Les négociations nucléaires entre l'Iran et les pays du groupe 5+1, qui doivent reprendre aujourd'hui à Vienne, vont se poursuivre mais ne mèneront nulle part, a déclaré hier le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, selon son site internet khamenei.ir. Certains responsables de l'ancien et de l'actuel gouvernement pensent que s'ils négocient dans l'affaire nucléaire le problème pourra être réglé, mais comme je l'ai également dit dans mon discours au début de l'année (mars 2013) je ne suis pas optimiste à propos des négociations et elles ne mèneront nulle part, mais je n'ai pas d'opposition, a déclaré M. Khamenei devant plusieurs milliers de personnes à Téhéran. Les négociations commencées par le ministère des Affaires étrangères vont se poursuivre et l'Iran ne viole pas son engagement mais je le dis dès maintenant elles ne mèneront nulle part, a-t-il ajouté. Mais il a demandé aux responsables de poursuivre leurs efforts pour faire aboutir les négociations. Le numéro un iranien qui a la haute main sur les affaires importantes du pays, notamment le dossier nucléaire, a fait cette déclaration alors que le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, et les autres membres de la délégation iranienne sont arrivés à Vienne pour reprendre mardi les négociations avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) pour un accord définitif sur le dossier nucléaire. Un accord intérimaire de six mois, négocié entre les deux parties à la fin de l'année 2013, est entré en application le 20 janvier dernier prévoyant le gel d'une partie des activités nucléaires iraniennes et la levée partielle des sanctions économiques par les Etats-Unis et les pays européens. L'ayatollah Ali Khamenei a également dénoncé la politique américaine à l'égard de l'Iran. La nation iranienne n'acceptera jamais les pressions et le chantage des Etats-Unis, a-t-il ajouté, en faisant référence aux slogans anti-américains des manifestants lors des défilés à l'occasion du 35ème anniversaire de la révolution islamique le 11 février. La question nucléaire est un prétexte pour les Etats-Unis à leur hostilité à l'égard de l'Iran. Ils évoquent maintenant les questions des droits de l'Homme et des missiles balistiques pour faire pression contre l'Iran, a-t-il ajouté. Les responsables américains, notamment la sous-secrétaire d'Etat Wendy Sherman, qui mène la délégation américaine aux négociations nucléaires, a récemment affirmé qu'il fallait aborder la question du programme balistique de l'Iran lors des négociations finales sur le nucléaire. Les responsables américains ont également affirmé que les Etats-Unis devaient continuer à imposer des sanctions contre l'Iran à cause de la situation des droits de l'Homme et le soutien présumé aux groupes terroristes. Les négociateurs nucléaires iraniens ont affirmé qu'il n'était pas question d'aborder le programme balistique de Téhéran lors des négociations nucléaires.