Les experts de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) ont relevé que les investissements étrangers directs (IDE) ont enregistré en 2006 une progression de l'ordre de 38% totalisant quelque 1.306 milliards de dollars US. Dans son rapport sur l'investissement dans le monde intitulé "Sociétés transnationales, industries extractives et développement" qui sera présenté aujourd'hui mardi à Paris, la CNUCED a examiné l'impact sur le développement de l'implication massive des sociétés transnationales (STN) dans les industries extractives. L'organisation onusienne a relevé qu'en 2005, 23 des 25 principaux producteurs de minerais étaient des sociétés privées, alors que les entreprises d'Etat dominaient l'exploitation pétrolière et gazière, ces dernières étant principalement basées dans des pays en développement ou en transition. Selon ces experts, le boom actuel des prix des produits de base devrait susciter de nouvelles opportunités en termes de développement et de réduction de la pauvreté dans les pays exportateurs de minerais. Toutefois, la CNUCED souligne que des efforts considérables restent à déployer pour répondre aux préoccupations de nature politique, économique, sociale et environnementale, liées à l'extraction minière et faire en sorte que les gains générés dans les industries extractives se traduisent en avancées en termes de développement. D'autre part, un expert de la même organisation onusienne, en l'occurrence M. N'kurunziza a considéré que le taux de croissance de l'ordre de "5,8 à 6%", prévu pour l'Afrique par son institution, "n'est pas assez élevé par rapport aux défis qui attendent l'Afrique". cet économiste au Bureau du coordinateur spécial pour l'Afrique à la CNUCED, a déploré dans des déclarations à la presse étrangère , la qualité de la croissance africaine, fondée principalement sur des exportations de pétrole et des produits miniers. "C'est une croissance fragile à forte valeur capitalistique", mais qui ne crée pas d'emplois et de richesses. "L'Afrique doit non seulement travailler pour porter son taux de croissance à au moins 7 à 8%, mais surtout en améliorer la qualité", a-t-il indiqué. Cet expert a préconisé, par ailleurs, le renforcement des intégrations régionales et des investissements dans des secteurs à forte main-d'œuvre, comme conditions pour produire une bonne croissance économique en Afrique. Dans un rapport rendu public en septembre dernier, la CNUCED exhortait les pays africains à consacrer davantage d'efforts à la mobilisation des ressources internes, estimant qu'ils peuvent ainsi obtenir des progressions de leur produit intérieur brut (PIB) de 5 à 6%.