Le groupe français de grande distribution Carrefour, qui a enregistré des résultats en progression en 2013, notamment en France, a affiché sa confiance pour l'année à venir, annonçant son intention de maintenir ses investissements pour assurer son retour à la rentabilité."Nous sommes sur la bonne voie. L'année et demie qui vient, je la sens bien, je pense que la société ne décevra pas", a commenté le P-DG de l'enseigne, Georges Plassat, lors d'une conférence de présentation des résultats. M. Plassat, nommé en 2012 à la tête du numéro deux mondial de la distribution, qui souffrait alors de grosses difficultés notamment en France, s'était donné trois ans pour redresser la barre. A mi-parcours, il a estimé mercredi que ce plan "est bien en route et devrait porter ses fruits. Notre progression, bien que n'étant pas forcément spectaculaire, est solide et devrait se poursuivre", a estimé le dirigeant. Carrefour est aujourd'hui "serein mais vigilant. (Nous devons) maintenir une forme d'énergie permanente pour ne pas revenir à certains de nos anciens démons", a-t-il souligné. Les résultats 2013 du distributeur ont été salués par le marché, le titre Carrefour réalisant la plus forte progression du CAC 40 à la mi-journée, avec une hausse de 4,41%, à 27,83 euros. Sur l'année, Carrefour a enregistré un bénéfice net en progression de 2,4% en publié (+0,3% hors éléments exceptionnels), à 1,26 milliard d'euros. Le résultat net des activités poursuivies est lui multiplié par 6,3, à 949 millions d'euros. L'opérationnel courant ressort à 2,23 milliards d'euros (+5,3% en publié, +9,8% hors changes), supérieur aux attentes, porté par la poursuite de la croissance organique en Amérique latine, malgré l'effet défavorable des changes, et l'amélioration de la situation en France, principal marché du groupe. La marge opérationnelle courante a progressé à 3%, contre 2,8% en 2012. Le chiffre d'affaires du groupe de Georges Plassat, déjà publié, a atteint 84,3 milliards d'euros (74,88 milliards hors taxes), en baisse de 2,6% sous l'effet de la réduction du périmètre du groupe, mais en progression de 2,5% en organique (hors cessions, change, essence et calendaire). La France enregistre sa "meilleure croissance organique depuis 2007", alors que l'Espagne, troisième marché du groupe en repli depuis 2008, s'est redressé sur le dernier trimestre. Pour l'Hexagone, Georges Plassat s'est déclaré "convaincu" que le groupe est "sur la bonne voie" et va continuer sa "dynamique d'amélioration. On a encore du travail à faire. Tant mieux. Mais je suis absolument confiant dans l'avenir de la France", a-t-il déclaré. La confiance du P-DG est également "réelle" en ce qui concerne l'Espagne, mais aussi l'Italie, qui a connu pourtant un repli marqué en 2013. "Ça fait longtemps que ce pays n'est plus rentable, on a décidé de repasser à l'attaque" avec un vaste plan d'actions sur l'offre notamment. "Il faudra se donner deux à trois ans pour en mesurer les résultats", a annoncé M. Plassat. Plus généralement, le groupe considère avoir des "positions de très bonne qualité" en Europe, qu'il "entend défendre", et se montre optimiste quant à un retour à la rentabilité d'ici 2015 dans l'ensemble de cette zone. Concernant les pays émergents, Carrefour a renouvelé sa confiance dans le Brésil, deuxième marché du groupe, et "qui recèle encore un très bon potentiel pour nous", et dans l'Argentine qui "reviendra sur la route". En 2013, Carrefour a vu son ROC progresser de 3,2% (+18,6% hors changes) en Amérique latine, mais chuter de 27% en Asie, plombé notamment par la Chine. Ce pays "prendra du temps", mais "je suis confiant", a déclaré Georges Plassat. En 2014, Carrefour entend poursuivre ses plans d'actions pour améliorer son offre et son image prix. Les investissements seront maintenus avec une enveloppe de 2,4 milliards d'euros, dont 1 milliard sur la France. Ils serviront à poursuivre la modernisation des magasins, mais aussi à reprendre l'expansion, avec de nouvelles ouvertures aussi bien en France, sur les formats de proximité notamment, qu'à l'étranger. Le travail de fond sur la logistique et l'informatique, qui doit permettre "des économies substantielles", sera poursuivi, de même que celui sur le commerce en ligne, notamment pour développer les ventes sur smartphones.