La région de Tébessa se caractérise par une variété de paysages et de microclimats qui lui confèrent un cachet propre à même de satisfaire tous les amoureux de la nature. Tébessa d'aujourd'hui ou Thévest l'antique, est l'une des plus anciennes villes d'Afrique du Nord, et ses innombrables vestiges et monuments qui se dressent à ce jour témoignent du passé séculaire d'une ville alors prospère, selon des historiens. Cette cité, qui a traversé les âges et vécu sous plusieurs civilisations, de la préhistoire jusqu'à la conquête musulmane, en passant par les périodes romaine, byzantine et vandale, a été de tout temps un carrefour d'échanges commerciaux et culturels important pour tout le sud-est du pays. Dès la préhistoire, la région de Tébessa était déjà habitée, selon des études archéologiques. A l'époque romaine, elle connut une période prospère avec une grande concentration de centres urbains et villages tout autour du centre de Thévest, ville bâtie au pied des collines du djebel Ozmor faisant partie de la chaîne montagneuse qui s'étale du sud-ouest au nord-est, séparant deux vastes plaines. La création sur cette vaste aire de fermes, hameaux, villages et villes étaient commandée par un double intérêt : abondance de l'eau et une terre fertile. La ville doit sa notoriété à sa proximité avec la frontière tunisienne mais aussi à la composante humaine de sa population composée essentiellement de Berbères et d'Arabes. Erigée sur les flancs d'une montagne, comme pour cacher une pudeur et une timidité séculaire, elle s'abrite des regards indiscrets qui voudraient la surprendre en flagrant délit de rêve. En effet, Tébessa passe le plus clair de son temps à rêver, car elle est née il y a plus de 3000 ans. Coquette et belle, elle l'a été et sait encore l'être. Des hommes célèbres, elle en a connu : du général carthaginois Hannon (1er siècle avant J.-C.) au Romain Caracalla (début du 1er siècle après J.-C. Il y eu également le passage du vandale Genséric (en l'an 443), du Byzantin Salomon (534), et l'Arabe Abdallah Ibn jaafer (647), en passant par le roi des Almohades Abdelmoumen Ibn Ali (milieu du 11e siècle), aux beys turcs de Constantine et de Tunis (fin du 15e siècle et début du 16e siècle). Parsemée de ruines ajoutant un plus à la beauté harmonieuse de son paysage, Tébessa présente aujourd'hui, sans nul doute, une symphonie de formes, de couleurs et de lumières avec comme toile de fond ses monuments sur lesquels veille jalousement la coupole de sidi Bensaid. La pièce maîtresse de cette symphonie reste, sans conteste, la muraille byzantine avec ses quatorze tours d'un jaune ocre tranchant avec le bleu azur d'un ciel où brille constamment le soleil. Le temple de Minerve aux sculptures raffinées et la basilique romaine aux dimensions imposantes (20.000 m⊃2; de surface) comptent également parmi les plus prestigieux vestiges de cette cité antique qui garde toujours jalousement certains secrets d'un passé encore caché.