L'or a progressé cette semaine, profitant d'un accès de faiblesse du dollar et d'un espoir d'assouplissement des restrictions à l'achat du métal jaune en Inde, tandis que le platine bénéficiait des grèves dans le secteur en Afrique du Sud. L'once d'or a atteint vendredi un plus haut depuis deux mois, à 1 272,73 dollars, grâce à un accès de faiblesse du dollar en fin de semaine, ont expliqué les analystes de Triland Metals. La baisse de la monnaie américaine rend l'achat d'or, libellé en dollars, plus avantageux pour les investisseurs munis d'autres devises. "La diminution des taux d'intérêt américains et la baisse des marchés d'actions ont également joué leur rôle" dans la montée du prix de l'or, en renforçant l'attrait du métal jaune comme valeur refuge, ont expliqué les économistes de Commerzbank. "Les espoirs que les restrictions à l'importation d'or en Inde puissent être réduites" ont aussi porté le cours de l'or, ont ajouté les analystes de Macquarie. En effet, "Sonia Gandhi, présidente du Parti du Congrès (au pouvoir en Inde), a appelé le gouvernement (à assouplir les restrictions), ce à quoi le ministre indien des Finances a été forcé de répondre qu'elles resteraient en place lors de la prochaine année fiscale, qui commence le 1er avril", a-t-on rapporté chez Commerzbank. Dans le but de réduire l'énorme déficit extérieur du pays, le gouvernement indien a en effet pris plusieurs mesures en 2013 pour limiter les entrées d'or dans le pays, provoquant une chute de la consommation indienne de métal jaune. A cause de ces restrictions, l'Inde pourrait avoir perdu en 2013 son statut de premier consommateur mondial d'or, en faveur de la Chine, selon les prévisions du Conseil mondial de l'or (CMO).
Le platine au plus haut en deux mois et demi Le cours du platine a atteint lundi son niveau le plus élevé depuis le 7 novembre, à 1 473,25 dollars, alors que des préavis de grève étaient déposés ce jour-là chez les trois premiers producteurs mondiaux de platine (Amplats, Implats et Lonmin) en Afrique du Sud. La grève, commencée jeudi, se poursuivait vendredi, les négociations avec le syndicat radical Amcu ayant été ajournées pour reprendre lundi et durer au moins trois jours, selon le ministère du Travail sud-africain. Amcu réclame un salaire de base de 12 500 rands sud-africains (ZAR) (environ 840 euros) par mois, soit presque deux fois et demi le niveau actuel, ce que les patrons jugent "irréaliste" car ils emploient des dizaines de milliers de personnes peu qualifiées, disent-ils. Vendredi, les cours du platine, ainsi que du palladium, se trouvaient toutefois "sous pression", le marché "anticipant une fin rapide des grèves", a indiqué Walter de Wet, analyste de Standard Bank. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 267 dollars au fixing du soir, contre 1 250 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 20,19 dollars, contre 20,01 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1 443 dollars, contre 1 447 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a clos à 745 dollars, contre 747dollars sept jours auparavant.
Les craintes sur la Chine pèsent sur les cours des métaux industriels Les prix des métaux échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont reculé cette semaine, pénalisés par des inquiétudes sur l'économie chinoise, première consommatrice de métaux de base, et sur les économies émergentes en général. "Le catalyseur d'une baisse des prix des métaux semble avoir été l'indicateur provisoire d'HSBC sur la production manufacturière chinoise" publié jeudi, ont expliqué les analystes du courtier Triland Metals. Selon cette banque, la production manufacturière en Chine s'est en effet contractée en janvier pour la première fois depuis six mois, ce qui "soulève des inquiétudes sur la demande de métal dans la région", a-t-on détaillé chez Triland Metals. Cette statistique a "alimenté des inquiétudes au sujet de la croissance économique chinoise, notamment parce que la liquidité dans le système financier chinois semble s'être réduite récemment", ont ajouté les économistes de Commerzbank. Comme le rappellent les analystes du cabinet Capital Economics, "l'influence de la Chine est généralement plus ressentie sur le marché des métaux industriels (que sur les autres marchés de matières premières), puisque le pays représente 40% de la demande mondiale". Les métaux de base ont également été affectés par "une plus faible demande (chinoise) avant les vacances" pour le Nouvel An chinois la semaine prochaine, a indiqué Leon Westgate, analyste de Standard Bank. Le groupe a continué de chuter vendredi, pâtissant d'un contexte généralisé d'aversion au risque dû à la montée des inquiétudes sur les économies émergentes (Turquie et Argentine notamment). Le cuivre, leader du groupe, est ainsi tombé à 7 185 dollars la tonne vendredi, son minimum depuis cinq semaines. L'aluminium, le plomb et l'étain ont quant à eux marqué vendredi des plus bas depuis mi-janvier, à respectivement 1 761 dollars, 2 143,25 dollars et 21 915 dollars la tonne. Enfin, le zinc a atteint vendredi également un plus bas depuis deux semaines, à 2 023 dollars la tonne. Seul le nickel est parvenu à s'en sortir, marquant jeudi un plus haut depuis trois mois, à 14 825 dollars la tonne. Ce métal est toujours porté par l'entrée en vigueur le 12 janvier de l'interdiction d'exporter du minerai brut de nickel depuis l'Indonésie, premier exportateur mondial de cette matière première. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7 210,50 dollars vendredi, contre 7 302,25 dollars le vendredi précédent. L'aluminium valait 1 768 dollars la tonne, contre 1 808 dollars. Le plomb valait 2152 dollars la tonne, contre 2 191 dollars. L'étain valait 22 000 dollars la tonne, contre 22 301 dollars. Le nickel valait 14 553 dollars la tonne, contre 14 560 dollars. Le zinc valait 2 027 dollars la tonne, contre 2 066 dollars.