Les responsables du secteur de la pêche et des ressources halieutiques du pays ne savent plus à quel saint se vouer pour prévenir contre la pêche et la consommation du "poisson-lapin", "apparu sur certaines côtes du pays, notamment à Chlef, Jijel, Skikda". En effet, le poisson peu connu au milieu des pêcheurs algériens risque de provoquer des dégâts humains. Les citoyens et notamment les professionnels de la mer, sont mis en garde contre cette espèce toxique de poisson. Ils devront s'abstenir de pêcher, de commercialiser et de le consommer. Mais les mises en garde sont-t-elles suffisantes pour protéger les consommateurs ? A cet effet, il faut dire que les caractéristiques de ce poisson et ses origines sont connus par les responsables du secteur de la pêche mais aucune mesure n'a été prise pour informer et sensibiliser sur le danger de mort qu'il encourt. Certains marins-pêcheurs ont affirmé, au cours de cette semaine, dans la wilaya de Mostaganem, que deux poissons, qui seraient connus par les substances hautement toxiques contenues dans leur chair, auraient été capturés. Des professionnels de la mer ont indiqué qu'il s'agissait de ''poissons coffre jaune'', réputés pour leur grande toxicité, alors que d'autres ont attesté qu'il s'agissait en fait de poisson-lapin. Dans certaines régions côtières du pays, le doute plane toujours. En effet, les pêcheurs ne sont toujours pas assez informés quant aux dangers que représente ce poisson. Cette espèce de poisson, en provenance de la mer Rouge, serait entrée en Méditerranée par le canal de Suez, expliquent les professionnels. Précisons que le poisson-lapin à queue tronquée est une espèce, habituellement, présente dans le bassin oriental de la Méditerranée, notamment près des côtes du Liban. Il a été observé pour la première fois en Méditerranée sur les côtes ténésiennes, au nord-ouest de la wilaya de Chlef, lorsque des pêcheurs des villages de Sidi Abderrahmane et de La Marsa avaient ramené dans leurs filets deux spécimens de cette espèce de poisson. Quelques jours après, des prises de Lagocephalus sont effectuées dans plusieurs parties du littoral, notamment à Skikda, Annaba. Peu connu jusque-là, ce poisson a fini par attirer autant la curiosité que la méfiance des milieux de la pêche artisanale. Les prises de cette espèce dite ''exotique'' car non originaire de la Méditerranée, se sont multipliées ces derniers jours, au point de susciter les interrogations de la communauté scientifique et des pécheurs sur sa probable prolifération sur les côtes algériennes.