Afin de faire face à l'escalade des violences à Ghardaïa et qui ont entraîné la mort de trois citoyens et des dizaines de blessés, le Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi, s'est déplacé avant-hier dans la soirée à Ghardaïa pour prendre sur place les mesures qu'impose la grave situation. M. Yousfi est accompagné dans cette visite du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaiz, ainsi que du commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteila, et du représentant du directeur général de la Sûreté nationale, vu que le DGSN se trouve à l'étranger. Le Premier ministre par intérim a, à cette occasion, présenté les condoléances aux familles des victimes et échangé des propos avec les imams et des notables de Ghardaïa. Par ailleurs, une imposante marche de la population de différents quartiers de Ghardaïa pour "dénoncer les crimes perpétrés lors des échauffourées de samedi", a été organisée sur les principales artères de la ville, a-t-on constaté. Les marcheurs ont convergé devant le siège de la wilaya, où ils ont observé un sit-in, en scandant des slogans appelant à la justice et à "l'application de la loi à l'encontre des criminels à l'origine des troubles qui secouent la ville". Des représentants de ces manifestants ont été reçus par le Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi, qui a écouté leurs doléances, notamment "l'ouverture d'une enquête pour déterminer les responsabilités de chacun et le règlement durable de cette situation conflictuelle". Il a promis "l'ouverture d'une enquête immédiate pour déterminer les responsabilités et l'application de la loi ainsi que la poursuite des actions de développement, aussitôt l'ordre rétabli". M. Yousfi a, en outre, affirmé que l'Etat "contribuera à la réhabilitation des biens endommagés lors de ces évènements et à atténuer ainsi la souffrance des citoyens touchés". "Des membres du gouvernement, concernés par les différents secteurs de développement, seront amenés à se déplacer sur le terrain à partir de la semaine prochaine pour déterminer les actions à entreprendre en priorité en matière de développement durable de la région", a-t-il souligné. Egalement, un important dispositif sécuritaire a encadré cette marche pour prévenir tout débordement. Trois personnes ont trouvé la mort et une quatrième a été grièvement blessée samedi en début de soirée dans les heurts qui ont opposé des groupes de jeunes à Ghardaïa. Toutes les activités commerciales et administratives ainsi que les établissements scolaires sont paralysés du fait de la situation qui prévaut dans la ville. Fin décembre dernier, de violentes émeutes avaient déjà secoué la ville de Ghardaïa, avant de connaître une période d'accalmie, uniquement expliquée par l'imposant dispositif sécuritaire mis en place, lequel est allé jusqu'à se déployer au-dessus des toits des habitations. Mais, comme aucune mesure d'accompagnement en vue de traiter les raisons de cette crise n'ont été prises en parallèle il était plus que logique que la situation dégénère de nouveau dès l'allègement du dispositif sécuritaire.