Les Algériens attendent avec impatience le retour du crédit à la consommation. Seulement, les pouvoirs publics, forts de leurs expériences antérieures en la matière, veulent bien garantir aussi bien les ménages que les organismes économiques et commerciaux chargés d'assurer ces opérations. Ainsi, le retour prévu prochainement du crédit à la consommation doit être accompagné par la mise en place d'une centrale des risques pour réduire le danger d'un surendettement des ménages, comme l'a si bien affirmé le ministre des Finances, Karim Djoudi. S'exprimant en marge de la cérémonie de clôture de la session d'automne du Parlement, M. Djoudi a estimé que les crédits à la consommation sont "une bonne chose" pour l'économie "à condition de mettre en place une centrale des risques qui permet de réduire les risques de surendettement des ménages et les risques de faillites". "Il s'agit donc d'une protection pour les ménages", a indiqué le ministre, ajoutant que cette centrale est actuellement en cours de création au niveau de la Banque d'Algérie. En effet, l'octroi de crédits bancaires pour les ménages, ou crédits à la consommation, s'est fortement développé en Algérie, seulement le risque d'endettement des ménages se pose d'une manière vraiment pratique et surtout pour une véritable " double " assurance pour les clients et les banques. Ainsi, récemment, la Banque d'Algérie avait défini les modalités de création de coopératives d'épargne et de crédit au profit de certaines catégories de travailleurs salariés. Ces coopératives disposeront d'une épargne déposée par ces travailleurs et financeront uniquement des projets utiles pour la communauté des travailleurs. Ces derniers pourront bénéficier de crédits financés par cette épargne qui ne pourra en aucun cas être utilisée au profit de personnes étrangères à ces coopératives. Octroyés pour l'acquisition de biens d'équipement, notamment, électroménagers, véhicules, accès au logement et la facilitation de besoins particuliers, ces types de crédits à la consommation se sont fortement développés. Une dizaine de banques, tant publiques que privées, ont développé une gamme de crédits et facilités de paiement variés et répondant à des besoins précis. Seulement tout est une question de " garantie " qu'il faudrait, de part et d'autre, pour assurer les opérations concernées par ce type de crédits. C'est ainsi que le ministre des Finances, Karim Djoudi, a souligné que le gouvernement "n'a aucun problème avec un retour du crédit à la consommation à condition de créer une centrale des risques". Le plus important, à savoir pour le moment, est le fait que la prochaine tripartite (Gouvernement-Centrale syndicale-patronat) prévue durant ce mois devrait décider un retour du crédit à la consommation, alors que cette décision entrera en vigueur dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2014, ou la loi de finances de 2015. D'autre part, il est utile de rappeler que le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, avait affirmé récemment à l'APS que la relance du crédit à la consommation durant la prochaine tripartite concernera l'acquisition de véhicules produits en Algérie. Selon lui, la relance du crédit à la consommation aura lieu dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2014, ou la loi de finances 2015, car "il faut d'abord amender l'article 75 de la LFC 2009 qui a annulé ce type de crédit". Le sous-groupe chargé de la relance des crédits à la consommation mis en place à l'issue de la dernière tripartite (octobre 2013) a proposé 4 opérations réalisables à travers 10 mesures, notamment l'élaboration de la liste des entreprises intéressées par cette formule et la valeur des produits concernés ainsi que les modalités et conditions d'attribution de ces crédits. Quant à un probable réajustement des salaires, M. Djoudi a indiqué que l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail, qui fera l'objet de discussion lors de la prochaine tripartite, permettra de valoriser le SNMG (Salaire national minimum garanti). L'article 87 bis de la loi 90-11 relative à la relation de travail demandant à ce que soient inclus dans le salaire national minimum garanti (SNMG) le salaire de base et les indemnités de toute nature, à l'exception de celles destinées à couvrir les dépenses propres au travailleur.