L'indice de confiance des consommateurs japonais a encore perdu 0,8 point en janvier par rapport au mois précédent, à quelques semaines d'une hausse de la taxe sur la consommation qui va peser sur le pouvoir d'achat des ménages. Selon une étude mensuelle effectuée par le gouvernement mi-janvier auprès de quelque 5 700 foyers de deux personnes et plus et publiée cette semaine, l'indice général de confiance - corrigé des variations saisonnières - s'est établi à 40,5 points en janvier, contre 41,3 points en décembre et 42,5 points en novembre. Un résultat inférieur à 50 indique que les particuliers qui redoutent une dégradation de l'environnement économique sont plus nombreux que ceux qui entrevoient une amélioration. Certains consommateurs redoutent déjà la date du 1er avril, lorsque la taxe sur la consommation pour les produits courants (équivalente à la TVA française) passera de 5% à 8%. Les indicateurs macro-économiques semblent faire état d'un léger surcroît de consommation ces dernières semaines au Japon, des clients achetant par avance des produits tant que la taxe n'a pas augmenté. Mais la consommation des ménages pourrait diminuer sitôt le changement effectué. Comme en décembre, c'est le sous-indice des intentions d'achat de biens durables qui a le plus baissé parmi les quatre constituants de l'indice général. Il a chuté de 3,6 points, à 36,4 points, son niveau le plus bas depuis mai 2011 lorsque le moral des consommateurs avait chuté à cause du tsunami et de l'accident nucléaire du mois de mars précédent. Le sous-indice des perspectives de croissance de revenus s'est effrité de 0,4 point à 38,6 points. Les ménages qui voient déjà leur pouvoir d'achat entamé par un certain retour de l'inflation s'attendent à subir de surcroît l'augmentation de la taxe sur la consommation. Le sous-indice de la perception du bien-être économique a diminué pour sa part de 0,3 point à 37,5 points et seul celui de l'emploi a grimpé, de 1,1 point à 49,3 points. Le taux de chômage a diminué à 3,7% en décembre, son plus bas niveau depuis six ans. La confiance des consommateurs avait assez nettement progressé après le retour au pouvoir du conservateur Shinzo Abe en décembre 2012, qui a lancé une politique de relance visant à sortir d'une déflation d'une quinzaine d'années. Mais après avoir atteint 45,7 points en mai dernier, elle a reperdu quasiment tout le terrain conquis et se situe désormais à peine au-dessus de son niveau d'avant l'arrivée de M. Abe.
L'Excédent courant s'est contracté comme jamais en 2013 L'excédent courant du Japon s'est contracté d'un tiers en 2013 à son plus bas niveau jamais enregistré, autour de 24 milliards d'euros, à cause de la flambée de la facture énergétique due à la dépréciation du yen et à l'arrêt des réacteurs nucléaires. Ce surplus n'a atteint l'année dernière que 3 306 milliards de yens (23,7 milliards d'euros au taux de change actuel), soit 31,5% de moins qu'en 2012, a annoncé lundi le ministère des Finances. Il s'agit du gain le plus faible enregistré depuis le lancement de cette statistique sous cette forme, en 1985. Le déficit de la balance commerciale a en effet bondi de 83%, à 10'640 milliards de yens (76,3 milliards d'euros). Cette valeur est inférieure à celle présentée il y a deux semaines par le même ministère du fait d'un mode de calcul excluant les frais d'assurance et de transport. Cette perte s'explique par la forte montée des importations (+15%): leur montant a été mécaniquement relevé par la forte dépréciation du yen (21% face au dollar et 26% face à l'euro en 2013), entraînée par l'assouplissement considérable de la politique monétaire décidée en avril par la Banque du Japon afin de lutter contre la déflation. Les dépenses en pétrole et gaz naturel liquéfié, qui pèsent lourd dans la balance, ont particulièrement grimpé. La baisse de la devise nippone est d'autant plus ressentie que l'archipel doit se passer de la totalité de ses réacteurs nucléaires, arrêtés par précaution après l'accident de Fukushima de mars 2011. Pour compenser, les compagnies d'électricité doivent importer davantage de GNL afin de faire tourner davantage leurs centrales thermiques. La valeur des exportations a aussi grimpé (+9%), augmentée elle aussi par la chute du yen, mais pas suffisamment pour compenser le bond des importations. La balance des services a réduit pour sa part son déficit d'un bon tiers et, surtout, le Japon a pu compter sur le rendement des investissements nippons à l'étranger - le compte des revenus -, qui a grimpé de 16% pour atteindre 16 532 milliards de yens (118,5 milliards d'euros). Ce bon résultat du compte des revenus a permis à l'ensemble des comptes courants de rester dans le vert. Lors du seul mois de décembre, le Japon a subi son pire déficit courant jamais enregistré. Plombé par une balance commerciale très déficitaire, le résultat courant a affiché une perte de 639 milliards de yens (4,6 milliards d'euros). La balance des transactions courantes est le meilleur indicateur de la situation d'une économie par rapport au reste du monde, car elle prend en compte non seulement les échanges des biens, mais aussi ceux de services, ainsi que les revenus des investissements directs ou de portefeuille et les transferts courants.