L'or a été prisé en début de semaine comme valeur refuge alors que des turbulences secouaient les émergents avant d'effacer ses gains à cause de la Fed, tandis que les platinoïdes chutaient malgré la poursuite de la grève en Afrique du Sud. "Au milieu de l'incertitude grandissante sur les marchés financiers et des turbulences dans les pays émergents, l'or a atteint un plus haut en deux mois à 1 279,60 dollars l'once" lundi, ont indiqué les économistes de Commerzbank. "Aussi longtemps que les troubles continueront dans les marchés émergents, l'or restera demandé comme valeur refuge", ont-ils estimé. En début de semaine, plusieurs pays émergents ont vu leur monnaie dégringoler face aux grandes devises mondiales, à cause du retrait progressif des liquidités de la Réserve fédérale américaine (Fed) mais aussi des inquiétudes sur la solidité de leurs économies. Or le métal jaune est privilégié par les investisseurs en temps d'incertitudes économiques, servant notamment de protection contre la dépréciation des devises. Mais l'or a effacé ses gains dès jeudi, à cause de l'apaisement des tensions monétaires sur les émergents et de la décision de la Fed mercredi de poursuivre la réduction de ses mesures d'aide à l'économie américaine. Le métal jaune a entraîné l'argent dans sa chute, qui a touché jeudi un minimum depuis un mois, à 19,01 dollars l'once. "Maintenant que la pression s'est allégée sur les marchés d'actions et les devises émergentes, l'attrait de l'or a disparu", ont expliqué les analystes du courtier Triland Metals. "Cela couplé avec la confirmation que la Fed continue de réduire ses injections mensuelles de liquidités (à 65 milliards de dollars en février, contre 75 milliards en janvier, ndlr) a fait chuter l'or", ont-ils poursuivi. Ces injections ont tendance à diluer la valeur du dollar et font craindre une augmentation de l'inflation à long terme, deux éléments qui poussent les investisseurs vers la sécurité que représente l'or. La perspective de leur interruption progressive rend donc le métal jaune moins attrayant aux yeux des investisseurs. De plus, comme l'ont pointé les analystes de Natixis, "la hausse du coût de l'or dans beaucoup de devises locales pourrait restreindre la demande en provenance des émergents", qui sont de gros acheteurs d'or (Inde et Turquie par exemple).
Les platinoïdes chutent malgré la poursuite de la grève en Afrique du Sud Les cours du platine et du palladium ont chuté cette semaine, après avoir atteint la semaine d'avant des plus hauts en deux mois, et ce malgré la poursuite de la grève en Afrique du Sud. Le platine et le palladium ont ainsi atteint vendredi des plus bas depuis un mois, à respectivement 1 366,75 dollars l'once et 704,50 dollars l'once. La grève chez les trois premiers producteurs mondiaux de platine en Afrique du Sud est entrée jeudi dans sa deuxième semaine, les mineurs ayant rejeté une offre patronale d'augmentation salariale étalée sur trois ans. Le syndicat Amcu a indiqué vendredi que la grève pouvait durer un mois, juste avant la reprise de pourparlers avec les trois premiers producteurs mondiaux Amplats, Implats et Lonmin à Pretoria. Selon Matthew Turner, analyste pour les métaux précieux chez Macquarie, trois raisons expliquent ce recul des platinoïdes : "l'idée que la grève sera courte", "la supposition que les producteurs et les consommateurs ont accumulé des stocks en prévision" et les "inquiétudes sur la demande des pays émergents". Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 251 dollars au fixing du soir, contre 1 267 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 19,31 dollars, contre 20,19 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1 382 dollars, contre 1 443 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a clos à 707 dollars, contre 745 dollars sept jours auparavant.