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« Il y a une parfaite ignorance de l'histoire de ces régions de l'Algérie profonde »
Hamidane Mourad. Président de l'association Minerve
Publié dans El Watan le 22 - 01 - 2009

Minerve s'est distinguée, en 2004, en alertant sur les dégâts causés par l'opération de restauration de la porte Caracalla. Que s'était-il passé à l'époque ?
Notre association a soulevé le problème et attiré l'attention des autorités locales sachant qu'une cellule de suivi a été installée, présidée par le SG de la wilaya de Tébessa, afin d'intervenir pour empêcher la déformation. Malheureusement, cette cellule a voulu la clôture de ce dossier coûte que coûte et surtout lorsque notre association a soulevé les poins relatifs à la pertinence de l'étude et la méthode d'intervention sur un site rare, comme l'arc de Caracala. Lors des visites sur terrain, nous avons constaté la non-conformité des travaux effectués et la reprise des colonnes en béton armé sans respecter les normes internationales. Nous avons saisi l'occasion, lors des réunions avec les responsables, pour démontrer que ces restaurations ne sont que des opérations de rafistolage, sans aucune relation avec l'archéologie. Après, nous avons pris plusieurs initiatives pour attirer l'attention de l'opinion publique et les autorités sur ces travaux, notamment l'invitation du réseau national du patrimoine (plus de 30 associations) à se réunir à Tébessa pour constater le massacre de ce dernier. Il y a eu plusieurs interventions d'experts de plusieurs pays et d'associations consultés par Minerve, tels que Mariette Devos d'Italie, Rédha Attoui et Ch. Guittard de France et d'autres personnalités algériennes. Finalement, et suite à une visite d'une délégation du ministère de la Culture, qui a constaté l'absence d'étude approfondie sur le projet, une promesse a été donnée pour prendre en charge la situation des sites en question devant les autorités locales. Mais, aucune suite n'a été donnée à ce dossier. Le wali a décidé d'arrêter les travaux et de transférer le dossier aux services de la DUC, et la situation de la porte de Caracala reste, à ce jour, sans issue. Actuellement, notre association a des informations selon lesquelles un avis d'appel d'offres va être lancé pour la restauration de plusieurs sites en 2009.
Quel état faites-vous de la situation du patrimoine archéologique à Tébessa ?
Il faut avouer que beaucoup de vestiges ont, hélas, disparu, d'autres ont été dégradés et d'autres encore ré-enfouis. La main de l'homme et les exigences de la modernité en sont pour quelque chose. Nos vestiges représentent notre identité, notre histoire, et la préservation de cette richesse figure dans la charte de Minerve. Notre mission est aussi de faire connaître la valeur de cette richesse et la rétablir. Il y a là une double fierté citoyenne : celle de résider dans une ville millénaire et celle de disposer de joyaux comme il n'en existe pas ailleurs. Cette fierté ne saurait être complète si elle n'est pas combinée à cet instinct de conservation et de protection de ces reliques qui parlent par leur silence et se dressent encore, n'en déplaise à l'indifférence des passants. Quel est l'état d'esprit des autorités locales vis-à-vis de ces trésors ? On ne peut que remarquer la négligence totale de la part des autorités locales vis-à-vis de ces trésors, que ce soit pour la préservation, la restauration ou la valorisation des sites archéologiques. Il y a une parfaite ignorance de l'histoire de ces régions de l'Algérie profonde.
Est-ce que vous relevez une différence entre le nouvel office et la défunte circonscription ?
C'est une question très importante car je crois que dans tous les secteurs on a impliqué les partenaires directs ou indirects sauf dans celui-là, malheureusement. Même nos avis sont indésirables. Le nouvel office d'après mon constat, comme les autres responsables de ce secteur, ne sort pas de ses bureaux et n'a aucune idée du cercle archéologique de Tébessa. Je rends hommage, cependant, à Ali Soltani, ex-conservateur du musée et chef de la circonscription archéologique de Tébessa. C'est grâce à lui que Tébessa vient d'avoir sa place parmi les villes archéologiques.
Vos collaborations avec les associations et les experts étrangers ont-elles apporté une valeur ajoutée ?
En ce qui concerne la collaboration avec des experts et d'autres associations étrangères ou algériennes, cela a permis de donner à notre association un souffle considérable et une expérience précieuse, surtout sur le plan scientifique et celui de la formation des membres de notre association. Ces interventions sont autant de conseils pour nous montrer l'esprit à avoir et la méthode à adopter pour accorder et renforcer nos actions en faveur de la sauvegarde et la promotion de nos gisements archéologiques.
On croit savoir qu'un colloque est prévu prochainement ?
Oui, Minerve prévoit d'organiser un colloque international sur le paysage antique de l'Est algérien au mois de mai prochain, sous le haut patronage de la ministre de la Culture et du wali, avec la participation de l'université de Tébessa, et la collaboration scientifique de l'Ecole de Doctorat conjoint, universités de Sienne et Trente d'Italie. Beaucoup ont aidé a concrétiser ce projet qui est le rêve des Thévestins, et lequel, j'espère, permettra de stimuler la politique et l'entreprise, combien ardue, de préservation et de mise en valeur du patrimoine. Parmi nos attentes, il convient de signaler l'urgence d'un programme de réfection et de restauration de tous les vestiges des civilisations passées, à commencer par l'Arc de Triomphe érigé par Caracalla. J'ose promettre à l'édifice de Septime une autre destinée : celle de le classer parmi les merveilles du monde. Je citerai, pour terminer, l'ancien conservateur du musée de Tébessa, Serré de Roche, qui a dit un jour : « L'antique Thévest mériterait une longue étude, avec une documentation abondante et des références nombreuses, un monument littéraire digne de sa grandeur. »


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