L'Algérie, par la voix du ministère des Affaires étrangères, a rejeté fermement les allégations dénuées de tout fondement invoquées par le Maroc au sujet de prétendues expulsions par les autorités algériennes de ressortissants syriens vers le territoire marocain. Cette énième provocation de Rabat va très certainement accroître les difficultés entre les deux pays. On sait que depuis l'atteinte au drapeau national à Casablanca, les autorités marocaines font tout pour amener les relations avec l'Algérie à l'irréparable. Et tout indique que le Makhzen entretient avec certains milieux étrangers qui opèrent sur place pour faire dans ce genre de provocations. On n'ignore pas d'ailleurs, que malgré toute la sagesse et les tentatives des autorités algériennes de ramener les relations entre les deux pays au beau fixe, jusqu'ici ce bon vouloir algérien de consolider la fraternité, l'amitié et le bon voisinage n'ont guère convaincu le voisin, qui persiste dans son aventure à faire de l'Etat algérien un bouc émissaire pour voiler ses pratiques coloniales contre le peuple sahraoui. Les explications exigées par le ministère des Affaires étrangères de l'ambassadeur de Sa Majesté à Alger, semblent traduire le ras-le-bol d'Alger, surtout que ces allégations invoquées par Rabat sont particulièrement graves sur le plan diplomatique, car il ne s'agirait ni plus ni moins que de la poursuite d'une feuille de route combien mesquine, et d'une manœuvre, combien petite, de faire prendre les vessies du Makhzen pour des lanternes. Rabat comptait-il échapper, à si bas prix, à cette désinvolture répétée contre l'Algérie? Il aura tort de l'avoir cru. C'est pourquoi la réaction du ministère des Affaires étrangères de dénoncer ce nouvel épisode vient au moment opportun pour rappeler au Maroc, à travers son ambassadeur à Alger, que: "l'Algérie réprouve fortement cette nouvelle provocation politiquement motivée et qu'elle déplore profondément cette tentative supplémentaire et gratuite de crispation d'une relation qui a déjà connu un sérieux dommage le 1er novembre dernier lors de l'agression contre l'enceinte consulaire algérienne à Casablanca". Ce ton dur de la diplomatie algérienne a été corroboré par les déclarations de Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme: "Le Makhzen s'est rendu coupable d'une énième provocation à l'encontre de l'Algérie. Ces agissements sont ceux d'un pays ennemi et non pas d'un pays frère. Par conséquent, l'Algérie doit prendre une position ferme pour mettre définitivement fin à ces provocations. A mon sens, il faut rompre les relations diplomatiques". Pour Me Ksentini, la partie marocaine doit comprendre que l'Algérie est un pays respectable et, pour cela, "il importe de tenir avec le Maroc le langage qu'il comprend". Au regard de la recrudescence des attaques marocaines à l'égard de l'Algérie, tout indique qu'on se sert d'éléments belliqueux et chauvins pour susciter et entretenir la méfiance entre les deux peuples frères plus que jamais, les hostilités et les procès d'intention contre l'Etat algérien. Pourquoi, grâce à ces éléments dangereux pour tout le Grand Maghreb, les ennemis de l'Algérie sont en train d'exploiter le Makhzen pour reprendre presque au quotidien les agressivités et les provocations contre l'Algérie? Après tout, le commun des êtres humains sait que, dans la Cour du Palais royal et dans les grandes agglomérations du Maroc, des centaines d'agents étrangers et d'espions continuent de jouer un rôle certain pour la déstabilisation de l'Algérie.