Le pétrole rebondissait hier dans les échanges matinaux en Asie, les investisseurs achetant à bon prix après le repli de la veille dans un contexte de craintes d'un ralentissement de la demande énergétique au niveau mondial. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars prenait 9 cents, à 95,81 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance s'adjugeait 26 cents, à 106,95 dollars. Les marchés s'alarment des effets de la croissance économique ralentie en Chine, deuxième consommateur mondial d'or noir, sur la demande énergétique, et d'augures semblables dans plusieurs pays émergents. Les marchés restent frileux et l'humeur est prudente, attentive à la situation dans les économies émergentes, note le Crédit Agricole. Une réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (FOMC) mardi et mercredi est également attendue avec fébrilité. La Fed pourrait annoncer une nouvelle réduction de son programme de rachats d'actifs, qui a déjà été réduit de 85 à 75 milliards de dollars en janvier. Selon Kelly Teoh d'IG Markets, la Fed pourrait aussi décider de différer cette échéance en attendant une stabilisation plus durable de la dynamique économique aux Etats-Unis. L'annonce d'un recul plus important que prévu des ventes de maisons neuves aux Etats-Unis en décembre, un indice particulièrement surveillé, a de fait tempéré d'autres indicateurs plus favorables. La Fed peut se dire qu'il y a assez de volatilité sur les marchés sans en rajouter, relève Kelly Teoh. la veille, les cours du pétrole coté à New York ont nettement reculé lundi, pénalisés par les craintes d'un ralentissement de la demande énergétique au niveau mondial et par la prudence du marché à l'approche d'une réunion de la banque centrale américaine. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a cédé 92 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 95,72 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé à 106,69 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,19 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Les cours du pétrole "sont sous pression depuis qu'on constate que la croissance économique en Chine (le deuxième consommateur mondial d'or noir, ndlr) a commencé à ralentir et que la croissance dans plusieurs pays émergents pourrait faire de même", a relevé l'analyste indépendant Andy Lipow: dans le sillage de chiffres décevants sur l'activité industrielle en Chine la semaine dernière, la Turquie, l'Argentine ou l'Afrique du Sud, ont notamment vu leurs devises plonger. Cela fait craindre aux investisseurs "que la hausse de la demande en énergie puisse ne pas être aussi forte qu'attendu", a souligné Andy Lipow. Cette inquiétude a été renforcée par l'annonce d'un recul plus important que prévu des ventes de maisons neuves aux Etats-Unis en décembre, une déception pour le secteur de l'immobilier, particulièrement surveillé par les investisseurs. Pour Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion, les acteurs du marché font aussi preuve de prudence à l'approche de la réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (FOMC) mardi et mercredi. "Les gens veulent attendre de voir ce que la Fed va décider, de voir comment vont voter les responsables dotés d'un nouveau droit de vote cette année". La Fed pourrait annoncer une nouvelle réduction de son programme de rachats d'actifs, qui a déjà été réduit de 85 à 75 milliards de dollars en janvier. "Ce serait plutôt une bonne nouvelle car cela signifierait que l'institution considère que la croissance américaine est sur la bonne voie, ce qui est positif pour la demande en énergie", a relevé Carl Larry. Mais en même temps, "cela serait positif pour le dollar et pourrait tirer à la baisser le prix du brut" puisque l'appréciation du billet vert rend plus onéreux les achats de pétrole pour les investisseurs munis d'autres devises, a ajouté le spécialiste. En début de séance, le baril de brut américain avait pourtant été soutenu par la perspective d'un nouveau pic de demande énergétique face aux températures glaciales prévues dans les jours à venir aux Etats-Unis. Les investisseurs gardent en particulier à l'esprit le fait qu'avec la vague de froid qui a frappé le centre et l'est des Etats-Unis en début d'année, les réserves de produits distillés, qui incluent le fioul de chauffage, ont reculé bien plus que prévu lors de la semaine achevée le 17 janvier. Mais "du ravitaillement en provenance d'Europe est en route vers le port de New York et devrait permettre de faire face à tous problèmes d'approvisionnement sur la côte est", a souligné Andy Lipow.