La Chine a annoncé s'être fixé pour l'année 2014 un objectif de croissance économique d'environ 7,5%, reconduisant ce qui avait été son objectif l'année précédente, sur fond de ralentissement de l'activité dans le pays. Très attendu, ce niveau-cible de croissance du Produit intérieur brut (PIB) a été dévoilé dans un discours prononcé par le Premier ministre Li Keqiang à l'ouverture de la session annuelle du Parlement chinois. La deuxième économie mondiale avait enregistré en 2013 une croissance de 7,7%, reproduisant exactement le même niveau qu'en 2012 --année où elle avait réalisé sa plus faible performance depuis 13 ans. Après un net ralentissement de l'économie au premier semestre 2013, Pékin avait adopté en juillet des mesures de relance, notamment fiscales: celles-ci avaient permis un sursaut de l'activité, mais qui s'est avéré momentané. Nous devons continuer à faire du développement économique notre tâche principale et maintenir un taux de croissance approprié, a insisté Li Keqiang, selon le texte de son discours transmis à la presse. Cet objectif pour 2014 a été déterminé en tenant compte à la fois des besoins et des possibilités de l'économie chinoise, et il ne peut que renforcer la confiance du marché et favoriser une restructuration économique optimale, a estimé Li, en poste depuis un an. Le Premier ministre a par ailleurs indiqué que le niveau d'inflation visé cette année était de 3,5%, soit le même qu'en 2013. Le gouvernement chinois avait affiché l'an dernier son intention de rééquilibrer le modèle économique du pays pour le rendre moins dépendant des exportations et des investissements dans les infrastructures, en dopant la consommation intérieure. Quitte à modérer le rythme de croissance. Il avait dévoilé pour cela en novembre un ambitieux programme de réformes économiques et financières destinées à offrir au marché un rôle crucial.
Une nouvelle hausse à deux chiffres de son budget militaire La Chine a annoncé mercredi qu'elle allait augmenter de 12,2% son budget militaire en 2014, soit une nouvelle hausse à deux chiffres, alors que Pékin est impliqué dans de vifs différends territoriaux avec plusieurs de ses voisins. Les dépenses militaires du pays atteindront cette année 808,23 milliards de yuans, a indiqué le ministère des Finances dans un rapport préparé pour une session de l'Assemblée nationale populaire (ANP), le Parlement chinois. Témoin de ses ambitions de conforter son statut de puissance militaire, Pékin a ces dernières années régulièrement renforcé ses dépenses dévolues à la Défense, qui ont gonflé de 11,2% en 2012 puis de 10,7% en 2013. Le budget de la défense chinoise est le deuxième plus élevé du monde, mais reste nettement derrière celui des Etats-Unis (632,8 milliards de dollars attendus cette année). Les experts occidentaux se disent toutefois convaincus que les dépenses militaires réelles de Pékin dépassent très largement les montants annoncés. Le Pentagone a ainsi estimé que la Chine avait dépensé en 2012 pour sa défense entre 135 et 215 milliards de dollars. "En se fondant sur notre histoire et notre expérience, nous croyons que la paix peut seulement être préservée en étant soi-même forts", avait averti mardi Fu Ying, porte-parole de l'ANP, lors d'une conférence de presse. Cette augmentation des moyens de la Défense chinoise avive les inquiétudes des Etats-Unis et des voisins du géant asiatique, en particulier le Japon. Les relations entre Tokyo et Pékin se sont sérieusement dégradées depuis plus d'un an en raison d'une querelle de souveraineté sur des îles inhabitées en mer de Chine orientale, administrées par le Japon sous le nom de Senkaku mais revendiquées par la Chine sous celui de Diaoyu. Signe de la montée des tensions régionales, le gouvernement japonais a décidé mi-décembre d'augmenter de 5% ses dépenses militaires sur les cinq ans à venir, avec un budget de 24 700 milliards de yens pour la période 2014-2019. Tokyo s'était alors attiré les foudres de Pékin: la décision du Japon "ne peut que provoquer de vives inquiétudes parmi les pays riverains en Asie et dans la communauté internationale", avait réagi le ministère chinois de la Défense.