L'or et l'argent ont peu évolué cette semaine, le marché peinant à trouver une direction et étant marqué par de faibles volumes, tandis que les métaux platinoïdes ont été portés par des menaces de grève en Afrique du Sud. Le métal jaune a commencé la semaine en marquant un plus haut en un mois lundi, à 1 257 dollars l'once, en raison des chiffres décevants sur l'emploi américain communiqués vendredi dernier, ont expliqué des analystes. Ces chiffres, largement inférieurs aux attentes (74 000 créations d'emploi nettes contre 197 000 escomptées), pourraient selon certains observateurs pousser la Réserve fédérale américaine (Fed) à freiner la diminution de ses rachats d'actifs. Cela a soutenu le cours de l'or, qui est notamment utilisé par les investisseurs comme protection contre la dévaluation des devises - le programme de la Fed engendrant une diminution de la valeur du dollar. L'or a entraîné l'argent dans son sillage, ce dernier atteignant lundi un plus haut en deux mois à 20,64 dollars l'once. Mais le reste de la semaine a été peu animé pour l'or et l'argent, "le marché peinant à trouver une direction et de l'inspiration", tandis que les volumes ont été "faibles", selon les analystes de Triland Metals.
Les platinoïdes soutenus par des menaces de grève en Afrique du Sud Le platine et le palladium ont tous deux atteint vendredi des plus hauts en deux mois, à 1 451,38 dollars l'once et 748,30 dollars l'once, en raison de possibles grèves en Afrique du Sud, premier producteur mondial de platine et numéro deux pour le palladium. "Selon toute vraisemblance, l'Afrique du Sud souffrira de grèves dans l'industrie du platine la semaine prochaine, qui pourraient affecter jusqu'à la moitié de la production mondiale de platine", ont prévenu les économistes de Commerzbank. Le puissant syndicat sud-africain AMCU a en effet annoncé jeudi qu'il allait déposer un préavis de grève chez les géants mondiaux du platine Impala Platinum et Lonmin, pour demander de meilleurs salaires. L'AMCU, majoritaire dans les deux entreprises minières, déposera lundi un préavis de grève de 48 heures. Les mineurs des deux sociétés minières, respectivement deuxième et troisième mondiales du secteur, ont voté pour l'arrêt du travail et exigent une augmentation du salaire minimum. Les membres du syndicat travaillant chez le numéro un mondial, American Platinum (Amplats), discuteront également du sujet plus tard cette semaine. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 250 dollars au fixing du soir, contre 1 244,25 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 20,01 dollars, contre 19,80 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1 447 dollars, contre 1 425 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a clos à 747 dollars, contre 737 dollars sept jours auparavant.
Deutsche Bank renonce à fixer le prix de l'or et de l'argent La première banque allemande, Deutsche Bank, a annoncé son intention de se retirer du processus de fixation des prix de l'or et de l'argent sur les marchés mondiaux. "Deutsche Bank abandonne sa participation au processus de fixation du cours de l'or et de l'argent, suite à la réduction significative de nos activités dans les matières premières", a déclaré la banque dans un communiqué. "Nous restons pleinement impliqués dans nos activités de métaux précieux", a précisé Deutsche Bank, dont le siège est à Francfort (ouest). Les prix de l'or et de l'argent établis à Londres servent de référence au reste des marchés liés aux métaux précieux. Les prix de l'or sont fixés deux fois par jour au cours d'une téléconférence entre cinq banques, à savoir Bank of Nova Scotia, Barclays, HSBC, Deutsche Bank et la Société Générale. Les prix de l'argent sont fixés sur le même modèle par Deutsche Bank, HSBC et Bank of Novia Scotia. Deutsche Bank avait annoncé début décembre qu'elle réduisait fortement ses activités de trading de matières premières face à une augmentation des contraintes réglementaires dans ce domaine. Une décision impliquant notamment une fermeture de ses bureaux de courtage dans l'énergie, l'agriculture, les métaux de base et le vrac sec.
Les métaux industriels en hausse Les prix des métaux échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont progressé cette semaine, principalement grâce à une offre plus restreinte, notamment dans le cas du nickel, dont l'exportation de minerai est désormais interdite depuis l'Indonésie. Les métaux industriels "ont complètement effacé leurs pertes essuyées depuis le début de l'année", ont expliqué les économistes de Commerzbank, qui soulignent que "la situation s'est tendue sur beaucoup de marchés des métaux récemment, en partie à cause de l'offre et en partie à cause de la demande". Par exemple, le Groupe international d'étude sur le plomb et le zinc (ILZSG) a fait savoir mercredi que les marchés du zinc et du plomb présentaient des déficits d'offre de respectivement 18 000 et 41 000 tonnes sur les onze premiers mois de 2013. Le zinc et le plomb ont ainsi atteint jeudi des plus hauts depuis le début de l'année, à respectivement 2 097,50 dollars la tonne et 2 230 dollars la tonne. De son côté, l'aluminium a été porté par la perspective d'une demande en hausse, après le relèvement des prévisions de croissance mondiale de la Banque mondiale (3,2% en 2014, après 2,4% en 2013), ont noté les analystes de Triland Metals. Le métal blanc a touché jeudi son maximum depuis le début de l'année, à 1 809 dollars la tonne. Les métaux industriels ont également bénéficié d'un léger accès de faiblesse du dollar jeudi, après des données mitigées sur l'économie des Etats-Unis, a-t-on expliqué chez Triland Metals. L'étain a ainsi également atteint jeudi un plus haut depuis le début de l'année, à 22 590 dollars la tonne.
Le Nickel bondit de 5% Mais c'est surtout le nickel qui a tiré son épingle du jeu cette semaine, bondissant de plus de 5% et touchant jeudi un plus haut depuis deux mois et demi (à 14 725 dollars la tonne), grâce à l'entrée en vigueur dimanche de l'interdiction d'exporter du nickel brut d'Indonésie. L'archipel, premier exportateur mondial de minerai de nickel, entend ainsi contraindre les compagnies minières à raffiner sur place, afin d'accroître les retombées économiques pour le pays. Or l'Indonésie était le principal fournisseur de minerai de fer de la Chine, qui produit en grande quantité de la fonte de nickel, une alternative meilleure marché au nickel qui a déprimé les cours de ce métal ces dernières années. "Les sociétés chinoises sont en train d'accélérer leurs plans pour construire des raffineries en Indonésie, même si les stocks chinois de minerai sont apparemment équivalent à un an de consommation", ont souligné les experts de Triland Metals. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7 302,25 dollars vendredi, contre 7 306 dollars le vendredi précédent. L'aluminium valait 1 808 dollars la tonne, contre 1 768 dollars. Le plomb valait 2 191 dollars la tonne, contre 2.131 dollars. L'étain valait 22 301 dollars la tonne, contre 21 950 dollars. Le nickel valait 14 560 dollars la tonne, contre 13 752 dollars. Le zinc valait 2 066 dollars la tonne, contre 2 035,75 dollars. Ilyas A.