La résolution adoptée avant-hier par l'Assemblée générale de l'ONU au sujet de la Crimée est contre-productive, la communauté internationale devant rechercher une stabilisation de la situation en Ukraine, a annoncé hier le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. "L'initiative contre-productive concernant la résolution de l'Assemblée générale ne fera que rendre plus compliqué le règlement de la crise politique intérieure en Ukraine. Nous appelons tous les membres de la communauté internationale qui sont constructifs et indépendants dans leurs opinions à faire des efforts en vue de stabiliser la situation dans ce pays et à respecter les résultats du vote librement exprimé par la population de la Crimée, qui a joué un rôle historique et dont il est inutile de discuter", indique le communiqué. Selon la diplomatie russe, la résolution proposée par l'Ukraine constitue "un appel adressé aux pays membres de l'ONU à ne pas reconnaître les résultats de la réalisation par les habitants de Crimée de leur droit légitime à l'autodétermination."
Pas d'isolement de la Russie Le vote à l'Assemblée générale des Nations unies contre le référendum en Crimée a montré qu'il n'est pas question de "l'isolement" de la Russie sur la scène internationale, a déclaré devant les journalistes le délégué permanent russe auprès de l'ONU Vitali Tchourkine. "Le résultat est plutôt bon pour nous. Nous avons remporté une victoire politique et morale. Evidemment, il n'est plus question d'aucun isolement de la Russie", a indiqué le diplomate à l'issue du vote. La veille, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté par 100 voix pour, 11 contre et 58 abstentions une résolution non contraignante qui dénonce le récent référendum en Crimée et le rattachement de cette péninsule à la Russie. Ont voté contre, l'Arménie, la Biélorussie, la Bolivie, Cuba, la République populaire démocratique de Corée (RPDC), le Nicaragua, la Russie, le Soudan, la Syrie, le Venezuela et le Zimbabwe. La résolution, soumise par l'Ukraine, stipule que "le référendum tenu le 16 mars 2014 en république autonome de Crimée et dans la ville de Sébastopol n'est pas légitime et ne peut, par conséquent, servir de base à n'importe quel changement du statut de la république autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol". L'Assemblée générale des Nations unies a appelé tous les Etats, organisations et établissements spécialisés internationaux à ne pas reconnaître de changements de statut de la Crimée et de Sébastopol et à "s'abstenir de toute démarche ou action qui puissent être interprétées comme la reconnaissance de tout changement de statut en question". Peuplée en majorité de russophones, la république autonome ukrainienne de Crimée a refusé de reconnaître les nouvelles autorités de Kiev et proclamé son indépendance et la réunification avec la Russie au terme d'un référendum du 16 mars. La Russie et la Crimée ont signé le traité sur le rattachement de la république de Crimée et de la ville de Sébastopol à la Fédération de Russie le 18 mars. Kiev a protesté, dénonçant une "annexion".