Elle a drainé 1,6 milliard de dollars d'IDE en 2007, contre 11,6 milliards de dollars pour l'Egypte, 2,6 milliards de dollars pour le Maroc. L'Algérie est classée huitième pays destinataire des Investissements directs étrangers (IDE) sur le continent africain pour la période cumulée 2006-2007. Notre pays a enregistré un montant de près de 1,6 milliard de dollars d'IDE en 2007. La valeur des IDE attirés en 2006 a été estimée à près de 1,8 milliard de dollars. Pour la période 2006-2007, ce montant cumulé a atteint ainsi 3,4 milliards de dollars. C'est ce que révèle la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) dans son rapport sur l'investissement dans le monde 2008, publié mercredi dernier sur son site internet. Le classement établi par la Cnuced sur 10 pays à l'échelle africaine indique que l'Algérie est devancée, en termes de valeur des investissements étrangers, par le Nigeria qui a pu attirer l'équivalent de 12,5 milliards de dollars en 2007. Il est suivi de l'Egypte avec un total de 11,6 milliards de dollars, l'Afrique du Sud qui a engrangé une enveloppe de 5,7 milliards de dollars et le Maroc, dont les IDE ont été évalués à près de 2,6 milliards de dollars. Viennent ensuite la Libye et le Soudan qui ont enregistré respectivement 2,5 milliards de dollars et 2,4 milliards de dollars. La Cnuced mentionne qu'en 2007, les IDE en Afrique sont donc restés concentrés sur le plan géographique au niveau de 10 pays dont l'Algérie. Ce groupe a, à lui seul, absorbé 82% du total des investissements, et dont le montant annuel par pays est supérieur ou égal à un milliard de dollars. La valeur globale des IDE à travers toute l'Afrique est, selon le rapport, de l'ordre de 53 milliards de dollars en 2007. Ce qui est considéré comme étant un niveau record. Depuis deux ans, note le document de la Cnuced, la région enregistre un taux de rentabilité des IDE supérieur aux autres régions en développement. Les plus grands producteurs de ressources naturelles tels que l'Algérie, la Jamahiriya arabe libyenne, le Nigeria et l'Afrique du Sud ont accueilli plus des trois quarts des entrées totales. La hausse récente des entrées d'IDE en Afrique, en particulier pendant la période 2001-2007, était due, souligne le rapport, à la fois à la hausse des prix des produits de base et à un climat plus favorable à l'investissement. La révision des cadres juridiques concernant l'IDE y a contribué, notamment les modifications apportées à la réglementation de l'exploitation des ressources naturelles. L'Afrique du Nord a attiré 42% des IDE dans la région, et l'Afrique subsaharienne 58%. Du fait de l'explosion des prix des produits de base, la rentabilité des IDE a bondi de 31% en 2007 et le taux de rendement des investissements a été plus élevé en Afrique que dans les autres régions en développement, aussi bien en 2006 qu'en 2007. Une grande partie des IDE en 2007 a concerné le développement de projets d'exploitation de ressources naturelles, financé pour partie par le réinvestissement des bénéfices dont la part dans le total des IDE a atteint 28%. Les investissements étrangers dans l'exploitation des ressources naturelles ont contribué à une accélération de la croissance des exportations des principaux pays producteurs. Les réserves de change de la région ont augmenté d'environ 36% en 2007, voire plus encore dans certains grands pays exportateurs de pétrole comme l'Algérie, le Nigeria et la Libye. La Cnuced relève néanmoins qu'en dépit de ces augmentations, la part de l'Afrique s'est maintenue aux environs de 3% du montant total des IDE dans le monde entre 2000 et 2006, dont 2,7% en 2006. Il faut noter que les principaux investisseurs sur le continent ont été les sociétés transnationales (STN) américaines et européennes, suivies des investisseurs africains, en particulier d'Afrique du Sud. Les STN asiatiques se sont principalement intéressées à l'exploitation du pétrole et du gaz et aux infrastructures. Selon les prévisions de la Cnuced, les perspectives d'une nouvelle hausse des IDE en 2008 sont encourageantes compte tenu de la persistance des prix élevés des produits de base, des grands projets déjà annoncés pour l'année en cours, et des paiements à venir liés aux opérations passées de fusions et acquisitions transfrontalières. Ainsi, avance-t-elle, les IDE en Afrique pourraient augmenter pour la quatrième année consécutive notant que, pratiquement, toutes les STN envisagent de maintenir ou d'accroître leurs investissements dans la région. Badreddine KHRIS