Alors que les spéculations allaient bon train au sujet du dernier déplacement du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris, lundi dernier, et dont le retour était prévu hier vendredi, voilà que tout le monde est surpris d'abord par le retour du président 24 heures avant la date prévue et par sa décision, hier, de convoquer le corps électoral pour jeudi 17 avril 2014 en vue de l'élection présidentielle. En effet, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, se trouvait lundi à l'hôpital Val-de-Grâce (France) dans le cadre d'un contrôle médical routinier. "Pour parachever son bilan de santé, initié à Alger, et dans le cadre d'une visite médicale routinière de contrôle, arrêtée et programmée depuis le mois de juin 2013, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a séjourné à l'hôpital Val-de-Grâce, du lundi 13 janvier 2014 au vendredi 17 janvier 2014", a précisé alors le communiqué de la Présidence. "Aucune procédure d'urgence n'a dicté ce déplacement prévu et arrêté depuis son séjour à l'institution nationale (française) des Invalides à Paris", ajoute la même source, qui souligne que l'état général du président de la République s'améliore "sûrement" et de "façon progressive". Et alors qu'on attendait son retour, hier vendredi, il a regagné Alger plut tôt, soit jeudi, en milieu d'après-midi, après avoir subi des contrôles médicaux. Les examens et contrôles effectués ayant montré "une nette amélioration" de l'état de santé du président Bouteflika, l'équipe médicale a autorisé le chef de l'Etat à rentrer en Algérie 24 heures avant le délai prévu. Depuis son départ en France, les spéculations allaient bon train allant jusqu'à penser que la convocation du corps électoral pourrait être reportée voire annulée. Et des scénarios sont donc imaginés par les uns et les autres. Mais après la première surprise du retour du Président plus tôt, voici la seconde surprise pour les spéculateurs, où au lendemain de son retour à Alger, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a convoqué, hier, le corps électoral pour jeudi 17 avril 2014 en vue de l'élection à la présidence de la République, comme l'indique un communiqué de la présidence de la République. "En vertu des dispositions de l'article 133 de la loi organique relative au régime électoral, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a procédé ce jour (vendredi), à la signature du décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour jeudi 17 avril 2014 en vue de l'élection à la présidence de le République", précise le communiqué. Le code électoral stipule dans son article 133 que "le corps électoral est convoqué par décret présidentiel, quatre-vingt-dix jours avant la date du scrutin". Dans son article 132, il est stipulé que "les élections présidentielles ont lieu dans les trente (30) jours qui précèdent l'expiration du mandat du Président de la République". Ainsi et à partir de la convocation du corps électoral, les postulants à la candidature auront un délai de 45 jours pour déposer leurs dossiers auprès du Conseil constitutionnel qui statuera sur leur validité ou pas, dans un délai de dix jours. "La déclaration de candidature est déposée au plus tard dans les quarante-cinq (45) jours qui suivent la publication du décret présidentiel portant convocation du corps électoral", peut-on lire dans le texte de loi. Pour briguer un mandat présidentiel, les candidats à seront tenus, conformément à l'article 139 de la loi de janvier 2012, de présenter des signatures d'électeurs. En vertu des dispositions de ce code, le candidat doit présenter : Soit une liste comportant au moins six cents (600) signatures individuelles de membres élus d'assemblées populaires communales, de wilayas ou parlementaires et réparties au moins à travers vingt-cinq (25) wilayas". Soit une liste comportant 60.000 signatures individuelles au moins d'électeurs inscrits sur une liste électorale. Ces signatures doivent être recueillies à travers, au moins, 25 wilayas. Le nombre minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 1 500. Les signatures doivent être portées sur un "formulaire individuel et légalisées auprès d'un officier public". Ces formulaires sont déposés en même temps que l'ensemble du dossier de candidature auprès du conseil Constitutionnel. Au chapitre de la loi électorale consacré à la campagne électorale et des dispositions financières, il est écrit dans l'article 188 que "la campagne électorale est déclarée ouverte vingt-cinq (25) jours avant la date du scrutin. Elle s'achève trois (3) jours avant la date du scrutin". La disposition 189 somme les candidats de respecter cette période en stipulant clairement que "nul ne peut, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit, faire campagne en dehors de la période prévue à l'article 188 de la présente loi". Enfin il est important de rappeler que M. Abdelaziz Bouteflika a été réélu président de la République pour un troisième mandat le 9 avril 2009 et le Conseil constitutionnel avait proclamé les résultats définitifs de cette élection le 13 avril de la même année. Le président Bouteflika avait donc prêté serment le 19 avril 2009, prenant ainsi officiellement ses fonctions de chef d'Etat le même jour.