette année, les consommateurs, faute de pétards, accordent davantage d'intérêt à d'autres produits de réjouissances tel que les bougies, l'encens, le henné et les plats traditionnels. Aux formes, couleurs et senteurs variées, les bougies, principale attraction des passants, sont proposées à des prix jugés excessifs, allant de 50 à 1.200 dinars/pièce, selon les goûts des uns et des autres. Ces produits finissent néanmoins par être empaquetés par des chefs de familles, faisant contre mauvaise fortune bon cœur pour ne pas faillir à la tradition. Habituellement monotone durant le week-end, période marquée par un calme relatif et des rues quasiment désertées, le chef-lieu de la wilaya d'El Tarf connaît, à l'approche du Mawlid, beaucoup d'animation. Il reste que malgré une relative accalmie, salutaire pour tous, les prix du poulet de chair ont, à l'approche de cette fête religieuse, repris leur ascension pour se stabiliser autour de seuils qualifiés "d'intouchables". A 310 DA le kilogramme, soit 60 DA de plus qu'il y a trois jours, les ménages ne savent plus où donner de la tête pour "faire honneur" à la table réservée à la réunion de famille, histoire de renouer ou de consolider davantage les liens dans une ambiance de piété et de convivialité.